54% des habitants des Pyrénées-Orientales vivent dans des zones à risque

54% des habitants des Pyrénées-Orientales vivent dans des zones à risque
54% des habitants des Pyrénées-Orientales vivent dans des zones à risque

L’Institut national de la statistique (INSEE) vient de publier une étude sur les zones exposées aux risques d’inondations dues aux débordements des rivières en Occitanie. On apprend entre autres que plus de la moitié de la population du pays catalan vit dans des secteurs touchés par l’aléa.

Dans les Pyrénées-Orientales, 264 000 habitants sur 491 000 vivent dans des zones exposées aux risques d’inondations dues aux débordements des rivières. C’est l’un des principaux enseignements locaux de la récente étude menée par l’Institut national de la statistique (Insee) sur le sujet à l’échelle de la région Occitanie.

Sur quels critères l’organisation s’est-elle basée pour émettre ce diagnostic ? “Ces zones à risque correspondent au lit majeur des cours d’eau, c’est-à-dire à l’espace qu’occuperaient ces derniers en période de très hautes eaux, répond Marine Soleilhavoup, la chargée de projet Insee qui a dirigé l’étude. Nous ne prenons pas en compte ici les notions d’intensité et de fréquence. Il s’agit d’un zonage maximisant, notamment basé sur la topographie (reliefs, etc.). Elle recouvre des réalités très différentes : des zones fréquemment impactées avec des niveaux d’eau importants et d’autres relativement préservées. Quoi qu’il en soit, ces zones sont toutes potentiellement à risque.

Pas de ralentissement de la construction dans les zones à risques

L’étude de l’INSEE contient de nombreuses données intéressantes. Ainsi, si elles concernent 54 % de la population départementale, les zones à risques ne s’étendent que sur 18 % du territoire. En bref : la population est concentrée dans les zones exposées aux aléas, les vallées traversées par les rivières et la plaine du Roussillon où convergent tous les cours d’eau.

Par ailleurs, les Pyrénées-Orientales sont le seul département d’Occitanie où la population croît au même rythme, voire légèrement plus vite, dans les zones à risques (+7,2 % entre 2015 et 2022) qu’en dehors de ces zones. ici (+6,9% sur la même période). « Contrairement à ce qui se passe dans le reste de la région, nous n’observons pas de ralentissement de la construction dans les zones à risques. Il pourrait même y avoir une légère augmentation. »» complète Marine Soleilhavoup.

83% des campings exposés

Logiquement construits à proximité de grands centres de population, de nombreux équipements publics sont également concernés par l’aléa. Quant aux établissements scolaires, par exemple, plus de la moitié le sont (160 écoles, 23 collèges et 15 lycées). C’est également le cas de 16 des 31 gendarmes du pays catalan, du commissariat de Perpignan, ou encore de 25 casernes de pompiers et de secours sur 44.

Le secteur économique n’est pas mieux loti. Selon l’Insee, 83 % des campings et la moitié des hôtels des Pyrénées-Orientales sont situés dans des zones à risque. En matière de campings, le département présente le taux le plus élevé d’Occitanie. Le pourcentage d’entreprises potentiellement exposées (19 400 établissements du secteur commercial non agricole, soit 46 % du total) est également plus élevé que dans le reste de la région (30 %).

Cependant, malgré ces records inquiétants, les Pyrénées-Orientales ne font pas partie du peloton de tête en termes de coût financier des inondations par département depuis 1995 en Occitanie. Dans le pays catalan, la facture s’élève à environ 173,6 millions d’euros sur la période. Contre 1,36 milliard d’euros pour le Gard. Et près de 750 millions pour l’Aude.

Le pourcentage de population exposée au risque pour chacune des intercommunalités du département.
L’Indépendant – Infographics service

« Ce sont les inondations qui ont créé la plaine du Roussillon »

Les chiffres cités par l’Insee ne semblent pas surprendre outre mesure l’hydrogéologue perpignanais Henri Got. Le scientifique insiste toutefois sur l’importance de relativiser ces données. « Le Roussillon est une plaine alluviale, il se souvient. Ce sont ces rivières qui l’ont construit au Quaternaire. La plaine est née des inondations. A partir de là, tout est possible. Ensuite, il faudra voir quelle est la probabilité qu’une telle inondation se produise en fonction des événements passés. Et en gardant à l’esprit que le changement climatique a changé bien des choses depuis la dernière grande crue que nous avons connue, l’Aiguat de 1940.. Il y a une tendance générale à dire que les plaines alluviales seront toutes sujettes aux inondations. Mais personne ne peut prédire quand. C’est comme quand on parle d’un tremblement de terre. Nous savons qu’il existe des zones à risque, que le danger existe, mais nous ne savons pas quand il se produira.»

 
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