Lucien Mias est passé de Docteur Pack à Papidoc

Lucien Mias est passé de Docteur Pack à Papidoc
Lucien Mias est passé de Docteur Pack à Papidoc

l’essentiel
Les obsèques de Lucien Mias, légende du rugby français des années 50, ont eu lieu ce mercredi à Aiguefonde. Mais outre sa glorieuse carrière de joueur, le médecin a surtout révolutionné la prise en charge des personnes âgées.

L’église d’Aiguefonde était bien trop petite pour accueillir la foule venue rendre hommage à Lucien Mias avant son inhumation au cimetière du village ce mercredi après-midi. Les petites-filles de cette légende du rugby français décédé lundi à l’âge de 93 ans ont lu un témoignage émouvant et rappelé que “le docteur Pack était avant tout pour nous, d’abord un grand-père attentionné, toujours heureux de nous aider, accueillant et attentif à tout ce que nous avions”. a fait. Nous gardons un souvenir inoubliable des moments passés avec lui.

Lors de cette cérémonie religieuse, Lucien Rogé, du Biterrois, l’un des seuls vétérans de la tournée de 1958 en Afrique du Sud, a salué “le chef d’hommes exceptionnel et technicien en avance sur son temps qu’était Lucien Mias”, le glorieux 2e ligne, capitaine de l’équipe de France et le club sportif mazamétien dans les années 1950.

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Mais Lucien Mias n’aimait pas qu’on résume sa vie à ses exploits rugbystiques. Son travail de médecin était bien plus important pour lui. « Vous savez, le rugby est une chose. Mais ce que je veux, c’est laisser une trace en gériatrie» a-t-il confié à Aimé Rivel, président de l’Association des anciens du Sporting.

Lucien Mias fut le capitaine emblématique du XV de France et de Mazamet./ Sporting club mazamétain

Après sa carrière de joueur, il s’éloigne un peu des terrains mais suit toujours l’évolution de son sport. Il a par exemple été l’un des premiers à s’inquiéter du nombre croissant de KO et avait fait pression sur la Fédération française de rugby pour que les joueurs soient mieux protégés.

Le centre hospitalier de Castres-Mazamet a également souhaité rendre hommage à ce médecin généraliste de Mazamet de 1960 à 1987 qui, parallèlement, prit les rênes de plusieurs services dédiés aux personnes âgées au sein de l’hôpital de Mazamet entre 1970 et 1996 jusqu’à sa retraite en 1996.

« Une figure marquante du monde de la médecine »

L’hôpital du Pays d’Autan rappelle que « le Docteur Lucien Mias était une figure marquante du monde de la médecine et porteur d’innovations dans les soins et son approche. C’est en prenant ses fonctions hospitalières qu’il prend conscience du manque de « prise en charge », noyé dans les soins techniques, et d’un réel besoin d’intégrer l’humanité au cœur du système de santé auprès des personnes âgées en situation de handicap ou de troubles cognitifs. Avec ses équipes, il travaillera donc sur une nouvelle approche thérapeutique et relationnelle pour les résidents et créera ainsi au fil des années la première unité de soins de longue durée.

Dans le service de long séjour de l’hôpital, c’est la « meute des médecins » qui prendra le relais. Il refuse que la perte d’autonomie des patients se transforme en routine, en désespoir et conduise à la lassitude et au « burn-out » des soignants. Aux soins thérapeutiques il préfère, chaque fois que cela est possible, « prendre soin » des soignants. Cette petite révolution lui valut quelques protestations de la part de Lucien Mias. «C’est moi qui suis venu faire du désordre. J’ai donc eu droit à quelques inspections de la capitale, à des médecins en désaccord, à un service du personnel peu coopératif, à des défilés hostiles… »

Un « chef d’équipe » qui a su motiver ses troupes

Comme sur le terrain, l’homme n’était pas du genre à s’échapper, notamment avec le soutien de son équipe : « J’ai fait du management participatif. J’ai travaillé avec l’équipe, j’ai repris leurs idées, je les ai généralisées. Mais il a été difficile de faire admettre aux personnes formées en technologie médicale que le chant ou la belote sont des techniques bienveillantes”, a-t-il déclaré.

« Il disait toujours « vas-y, je suis là pour te soutenir ». Malgré son caractère impressionnant, c’était un homme à l’écoute de tout le monde. Chaque membre de l’équipe avait son rôle » se souvient Monique Zambon, aide-soignante qui faisait partie de son équipe « proche ». A l’image de Nicole Aussillous qui parle d’un « chef d’équipe très respectueux qui a su motiver et valoriser pour construire ce projet et montrer qu’il était réalisable même si certains pensaient que c’était utopique ».

Pour que ce qui a été réalisé ne tombe pas dans l’oubli, Lucien Mias avait écrit, avec son équipe, un livre « Pour un art de vivre lors d’un long séjour » puis il avait créé le site « Papidoc », devenu une Source d’information. pour les professionnels, les soignants et les personnes âgées et leurs familles. Il reste aujourd’hui la référence du « prendre soin ». On comprend mieux « l’humanité » de ce personnage hors du commun qui a marqué à jamais l’histoire de Mazamet.

 
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