Fin de la guerre entre Israël et Gaza ? Ce qui change la mort du leader du Hamas Yahya Sinouar

Fin de la guerre entre Israël et Gaza ? Ce qui change la mort du leader du Hamas Yahya Sinouar
Fin de la guerre entre Israël et Gaza ? Ce qui change la mort du leader du Hamas Yahya Sinouar

L’élimination par Israël du leader du Hamas Yahya Sinouar soulève des questions sur les conséquences du conflit dans la bande de Gaza. Le nom de son successeur pourrait entraîner de grands changements.

Considéré comme le cerveau de l’attaque du Hamas dans le sud d’Israël le 7 octobre 2023, Yahya Sinouar, chef de l’organisation terroriste, a été tué lors d’une opération à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, jeudi 17 octobre 2024. Yahya Sinouar a été éliminé », a déclaré l’Israélien. » a déclaré le ministre des Affaires étrangères Israel Katz dans un communiqué de presse. Le corps du chef de la milice palestinienne identifié. Pour Israël, l’élimination de Yayhya Sinouar apparaît comme une victoire incontestable. C’était l’un des principaux objectifs de Tsahal, avec la libération des otages.

L’influence du Hamas « reste importante à Gaza »

Pour le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, la mort du leader du Hamas pourrait marquer “le début de la fin” de la guerre menée depuis plus d’un an à Gaza contre le mouvement islamiste palestinien. « Cela ne signifie pas la fin de la guerre à Gaza, mais le début de la fin », a-t-il déclaré dans la nuit de jeudi à vendredi. Position partagée par la , le président de la République Emmanuel Macron nous a invité à saisir cette « opportunité » pour que la guerre soit « enfin arrêtée ».

La disparition de Yahya Sinouar pourrait représenter une « explosion psychologique » pour le Hamas, selon David Khalfa, spécialiste de la région et auteur de Israël-Palestine, année zérointerviewé dans les colonnes du Télégramme. La mort du leader du Hamas ne signifie en effet pas une disparition pure et simple de l’organisation dans l’enclave palestinienne. Dans le passé, le Hamas a survécu à quatre guerres et à l’assassinat d’un grand nombre de ses dirigeants politiques et/ou militaires. Malgré la mort d’Ahmed Yassine en 2004, le mouvement prend toujours le contrôle de la bande de Gaza trois ans plus tard, en 2007. Yahya Sinouar succède également à Ismaïl Haniyeh, tué dans une attaque israélienne en juillet.

« Même si le mouvement a été très affaibli, il (le Hamas) a reconstitué ses unités, comme on l’a vu à Jabaliya (au nord du territoire palestinien, assiégé et bombardé par Israël), et son contrôle reste important sur Gaza, notamment à travers le contrôle de l’aide humanitaire», explique David Khalfa dans Le Télégramme. C’est pourquoi, au moins dans les prochains jours, les bombardements dans la bande de Gaza devraient se poursuivre et non diminuer en intensité.

Trois profils pour remplacer Yahya Sinouar

Alors par qui pourrait-il être remplacé ? Selon CNN, qui cite des sources du renseignement américain, plusieurs noms ont déjà été proposés pour succéder au leader du Hamas : en premier lieu, Mohammed Sinouar, frère de Yahya Sinouar, responsable des opérations armées à Gaza depuis sa nomination à la tête du bureau politique. Il soutient une opposition forte et radicale à Israël et hésite à négocier. Bref, la stratégie serait la même que celle de son frère, ce qui n’ouvrirait absolument pas la porte à de nouvelles discussions et, de fait, à un éventuel cessez-le-feu.

Ensuite, Khalil Al Hayya, élu au Conseil législatif palestinien et haut responsable du Hamas. Il était l’un des principaux négociateurs avec l’ancien leader du mouvement, Ismaïl Haniyeh, et resterait ouvert à des négociations qui conviendraient aux États-Unis, affirme CNN. Enfin, Khaled Meshaal, chef de la branche syrienne du Hamas, mais sa nomination pourrait être empêchée par son soutien antérieur au régime de Bachar Al-Assad en Syrie.

Yahya Sinouar était l’une des personnalités les plus hostiles à un éventuel accord entre les deux parties, conçu comme un obstacle. S’il devait être remplacé par un profil plus politique comme Khalil Al Hayya, avec plus de perspectives et d’opinions différentes, la dynamique pourrait donc changer. “ Nous appelons le gouvernement israélien, les dirigeants mondiaux et les pays médiateurs à transformer cette entreprise militaire en entreprise diplomatique », lance le collectif des familles d’otages sur X (ex-Twitter).

L’espoir d’un dialogue en vue d’un cessez-le-feu ?

C’est une certitude, “la page se tourne” pour l’analyste indépendante Eva Koulouriotis, comme elle l’affirme dans Le Télégramme, après la disparition du leader du Hamas. Du côté d’Israël, le deuxième grand objectif reste la libération de tous les otages, qui restent 97 sur 251. La mort du leader du Hamas pourrait également conduire à une reprise des négociations en vue d’un cessez-le-feu, condition sine qua non pour la libération des otages.

Pour l’instant les négociations n’ont abouti qu’à une petite semaine de trêve, en novembre 2023, et à la libération des prisonniers palestiniens otages. « L’élimination de Sinwar est une opportunité pour la libération immédiate des otages et ouvre la voie à un changement profond à Gaza : sans le Hamas et sans le contrôle de l’Iran », a indiqué à juste titre le ministre israélien des Affaires étrangères, Israel Katz.

« Netanyahu pourrait déclarer le Hamas vaincu et calmer sa base et ses alliés d’extrême droite en leur offrant ce trophée. Mais il ne faut pas sous-estimer le fanatisme de certains de ses alliés, qui rêvent de recoloniser le nord de la bande de Gaza. Gaza», prévient David Khalfa dans Le Télégramme. Le corps du leader du Hamas pourrait aussi servir de « trophée », permettant au Premier ministre israélien d’affirmer qu’il a tenu sa promesse – « l’éradication du Hamas », comme il l’a promis aux Israéliens – tout en lui offrant le chance de mettre fin à la guerre à Gaza.

Enfin, au Liban, malgré la poursuite des attaques de missiles du Hezbollah contre Israël, la mort du leader du Hamas pourrait déclencher un dialogue visant à mettre un terme au conflit sur le sol libanais. Le Hezbollah a annoncé à plusieurs reprises que les attaques contre Israël, lancées “en solidarité avec le Hamas”, pourraient être stoppées si un cessez-le-feu était conclu à Gaza. L’espoir demeure.

 
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