« Toulouse noir dépeint la ville telle qu’elle est, ce n’est pas un guide sur papier glacé »

« Toulouse noir dépeint la ville telle qu’elle est, ce n’est pas un guide sur papier glacé »
« Toulouse noir dépeint la ville telle qu’elle est, ce n’est pas un guide sur papier glacé »

l’essentiel
L’éditeur Charles-Henri Lavielle a réuni douze auteurs toulousains pour composer « Toulouse noir », un guide de voyage alternatif, qui révèle les multiples facettes noires de la Ville Rose…

Comment est né le livre « Toulouse noir » ?

J’ai été contacté par la maison d’édition parisienne Asphalte, qui travaille depuis plusieurs années avec son homologue new-yorkais Akashic Books. Le projet de cette dernière est de produire des city guides à travers des actualités liées soit au roman policier, soit au thriller, soit au roman social, quartier par quartier. L’idée est de ressentir une ville à travers ses ambiances, à travers ses différents quartiers qui seraient les visages de la ville. C’est aussi l’occasion de parler de l’histoire d’une ville, de sa transformation, de la différence de ses populations, de la variété de ses territoires. Et, ce qui est toujours intéressant, c’est qu’il s’agit de livres publiés en France mais aussi traduits aux Etats-Unis. Les personnes souhaitant venir à Toulouse auront la possibilité de visiter la ville à travers ses quartiers.

Ce prisme n’est-il pas trop sombre, l’image qui se dégage de la ville n’est-elle pas trop négative ?

On donne une forme de complexité au monde tel qu’il est, ce n’est pas un guide sur papier glacé, issu d’un office de tourisme, c’est la ville telle qu’elle est et telle que certains la recherchent. Nous sommes hors des sentiers battus et au plus près des populations qui y vivent. Ce travail offre donc l’opportunité de donner le pouls d’un territoire urbain dans sa diversité et sa complexité, toujours avec un prisme basé sur une personne liée à l’édition ou au polar, une personne issue de la ville qui construira aussi ces différentes informations. C’est aussi le reflet de la vision que cette personne a de la ville dans laquelle elle vit.

Comment avez-vous été intégré au projet?

Ce sur quoi je me suis vraiment attaché, en ce qui me concerne, a consisté à donner la parole à des personnes qui, par leur âge, leurs origines, leur sexe, pouvaient révéler les multiples facettes de Toulouse. Une ville est toujours en mouvement, une ville se construit et j’ai donc tenu à donner la parole, outre des noms bien connus du polar comme Benoît Séverac et Pascal Dssaisnt, à des personnalités qui sont des leaders du territoire, qui se sentent au niveau du sol. J’ai donc évidemment pensé à Hafid Saïdi de la Pizzéria Belfort qui est depuis près de 30 ans un observateur hors pair de ce qui se passe à Toulouse, dans un quartier qui a une réputation plus ou moins sulfureuse et qui vit pourtant de solidarité et de tensions certainement. . J’ai pensé aussi à Sarah Grall qui a vécu l’histoire du Pavillon Mazar qui aborde le sujet de la place de la culture dans la ville, de son évolution, des tensions qui peuvent exister. Il y a plein d’auteurs comme eux qui peuvent surprendre et je vous assure qu’il y a de grosses surprises dans ce volume !

Comment avez-vous pensé au livre ?

Pour donner une vision multiple nous avons imaginé des chapitres qui évoquent la gentrification, différents quartiers comme le quartier de Belfort mais aussi celui de l’avenue de Lyon, puis un autre chapitre qui englobera également la place de la nature dans la ville à travers trois nouvelles. Il y a aussi deux histoires de cimetière très drôles. Nous essayons d’éviter à la fois l’aérospatiale et le rugby mais nous ne pouvons pas les supprimer complètement ! Il y a un chapitre sur les luttes, qu’elles soient sociales, pour la conservation des lieux artistiques, des sans-papiers et aussi trois nouvelles assez étonnantes sur des destins individuels au sein de la ville, des quartiers, qui ont un maillage commençant par un lieu particulier, un lieu particulier. trajectoire.

Mais pourquoi cet inconvénient que vous évoquez en introduction ?

Certains quartiers de cette ville lui donnent sa couleur et aussi pour le meilleur, pour des choses qui en ressortent et qui sont très positives, qui donnent une spécificité, un visage à cette ville, qui sont ce qu’on appelle pudiquement les quartiers populaires. . J’ai cherché et je n’ai pas trouvé de personnes vivant là-bas qui pourraient m’en parler. On joue à la fois de la malchance et en même temps de la difficulté pour ces gens qui habitent ces quartiers de s’exprimer là-dessus. Et puis à cause de mon propre parcours. Ce ne sont pas des quartiers où j’ai vécu, à part le Mirail, pour lequel je n’ai trouvé personne. Mais au final je suis content car l’ouvrage sera également distribué à New York, après traduction, mais il sera disponible fin mai partout à Toulouse et en France.

Mercredi 29 mai à 18h présentation de l’ouvrage à la librairie Ombres Blanches (3, rue Mirepoix). Tel. 05 34 45 55 32. www.ombres-blanches.fr

«Toulouse noir – Nouvelles noires» sous la direction de Charles-Henri Lavielle avec des textes d’Al Baylac, Maïté Bernard, Tanella Boni, Manu Causse, Gaspard Chauvelot, Pascal Dssaisnt, Francis Émourgeon, Sarah Grall, Adeline Grand-Clément, Nicolas Rouille, Hafid Saïdi et Benoît Séverac (Asphalte/Harmonia Mundi Livre, 262 p., 22 €).

 
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