une nuit d’été, un couteau et un drame

une nuit d’été, un couteau et un drame
une nuit d’été, un couteau et un drame

L’ambiance semble électrique dans la salle d’audience de la cour d’assises au premier jour du procès de Valérie C.

A 41 ans, elle comparaît pour tentative de meurtre sur son ex-compagne. Les faits remontent au 14 août 2021 à Noyers-sur-Cher. Une chaude nuit d’été. Dans la soirée, celui qui s’est installé près de Controis-en-Sologne après avoir quitté la région parisienne, le père de sa fille, et les violences qu’elle a dénoncées, vient de lire un mail de son avocat. Son ancien partenaire a demandé à modifier les modalités de garde de leur enfant. À son détriment, estime-t-elle.

Des messages « pour se donner du courage » ?

Elle va chez lui. Elle a déjà beaucoup bu. Une habitude quand ça ne va pas, avoue-t-elle. Elle arrive vers 2 heures du matin, à Noyers-sur-Cher. Ce vendredi, il s’agissait de démêler la personnalité complexe de cette femme qui réagit à tout, rebondissant souvent par une question plutôt que par une réponse. Et explique qu’elle n’a jamais voulu tuer son ex-compagne cette nuit-là. Malgré les messages envoyés sur son fil Facebook. « […] Je tue le père. Monsieur veut me supprimer complètement [ma fille] » dit le premier.

Une fois les 17 km parcourus, un deuxième message. Et deux photos : celle d’un couteau avec une lame de 18 cm, celle d’une lime et d’une petite croix en bois. Le message indique : « , j’y suis… Cette fois… Oui, prémédité ». Depuis sa boîte, elle explique qu’il s’agissait d’alerter ses amis sur le réseau social et « se donner du courage ».

Cette nuit-là, elle entra dans son jardin et monta les escaliers. Il lui explique qu’il s’est réveillé avec un couteau sous la gorge alors qu’elle répète sans cesse qu’elle n’est jamais entrée dans la maison et qu’ils sont restés sur la terrasse. Tout le temps. Il insiste sur le projet meurtrier de son ex-compagne rencontrée en 2014 alors qu’elle soutient coûte que coûte qu’elle n’a proféré des menaces de mort que pour lui faire peur. Ne pas lui ôter la vie. «Cette nuit-là, j’étais épuisé, épuisé et ivre. »

De l’écran d’un téléphone porté à l’écran du tribunal apparaissent ses gestes amples, couteau à la main. Elle pleure. Ses propos ricochent sur ceux de son ex-compagnon – « Valérie, pose le couteau, Valérie pose le couteau » – qui a tout enregistré « tenir des registres ». Une de ses habitudes. Elle a répété qu’elle était venue vers lui « trancher la gorge ». Parlez de leur fille. Leur relation désormais déchirée.

Au tribunal, elle le décrit comme ” menteur “de « manipulateur ». À son tour, il multiplie les exemples pour le décrire : agressif et impulsif.

Verdict rendu lundi

Les discussions de cette nuit ont duré jusqu’à 5h30. Elle rentrera chez elle malgré son état – il lui a servi de l’alcool “pour l’apaiser” – pendant qu’il appelle la police. Elle sera arrêtée le lendemain.

Son profil criminel, visiblement décortiqué par le président de la cour d’assises, la ramène 12 ans en arrière. En 2012, en effet, la jeune femme a été condamnée par la cour d’assises du Gard pour le meurtre de son compagnon d’alors… d’un coup de couteau. L’histoire se répète ? Le risque de la réclusion à perpétuité ne peut être ignoré lors de l’audience. Elle se défend. “Ce drame me suit constamment” explique l’ancienne coiffeuse, amoureuse des couteaux depuis l’adolescence, introduite par ses frères. Défendre.

De la banlieue lilloise où elle a grandi jusqu’en Ardèche, elle a vécu dans un contexte de violences conjugales. A 15 ans, elle a été violée par les amis d’un de ses frères. De cette vie, elle garde des bleus sur l’âme, des histoires d’amour abîmées, un corps en souffrance. Et du caractère pour affronter le tribunal.

Le procès se poursuit lundi 24 juin. Le verdict sera rendu dans la journée.

 
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