et du coup la Palme d’Or ? – .

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Le dernier jour du concours, la Croisette a découvert « Les Graines du Figuier Sauvage » de Mohammad Rasoulof.

Le cinéaste qui vient de fuir l’Iran dresse le portrait d’un procureur confronté à la révolte des femmes dans sa sphère familiale.

Un thriller psychologique intense et engagé qui pourrait bien battre tous ses rivaux dans la course à la Palme d’Or.

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Cannes 2024 : une édition « hollywoodienne »

Si Graines de figues sauvages de Mohammad Rasoulov remporte la Palme d’Or samedi soir, - mondiale soulignera la portée politique de ce prix. Dans la foulée, le régime de Téhéran reprochera sans doute au Festival de Cannes d’avoir distingué l’œuvre d’un artiste condamné début mai à cinq ans de prison, coups de fouet et privation de ses biens pour « collusion contre la sécurité nationale ». Et qui a depuis choisi l’exil, fuyant son pays à travers les montagnes avant d’arriver cette semaine sur la Croisette. Le scénario est peut-être écrit à l’avance. Néanmoins : c’est d’abord un grand film qui a été dévoilé ce vendredi, au soir de la compétition cannoise.

Dans ce drame qui se déroule en septembre 2022, les manifestations se multiplient dans les rues de Téhéran et à travers les grandes villes du pays. Tout juste promu juge d’instruction au tribunal révolutionnaire, Iman (Misagh Zare) craint l’ampleur de ses nouvelles fonctions. Sous le regard inquiet de son épouse Najmeh (Sohella Golestani), leurs deux filles Rezvan (Mahsa Rostami) et Sana (Setareh Maleki) s’interrogent sur la mort de l’étudiante kurde iranienne Mahsa Amini. A-t-elle été victime de violences policières comme le soupçonnent les rues ? Ou sa santé fragile comme le prétendent leurs parents ?

Les comédiens Missagh Zareh et Soheila Golestani dans « Les Graines du Figuier Sauvage ». – Pyramide

Dans le viseur du régime depuis de nombreuses années, Mohammad Rasoulof est devenu Graines de figues sauvages dans la clandestinité. Si la première partie du film se déroule en grande partie dans l’appartement familial, le monde extérieur s’y invite grâce à l’utilisation d’images réelles de violences policières filmées sur smartphone lors des émeutes de l’automne 2022. Sana découvre à travers les réseaux sociaux sans le savoir que leur père, très discret sur la nature de son travail, fait partie de ces hommes qui ont un pouvoir de vie ou de mort sur les manifestants…

Utiliser ces images d’actualité d’une violence insupportable est un geste fort de la part de Mohammad Rasoulof. Mais si son film fera date, c’est parce qu’il est le premier à donner un visage au basculement radical du pouvoir iranien à travers le personnage d’Iman. Un père de famille attentionné – et presque bon enfant au départ – qui va peu à peu sombrer dans la paranoïa lorsque son système de valeurs sera ébranlé par la révolte des femmes de sa vie. S’il est en contact direct avec l’actualité, Graines de figuier propose un contrechamp intimiste comme seule la fiction le permet.

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Ce vendredi après-midi, Mohammad Rasoulof a brandi sur les marches du Palais des Festivals un portrait des comédiens Missagh Zareh et Soheila Golestani, restés derrière lui en Iran avec la plupart des membres de l’équipe du film. La Palme d’Or aurait sans doute de lourdes conséquences pour chacun d’eux, que la présidente Greta Gerwig et son jury ne pourront ignorer au moment d’établir leur palmarès. Mais c’est presque une évidence pour un long-métrage dont l’urgence n’a d’égale que sa maîtrise.


Jérôme VERMELIN à Cannes

 
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