La prémunition, nouvel espoir pour protéger les vignes de Court-Noué

La prémunition, nouvel espoir pour protéger les vignes de Court-Noué
La prémunition, nouvel espoir pour protéger les vignes de Court-Noué

Protection pour lutter contre le nœud court de la vigne

Le virus de la feuille-nouée de la vigne (GFLV) est responsable de la maladie virale la plus dévastatrice de la vigne, menaçant les vignobles du monde entier. Elle touche les deux tiers du vignoble français et peut entraîner jusqu’à 80 % de pertes de rendement. L’interdiction des nématicides ciblant son nématode vecteur laisse peu de solutions aux vignerons pour lutter contre ce virus. Aujourd’hui, des chercheurs explorent une méthode de biocontrôle appelée prémunition pour lutter contre ce fléau.

La prémunition est un phénomène dans lequel un premier virus « hypo-agressif » bloque l’infection ultérieure par un virus génétiquement apparenté, causant ainsi des dommages importants à l’hôte. Ce principe, observé en réponse à de nombreux virus phytopathogènes, pourrait servir de méthode de biocontrôle pour lutter contre les maladies de base. L’idée est donc d’infecter délibérément une plante avec une souche virale moins agressive pour la protéger des souches plus agressives.

Cependant, les mécanismes biologiques impliqués dans la protection restent à ce jour mal compris.

Un financement ANR pour étudier la protection

Pour mieux comprendre ce phénomène, le projet de recherche ToProtectMe (TOwards Understanding viral cross-PROTECtion Mechanisms), porté par Anne Sicard, chercheuse au sein de l’unité de recherche mixte Santé de la Vigne et Qualité du Vin (SVQV) à Colmar, a reçu le soutien de l’Agence Nationale de la Recherche ( ANR) dans le cadre de l’appel à projets générique 2024 Jeunes Chercheurs – Jeunes Chercheurs (JCJC).

L’objectif principal de ToProtectMe est d’étudier les mécanismes qui sous-tendent la protection contre le virus du nœud court. Les scientifiques exploreront ainsi son fonctionnement à l’aide de plantes modèles telles que Nicotiana benthamiana et Arabidopsis thalianaanalyser la répartition des virus dans la plante et les facteurs influençant l’efficacité de la protection.

Ce projet apportera des connaissances fondamentales sur le fonctionnement de la protection contre le GFLV, connaissances qui pourront ensuite être utilisées dans le choix de variantes de protection pour protéger la vigne des effets graves du nœud court.

Anne Sicard, une jeune chercheuse au cœur du projet ToProtectMe

Anne Sicard est chercheuse spécialisée en phytopathologie. Agronome de formation et passionnée de virologie, elle a réalisé sa thèse sur le fonctionnement des virus multipartites à INRAE. Elle s’intéresse alors à la bactérie Xylella fastidiosa, responsable de graves dégâts sur les oliviers en Italie. Elle a ensuite travaillé sur l’épidémiologie d’une bactérie apparentée, Xanthomonas oryzae pv. oryzicola à l’IRD de Montpellier avant de rejoindre l’équipe de virologie végétale de l’unité SVQV de Colmar en 2021 où elle s’intéresse désormais aux mécanismes à l’origine de la protection.

Le jeune chercheur dirige désormais le projet ToProtectMe qui pourrait proposer de nouvelles solutions respectueuses de l’environnement afin de réduire l’impact des virus sur les cultures, notamment en viticulture, et limiter les pertes économiques liées à ces maladies.

 
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