«C’est un monstre plus gros que moi» – .

Pour la première fois depuis plus de 50 ans, Saint-François-d’Assise et les deux municipalités voisines n’ont plus de restaurant. Les temps sont particulièrement durs pour les restaurateurs de l’ouest d’Avignon, une situation qui préoccupe la Corporation de développement économique Matapédia-Les Plateaux.

Le dernier restaurant de Saint-François-d’Assise et des environs, Le Central Resto-Pub, a tiré sa révérence. Elle a ouvert ses portes dans les locaux occupés par La Popotte, en activité depuis 1972.

Originaire des Plateaux, Sébastien Poirier a lancé son restaurant en pleine pandémie, en novembre 2020. Alors qu’une éclosion de COVID-19 était en cours, il offrait la livraison aux portes des maisons des Plateaux : du jamais vu pour les résidents du secteur, jusqu’ici des grands centres.

C’est parti sur les chapeaux de roue. C’est complètement fou !, se souvient M. Poirier, nostalgique. Après plusieurs années et des investissements importants en 2022, l’entrepreneur formé au management a cependant dû jeter l’éponge fin avril, à son grand regret. Neuf salariés travaillaient sur place.

L’immeuble Central Resto-Pub, anciennement La Popotte, est maintenant à vendre.

Photo : Radio-Canada / Roxanne Langlois

L’homme d’affaires a progressivement vu son entreprise rouler carré à partir du printemps 2023, notant que le coût des marchandises était devenu complètement fou.

%. Le transport avait un large dos », « texte » : « Pour le même [commandes], il avait augmenté de 25, 30 %. Le transport avait un large dos”}}”>Pour le même [commandes], il avait augmenté de 25, 30 %. Le transport avait un large dos, il se souvient. L’été dernier, même avec un chiffre d’affaires optimal, l’homme d’affaires a constaté que les bénéfices de son entreprise avaient littéralement fondu. Ce n’était pas normal, je n’avais pas vécu çanote-t-il, ajoutant que les factures d’assurance ont également grimpé en flèche au fil des ans.

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Sébastien Poirier avoue avoir fait preuve de beaucoup de résilience ces derniers mois.

Photo : Radio-Canada / Roxanne Langlois

Dans les mois qui suivent, Sébastien Poirier constate que les familles, également confrontées à une hausse du coût de la vie, ne sont plus là.

L’automne dernier, je pense que c’est à ce moment-là que j’ai donné une fessée, dit-il, indiquant que les commandes à emporter ont diminué de moitié. Si le restaurateur estimait que l’approche des fêtes expliquait au moins en partie ce déclin, les espoirs qu’il avait encore après Noël ont été déçus.

L’absence des motoneigistes a été le coup de grâce.

Une citation de Sébastien Poirier, propriétaire de l’ancien Central Resto-Pub à Saint-François-d’Assise

Malgré une augmentation de ses prix, le restaurant n’a pas Je n’ai jamais pu remonter à la surface. Je repars la tête haute en terminant ici, car j’ai fait tout ce que j’avais à faire. J’ai tout essayé. Ce n’était pas une mauvaise gestion, mais la situation économiquese défend Sébastien Poirier.

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La section bar du Central Resto-Pub

Photo : Radio-Canada / Roxanne Langlois

L’entrepreneur dit se sentir coupable puisqu’il prive en quelque sorte la communauté d’un lieu de rassemblement important. Ça a vraiment créé un émoi à Saint-Françoisadmet-il, ajoutant que les citoyens le contactent encore fréquemment pour lui exprimer leur déception et leur soutien.

Je trouve ça terrible, mais c’est un monstre qui est plus gros que moi. C’est une situation sur laquelle je n’ai aucun contrôle.

Une citation de Sébastien Poirier, propriétaire de l’ancien Central Resto-Pub à Saint-François-d’Assise

Attaché à son coin de pays, M. Poirier rêve désormais que les lieux soient repris par des jeunes qui aimeraient, par exemple, y ouvrir une microbrasserie. Le Gaspésien ajoute également que les installations pourraient être relancées dans un mois si un entrepreneur voulait se lancer dans l’aventure de la restauration.

Lisez et écoutez également :

Des difficultés importantes pour le Camp Bûcheron

Si Sébastien Poirier parle désormais de nourriture, désert Et options limitées de la restauration dans le secteur, c’est notamment parce que le Camp des Bûcherons, l’autre institution de Saint-François-d’Assise, a fermé ses portes l’an dernier.

>>Bâtiments du camp de bûcherons>>

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En plus des chalets à louer, un restaurant était disponible sur le site de Lumber Camp.

Photo : Radio-Canada / Roxanne Langlois

Ça me fait mal au coeur. C’est triste pour les gens de Saint-François.

Une citation de Doris Deschênes, présidente de la Société multiressources de développement et du patrimoine des Plateaux

Une baisse de la clientèle des restaurants s’y est fait sentir pour la première fois en 2023. Nous espérions beaucoup de la clientèle touristique estivale, mais […] en juillet, les grandes ruptures sont arrivées. Nous avons été obligés de fermer, affirme Mme Deschênes, également mairesse de Saint-André-de-Restigouche. Pour accueillir à nouveau du public, il faudrait investir environ 200 000 $ pour régler le problème d’eau potable et d’eaux usées du site.

