les habitants racontent leur calvaire après des pluies torrentielles

Par

Coralie Maux-Renard

Publié le

24 mai 2024 à 7h00

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Pendant près de deux heures, pluie, grêles et orages se sont abattus sur Beaumont-le-Roger (Eure) et Beaumontel, dimanche 12 mai 2024.

Jusqu’à 1,60 m d’eau

Le réveil normand a rencontré deux habitants de Beaumontel qui ont accepté de témoigner après les inondations, Karine Vanhéevivant sur la côte d’Harcourt, et Philippe Dubos, de la rue des Courtillages. Le premier s’est terminé par un quarante centimètres et le deuxième, 1 m 60.

“C’est une brocante”, ironise Philippe Dubos, dont les objets, qui étaient présents dans son garage et ses dépendances, sèchent tous au soleil mercredi 15 mai. torrent qui a balayé son jardin et son immeuble.

L’eau est montée d’environ trente à quarante centimètres, comme le montre Karine Vanhee, depuis la côte d’Harcourt. ©Coralie Maux-Renard

Un épisode soudain de pluie

Karine Vanhee n’était pas chez elle lorsque l’eau a commencé à monter. « J’ai été appelée par l’alarme », se souvient-elle. La force de l’eau a déclenché le détecteur de mouvement du portail.

Elle est donc revenue le plus vite possible. “Je suis venu d’en bas [ndlr : les rues touchées sont sur les hauteurs du village], j’ai vu que je ne pouvais pas monter la colline, je devais faire tout le tour pour revenir. » Elle décide de se garer en amont et « Je suis retourné dans l’eauparce que je ne pouvais pas passer avec la voiture.

Alors que l’eau continue de s’infiltrer, Karine Vanhee tente de sauver ce qu’elle peut. « Avec toute l’eau qu’il y avait, je ne pouvais même pas voir mes pieds », décrit-elle.

L’eau a réussi à s’écouler toute seule, « mais toute la boue est restée, débris et feuilles », raconte la Beaumonteloise. Karine Vanhee et son compagnon ont donc dû tout nettoyer lundi. De nombreuses choses ont été jetées, les vêtements ont été lavés et les gros objets ont été laissés tels quels.

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Je pense que ce qui nous a sauvé, c’est d’avoir un muret devant la maison.

Karine Vanhee, habitante qui avait 40 cm d’eau chez elle

Une fois l’eau vidangée, la jeune femme a pu voir les premiers dégâts. La pression de l’eau a endommagé son portail, tout comme ses escaliers extérieurs.

” Il y avait quelques fissures, mais de nouveaux sont apparus », décrit-elle. L’eau s’est alors engouffrée dans sa cave. Trois jours après le mauvais temps, les murs n’étaient pas encore secs. « Nous attendons de voir comment ça va sécher », dit-elle. Le revêtement de sol porte également les marques des intempéries.

Le 55 mm, en général, est gérable, mais ici tout vient de la plaine. Les cultures de printemps ont compacté la terre, elle s’écoule donc.

Philippe Dubos, Habitant des Courtillages
Le fond de la pièce a du mal à sécher, chez Karine Vanhee. ©Coralie Maux-Renard

De son côté, Philippe Dubos était chez lui lorsque la pluie a commencé à tomber sur la commune. ” J’ai bien géré la tempêteparce que j’ai une pompe », explique-t-il.

Il observe le bassin servant à contenir l’eau, qui se trouve devant sa maison, puis rentre chez lui, car tout va bien. « Soudain, j’ai entendu un grand bruit. L’eau est passée sous la barrière, a soulevé l’asphalte et elle est arrivée à toute vitesse », décrit-il. L’eau a soulevé la porte du sous-sol et est entrée.

Il m’est arrivé une fois d’avoir 5 cm, il y a trente ans.

Philippe Dubos, Habitant des Courtillages

Les 50 cm présents transformés en 1 m 60 quand le mur du jardin a cédé. « C’était un torrent », se souvient-il avec émotion. Le courant a ensuite été coupé car le compteur se trouvait au sous-sol.

Le courant a été rétabli mardi soir. Heureusement, il a pu compter sur des amis pour l’aider, par exemple pour remettre en marche son chauffe-eau. « J’ai un ami qui m’a prêté une motopompe, un autre, un groupe électrogène », qui permettaient de faire fonctionner les appareils électroménagers de la maison.

Jusqu’à 23h le dimanche, trois pompes permis d’évacuer l’eau.

De nombreux objets inutilisables

Même si elle s’estime chanceuse contrairement à d’autres voisines plus impactées, Karine Vanhee a tout de même perdu du matériel. “Nous venions d’acheter une porte, nous ne savons pas dans quel état elle est, nous attendons l’expert, mais il y a un gros risque que le bois ait gonflé”, dit-elle en montrant un nouveau carton. par terre.

La nouvelle porte a pris l’eau chez Karine Vanhee. ©Coralie Maux-Renard

Dans son sous-sol, elle et son partenaire s’étaient connectés plusieurs appareils électriques. « Nous avons eu la chance d’avoir une machine à laver en hauteur et un congélateur sur palettes. À cinq centimètres près, il était dans l’eau», explique Karine Vanhee.

Cependant, le reste de ses appareils électroménagers, situés dans le garage, n’ont pas survécu, comme son sèche-linge, son réfrigérateur ou encore sa tondeuse à gazon.

Il y a une odeur qui reste, même si on l’aère toute la journée.

Karine Vanhee, résidente concernée

Philippe Dubos, quant à lui, a perdu la plupart des biens stockés dans son garage et ses dépendances. Congélateur, réfrigérateur, tondeuse à gazon, lave-linge, sèche-linge… « Tout cela est mort. »

Le conseiller municipal disposait de plusieurs outils pour entretenir son jardin. “Ttaille-haie, rotofil, tronçonneuse… tout est mort », dit-il. Le niveau matériel le plus sérieux : sa voiture. Etant dans le garage, elle n’a pas survécu.

« Il y a des choses perdues qui ne valent rien, mais émotionnellement important », souligne sa fille. Comme beaucoup de photos ou de papiers. Heureusement, sa collection de petites voitures ne contient rien. “La caisse était haute, il a eu de la chance”, dit-il avec soulagement.

Philippe Dubos et ceux venus lui prêter un coup de main comblés une caravane commerciale à jeter. «C’est du nettoyage», sourit-il. Le Beaumontelois a quinze jours pour réussir à restaurer ses dépendances et son sous-sol, ainsi que les objets réutilisables, comme la vaisselle.

« Il faut que je trouve des placards, je dois tout laver, c’est une horreur », souligne-t-il. « Peu importe combien nous nettoyons, la boue sortil y en a partout, le moindre matériau en regorge », souligne sa fille.

On s’en remettra, il y a des gens pires que nous, comme ceux du nord qui sont restés trois semaines dans l’eau.

Philippe Dubos, habitant des Courtillages

Un expert doit rendre visite à Karine Vanhee à la fin du mois pour savoir combien elle peut être remboursée. “Ça aura séché, donc il pourra voir si les murs sont endommagés”, ajoute-t-elle. Pour l’instant, elle ne sait pas combien coûteront les dégâts.

La commune de Beaumontel a demandé au reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle. Rien que sur le quartier des Courtillages, une dizaine de maisons sont fortement impactées.

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