La est-elle particulièrement « attractive » pour les migrants, comme le dit Bruno Retailleau ?

La est-elle particulièrement « attractive » pour les migrants, comme le dit Bruno Retailleau ?
La France est-elle particulièrement « attractive » pour les migrants, comme le dit Bruno Retailleau ?

La attire-t-elle davantage de migrants ?

“Assez, c’est assez”, “mon souhait est que la France ne soit pas plus attractive en matière d’immigration que le reste des pays d’Europe”, a souligné cette semaine Bruno Retailleau. En 2022, 5,1 millions de migrants en provenance d’un pays tiers sont entrés en Europe, selon les données d’Eurostat de mars 2024. Le pays qui en a accueilli le plus est l’Allemagne (1,6 million). L’Espagne en a accueilli 925 000, l’Italie 287 000, la France 238 000. Ensemble, ils représentent 60 % des arrivées de migrants en provenance d’un pays tiers.

Rapportés à la taille du pays, les non-Européens représentent 5,6 % de la population française en 2022, selon Eurostat. Dans les autres pays, elle représente 8,1% de la population espagnole, 7,6% de celle de l’Allemagne et 6,2% de celle de l’Italie. Concernant les demandes d’asile, le plus grand nombre de demandes de protection a été enregistré en Allemagne (334 000, + 45 % sur un an) en 2023.

Le pays représente 30% des demandes, loin devant la France (167.000, + 7%), l’Espagne (162.000, + 38%) et l’Italie (136.000, + 63%), selon un rapport de l’Union européenne. « La France n’a jamais eu autant d’immigrés en termes absolus et relatifs (7,3 millions de personnes sont nées étrangères et vivent en France en 2023, selon l’Insee), mais elle reste en deçà de la moyenne européenne. Il est loin d’être le pays le plus attractif d’Europe», selon Anthony Edo, économiste au Centre de prospective et d’information internationale (Cepii).

Les étrangers pèsent-ils sur le budget de l’État ?

Dans un rapport de 2021, l’OCDE notait que « malgré les changements vécus par la population immigrée et les finances publiques, marqués par la crise financière mondiale, l’impact budgétaire de l’immigration reste faible, et se situe entre – 1 % et +1 % du PIB en 2021 ». la plupart des pays. »

En France, la contribution budgétaire nette des personnes nées à l’étranger est de 1,02 % du PIB, donc légèrement excédentaire, mais inférieure à la moyenne des pays de l’OCDE (1,56 %). « Les immigrés se concentrent dans les âges de la vie active compris entre 25 et 55 ans, où nous contribuons le plus aux finances publiques et générons moins de dépenses publiques (retraite, éducation, etc.) », explique Anthony Edo.

L’aide médicale de l’État, un aimant ?

L’AME, qui permet aux personnes en situation irrégulière de bénéficier gratuitement de certains soins, encourage la « clandestinité », répète Bruno Retailleau. Selon une étude de 2019 de l’Institut de recherche et de documentation en économie de la santé (Irdes), seules 51 % des personnes éligibles bénéficient de ce dispositif. Le recours à l’AME augmente avec le temps passé sur le territoire, ce qui « laisse penser que la plupart des migrants ont peu de connaissances » sur le système. Même après cinq ans ou plus de résidence en France, « 35 % des personnes sans titre de séjour n’ont pas eu recours à l’AME », constate l’Irdes.

Par ailleurs, la migration pour raisons de santé n’est évoquée que par 9,5% des personnes éligibles à l’AME, loin derrière les raisons économiques (49%) et politiques (23%). En Allemagne, les demandeurs d’asile bénéficient de l’aide sociale de droit commun après trois ans de séjour dans le pays. Auparavant, ils n’avaient accès qu’à des soins d’urgence, notamment au « traitement des maladies aiguës et de la douleur ». L’accompagnement pendant la grossesse et après la grossesse fait également partie des soins couverts.

 
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