>>La mairesse de Saint-André-de-Restigouche, Doris Deschênes, devant l'hôtel de ville.>>

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La mairesse de Saint-André-de-Restigouche, Doris Deschênes, est présidente de la Société de développement et du patrimoine multiressources des Plateaux, qui gère le Camp forestier, depuis environ un an.

Photo : Radio-Canada / Roxanne Langlois

En raison des manquements passés et de la fermeture du camp, les dettes se sont accumulées. À un moment donné, ils ont atteint 85 000 $, ce qui comprend un Prêt COVID de 60 000 $ qui avaient été contractés pendant la pandémie et qui ont dû être remboursés. La Société a conclu une entente en mars avec les cinq municipalités de Matapédia et des Plateaux, propriétaires du Camp.

Chacun d’entre eux a accepté d’accorder 10 000 $ en dons en plus d’un prêt. Cela équivaut à une avance de cinq ans de redevances éoliennes qui sont versées à la Société.

C’est grâce aux municipalités que nous avons pu sortir de cette situation la tête haute.

Une citation de Doris Deschênes, présidente de la Société de développement multiressources et du patrimoine des Plateaux.

Mme Deschênes indique que beaucoup d’efforts ont été déployés pour redresser la situation de l’organisation. Certaines réservations de l’automne dernier, lors de la chasse, ont pu être honorées, générant de précieux profits. Je suis moi-même allé nettoyer les chalets pour pouvoir sauver ces locationsdit l’élu en riant.

>>L'affiche annonçant le Camp de bûcherons de Saint-François-d'Assise.>>

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Le camp forestier est désormais fermé.

Photo : Radio-Canada / Roxanne Langlois

Le conseil d’administration doit maintenant rattraper les retards liés au dépôt des états financiers de l’organisme. L’organisme prévoit par la suite consulter la population sur l’avenir du camp forestier.

Chez Casimir à vendre

L’auberge-restaurant Chez Casimir, en opération depuis 2018 à Matapédia, est également à vendre depuis janvier. Les propriétaires, Isabelle Côté et Dany Gallant, souhaitent se consacrer à d’autres projets.

Nous étions un peu essoufflés et avions envie de faire autre choseexplique Mme Côté. Nous n’avons pas trouvé de [repreneur] qui a voulu garder un peu de l’essence de ce que nous faisons. Oui, nous sommes une auberge et c’est touristique, mais avant tout, nous sommes un lieu de socialisation, de rassemblement et de diffusion culturelleElle ajoute.

>>Chez Casimir>>

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Chez Casimir

Photo : Radio-Canada / Roxanne Langlois

Restaurateurs et aubergistes ont néanmoins choisi, en attendant une offre à la hauteur de leurs attentes et de leurs espoirs, d’ouvrir pour l’été avec une nouvelle formule calquée sur celle d’une sandwicherie. Mais Isabelle Côté admet que ce n’est pas facile de diriger un restaurant en 2024.

Si on n’avait pas de logement, c’est sûr qu’on ne pourrait pas vivre avec le restaurantprécise l’entrepreneur. Je ne l’arrêterai pas, je veux que ça continuerassure néanmoins Isabelle Côté.

La publication Facebook annonçant la vente de Chez Casimir, relayée par plus de 800 personnes cet hiver, a, dans une certaine mesure, semé l’inquiétude et la confusion localement, a observé le copropriétaire.

UN essoufflement observé

La Société de développement économique Matapédia-Les Plateaux, qui constate un essoufflement chez certains entrepreneurs locaux, avoue s’inquiéter des difficultés vécues dans le domaine de la restauration et de l’offre qui s’effrite.

amusant pouvoir accueillir nos gens et pouvoir les amener manger quelque part », « texte » : « C’est difficile. Quand les gens viennent ici dans la région, il y a souvent des jours où la seule chose qu’on peut leur dire de manger, c’est d’aller chercher un sandwich à l’épicerie. […]. Mais c’est sympa de pouvoir accueillir nos gens et de pouvoir les amener manger quelque part”}}”>Il est difficile. Quand les gens viennent ici dans la région, il y a souvent des jours où la seule chose qu’on peut leur dire de manger, c’est d’aller chercher un sandwich à l’épicerie. […]. Mais c’est le amusant pouvoir accueillir nos gens et pouvoir les amener manger quelque partsouligne la présidente de la Corporation et mairesse de Matapédia, Nicole Lagacé.

>>La mairesse de Matapédia, Nicole Lagacé.>>

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La mairesse de Matapédia, Nicole Lagacé

Photo : Radio-Canada / Roxanne Langlois

Ici ça frappe fort» elle est d’accord, faisant référence à la situation économique actuelle. Je sais que c’est extrêmement difficileajoute l’élu, qui précise néanmoins que le contexte n’est pas exclusif à la Gaspésie, ni à Matapédia-Les Plateaux.

La Société, derrière la Route des Belvédères, a récemment mis sur glace la phase deux de l’initiative afin de se repositionner pour la suite du projet. L’initiative visait notamment à favoriser la rétention des touristes de passage et à permettre aux entreprises locales de bénéficier de cet afflux.

Le maire Lagacé précise néanmoins qu’un café, Chez Marie-Louise, a récemment ouvert ses portes à Saint-André-de-Restigouche. Le Motel Restigouche de Matapédia, qui a changé de mains l’an dernier, prévoit également rouvrir éventuellement la section restaurant-bar de l’établissement.

 
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