Valeo VLOF.PA s’est effondré vendredi à la Bourse de Paris après avoir abaissé son objectif de chiffre d’affaires pour cette année, un nouvel avertissement qui suscite des inquiétudes plus larges quant aux perspectives du constructeur de pièces automobiles pour 2025.
A la Bourse de Paris, vers 09h10 GMT, Valeo reculait de 9,9% à 9,37 euros, le plus bas du SBF 120 qui affiche une quasi-stabilité.
Dans ses nouvelles perspectives publiées jeudi soir, Valeo table sur un chiffre d’affaires de 21,3 milliards d’euros pour 2024, contre 22 milliards d’euros précédemment, remettant en cause la dégradation du marché automobile et les incertitudes sur les volumes de production et l’adoption des véhicules électriques.
En juillet, il avait déjà revu à la baisse sa prévision de chiffre d’affaires annuel ainsi que celle pour 2025. Il tablait alors sur un chiffre d’affaires compris entre 23,5 et 24,5 milliards d’euros l’année prochaine.
Valeo a toutefois indiqué jeudi qu’il publierait des « guidances » pour 2025 adaptées aux nouvelles conditions de marché lors de la publication de ses résultats 2024.
Pour les analystes de Barclays, l’abaissement des prévisions pour 2024 est « plus large que prévu » et fait peser un risque sur les attentes pour l’exercice 2025.
Adrien Brasley, analyste chez Alphavalue, estime également que la perte en Bourse s’explique par le fait que les nouvelles perspectives pour 2024 auront un impact sur celles de l’année prochaine.
Valeo, qui fournit les pièces nécessaires à l’hybridation et aux aides à la conduite, souffre comme d’autres constructeurs automobiles comme Forvia de l’appauvrissement des conditions de marché et de la concurrence chinoise.
« En Chine, la dépendance du groupe vis-à-vis des constructeurs automobiles occidentaux, qui rencontrent des difficultés dans la région, a contribué à une sous-performance de 900 points de base par rapport à la production automobile globale », note Adrien Brasley.
Il estime néanmoins que Valeo est mieux placé que nombre de ses pairs pour faire face à ces vents contraires grâce à sa gamme de produits générant des marges plus élevées et son expertise dans des segments technologiques clés.
(Écrit par Pauline Foret, avec la contribution de Nathan Vifflin, édité par Blandine Hénault)