Le zombie meurtrier condamné vivant par la Justice au Maroc

Le zombie meurtrier condamné vivant par la Justice au Maroc
Le zombie meurtrier condamné vivant par la Justice au Maroc

En ce mardi 21 mai 2024, une saga judiciaire aussi complexe qu’incroyable ouvre un nouveau chapitre dans les méandres du système judiciaire international. Hassan Benhamza, un homme en cavale depuis treize ans, a été arrêté et condamné à 20 ans de réclusion criminelle au Maroc pour un meurtre commis à Paris en 2011. Cette affaire, digne d’un roman policier, révèle la plus ingénieuse et la plus surprenante rebondissements.

Le 17 mars 2011, le quartier de Belleville à Paris était le théâtre d’un drame sanglant. Medhi Ettir, un jeune homme de 23 ans, a été poignardé à mort rue Louis Bonnet. L’agresseur, Hassan Benhamza, un ami d’enfance de la victime, est motivé par une querelle qui trouve son origine dans une banale dispute autour d’un chien, un pitbull plus précisément. En proie à une soif de vengeance, Hassan Benhamza guette sa victime avant de frapper et de s’enfuir, laissant Medhi s’effondrer sous les yeux horrifiés des passants.

Une mort simulée

Quelques mois après le meurtre, en juillet 2011, la famille de Benhamza annonce son suicide au Maroc. Selon leur récit, rongé par le remords, il s’est laissé mourir dans une grange isolée, sans eau ni électricité, tout en prenant des médicaments. Un acte de décès est présenté aux autorités françaises, délivré par un conseil d’arrondissement de la commune de Rabat. Les funérailles sont organisées, et tout semble indiquer une fin tragique pour l’assassin.

Pour autant, les enquêteurs parisiens ne sont pas dupes. Les écoutes téléphoniques révèlent des conversations inquiétantes : les proches de Benhamza rient au retour des funérailles. L’essentiel est rapidement découvert. La famille a orchestré de fausses funérailles pour tromper les autorités et permettre à Benhamza de se cacher au Maroc. Le faux acte de décès, délivré par le frère cadet du meurtrier, s’avère être l’élément clé de cette vaste tromperie.

Malgré la découverte de la fraude, l’affaire stagne. La double nationalité marocaine de Benhamza complique son extradition vers la France. Par ailleurs, des soupçons de corruption alourdissent encore davantage le dossier : le père de l’accusé aurait soudoyé un policier pour obtenir des informations confidentielles sur l’enquête.

Pendant des années, la famille de Medhi s’est battue sans relâche pour obtenir justice. « On s’est battu jusqu’au bout, confie Inès, la sœur de la victime. En 2012, Hassan Benhamza a été condamné par contumace à 25 ans de prison par la cour d’assises de Paris, mais en l’absence de l’accusé, cette peine est restée lettre morte.

Un tournant diplomatique et une arrestation inattendue

Le véritable tournant intervient en 2023, lorsque les relations diplomatiques entre la France et le Maroc s’améliorent. La coopération entre les deux pays a abouti à l’arrestation de Benhamza par la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) au Maroc. Malgré ses tentatives de se disculper en accusant Medhi Ettir d’être un trafiquant de drogue, la justice marocaine, convaincue par les preuves françaises, l’a finalement condamné à 20 ans de réclusion criminelle.

Les autorités marocaines ne se laissent pas tromper par la fausse farce des enterrements. En 2017, la famille et les proches de Benhamza – sa mère, ses deux frères et son ex-compagne – ont été jugés en France pour faux et usage de faux, condamnés à des peines de prison allant de quinze mois à douze mois avec sursis. Bizarrement, le père, protégé par son immunité diplomatique, échappe aux poursuites malgré son rôle clé dans cette mascarade.

Les deux parties ont fait appel du verdict, estimant que la peine était soit trop sévère, soit trop clémente. La famille de Medhi Ettir continue de se battre pour obtenir une justice totale. ” Je continuerai à me battre jusqu’au bout », raconte Inès, déterminée à voir l’assassin de son frère purger une peine exemplaire.

Ainsi, ce mardi 21 mai 2024 marque une étape cruciale dans cette affaire hors du commun. Mais cette saga judiciaire, digne des meilleures séries policières, n’a pas encore livré tous ses secrets. Les rebondissements à venir s’annoncent aussi passionnants que ceux des treize dernières années. La quête de justice pour Medhi Ettir et sa famille se poursuit, offrant une histoire captivante où la réalité dépasse largement la fiction.

 
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