« il recherche les coupables, les coupables de son inaction »

« il recherche les coupables, les coupables de son inaction »
« il recherche les coupables, les coupables de son inaction »

Le Tapura Huiraatira change de ton au terme de la première année de gouvernance de Moetai Brotherson. De la poudre aux yeux, de l’ignorance, de l’amateurisme… Le parti d’opposition n’a pas mâché ses mots pour dresser le bilan des actions du gouvernement. Pour Tepuaraurii Teriitahi, élu à l’Assemblée, invité du journal télévisé de mardi 21 mai, il est temps que le gouvernement fasse preuve de réalisme.

Cybèle Plichart : Que pensez-vous du déplacement d’Emmanuel Macron et de ses ministres ? Pensez-vous que c’est la meilleure chose à faire ? Cela ne va-t-il pas encore envenimer la situation ?

Tepuaraurii Teriitahi : On entend dire que le Président de la République est en voyage, cela peut être un signe fort envoyé, un signe de respect. Après, du côté de Tapura Huiraatira, on n’a jamais voulu s’immiscer dans ce qui se passe au niveau institutionnel en Calédonie. Ce qui se passe en Calédonie au niveau institutionnel appartient de toute façon aux Calédoniens. Ce que l’on peut effectivement regretter, ce sont les explosions de violence qui ont eu lieu. Ce sont nos concitoyens polynésiens qui sont bloqués et pour lesquels rien n’est fait. On entend le désarroi des Polynésiens actuellement bloqués, qui voient effectivement les Australiens et les Néo-Zélandais être évacués alors qu’ils ont finalement l’impression d’être oubliés. Nous regrettons sincèrement que notre gouvernement ne fasse effectivement rien dans ce sens. Nous avons des initiatives privées comme celle de M. Malmezac, qui sont également relayées par les Églises, mais ce n’est pas aux individus de gérer cela. Le pays a le pouvoir de le faire. Il est temps que notre gouvernement agisse et montre des signes dans cette direction au lieu de trouver tous les moyens pour se rendre à Singapour. Nous pouvons aussi trouver des moyens de rapatrier nos concitoyens.

Cybèle Plichart : Vous étiez aux côtés d’Edouard Fritch lors de la conférence de presse, pour évoquer le bilan d’un an du gouvernement Brotherson. Vous n’avez pas été indulgents avec vous-même, des mots comme mensonges, incompétence, amateurisme… Avez-vous vraiment décidé de sortir de votre réserve ?

Tepuaraurii Teriitahi : Depuis un an, nous avons permis au gouvernement de Moetai Brotherson de fonctionner. Nous avons même souvent essayé d’aider ce gouvernement en faisant des propositions qui, bien entendu, sont restées la plupart du temps lettre morte. Aujourd’hui, nous devons réagir à ce qui se passe. Quand on entend la conférence de presse donnée par le président en fin de semaine dernière, on baisse les bras, parce qu’en ne trouvant pas de solution, en n’ayant aucun bilan à dresser finalement… Alors il cherche les coupables, les coupables de son inaction. . Nous avons identifié deux coupables : vous les journalistes, car de plus en plus, vous montrez la réalité du mensonge, et enfin nous, le Tapura Huiraatira, que le président accuse d’être à l’origine de tous les maux de ce pays.

Cybèle Plichart : Vous auriez laissé un héritage difficile à assumer… ?

Tepuaraurii Teriitahi : Il va jusqu’à dire que nous avons laissé un déficit de 34 milliards de Fcfp. Je veux juste rappeler que lorsqu’il y a eu effectivement transfert entre le gouvernement Fritch et le gouvernement Brotherson, il y a eu un compte administratif 2022 qui a été voté en 2023, qui était de l’ordre de plus de 25 milliards de Fcfp avec une trésorerie de 40 milliards de Fcfp. Très prochainement, nous voterons le compte administratif pour l’année 2023 et vous verrez, je vous l’annonce en exclusivité, qu’il atteindra plus de 33 milliards de Fcfp. Des engagements financiers, oui, il y en avait… Une soi-disant dette, qui est également considérée comme plus que correcte par les agences internationales comme Moody’s, mais aujourd’hui, le président Moetai Brotherson n’a plus d’autre moyen que de trouver des excuses, justement pour compenser le manque de résultats. Ce n’est pas un rapport qu’il nous a envoyé vendredi dernier.

Cybèle Plichart : Justement, vous contredisez plusieurs points. Selon vous, les chefs d’entreprise sont inquiets. Le président rencontre des chefs d’entreprise épanouis. Pour lui, les carnets de commandes du bâtiment sont pleins tandis que vous, de votre côté, dites que les entreprises licencient. Alors, qui dit la vérité ?

Tepuaraurii Teriitahi : De toute façon, on sait qui on rencontre, on sait ce qu’on entend. Alors effectivement, nous avons multiplié les réunions avec les différentes organisations qui représentent les patrons. Nous avons également entendu les bureaux d’études car effectivement, jusqu’à aujourd’hui, il y a encore des travaux en cours, mais c’est un travail qui a été initié il y a deux, trois ans. . Donc, à l’époque du gouvernement Fritch. Aujourd’hui, il est temps de lancer les travaux pour l’année prochaine, pour l’année suivante. Cela commence par les bureaux d’études. Quand vous avez les bureaux d’études qui vous alertent et vous disent qu’on a un problème, c’est qu’aujourd’hui on ne nous a sollicité aucun projet. On peut donc s’attendre à ce que les années à venir soient des années très maigres en termes d’investissement. Quand on voit que le gouvernement restitue 6 milliards de Fcfp du PGE, le prêt garanti par l’État que nous avions destiné au plan de relance, il y a lieu de s’interroger sur l’avenir des investissements dans ce pays.

Cybèle Plichart : Concernant le tourisme, l’ISPF, l’Institut des statistiques de Polynésie française, publie aujourd’hui de bons chiffres. Les chiffres de ce mois de mars sont encore meilleurs que ceux de l’année dernière. Alors pour l’instant, « tout ne va pas si mal » comme le dit Moetai Brotherson ?

Tepuaraurii Teriitahi : Nous avons rencontré les hôteliers parmi ceux que nous avons consultés, qui nous ont dit qu’en effet, si pris mois par mois, il y a eu une amélioration depuis le début de l’année, nous avons toujours une tendance à la baisse et une baisse qui va s’accentuer. prononcé. En fait, tout n’est pas si mal. Heureusement pour notre Pays car Tapura Huiraatira n’a jamais voulu que le Pays aille mal, bien au contraire. Mais on espère simplement que le gouvernement sera réaliste et évitera de jeter de la poudre aux yeux pour faire croire que tout va très très bien et qu’il prépare aussi les années à venir, par anticipation. Et surtout, cela nous fixe un cap, un cap que nous ne voyons pas aujourd’hui. Nous naviguons à vue et c’est le plus gros problème auquel notre pays est confronté aujourd’hui.

 
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