La Chambre des Comptes tire la sonnette d’alarme sur la stratégie à adopter

La Chambre des Comptes tire la sonnette d’alarme sur la stratégie à adopter
La Chambre des Comptes tire la sonnette d’alarme sur la stratégie à adopter

Après les inondations, les solutions ? Un rapport de la Chambre régionale des comptes (CRC) des Hauts-de-France, publié en avril, préconise un changement radical de stratégie des élus face au réchauffement climatique. Pendant six mois, le Pas-de-Calais a subi des inondations historiques qui ont remis en cause de nombreux plans locaux d’urbanisme (PLU). Alors, que nous réserve l’avenir ?

Une première initiative à Blendecques

À Blendecques, les habitants ont appris à avoir les pieds dans l’eau. Cette commune du Pas-de-Calais, proche de Saint-Omer, a subi des inondations en cascade entre les mois d’octobre et février. A tel point que la semaine dernière, l’Etat et les autorités locales ont décidé de sacrifier une dizaine de maisons situées dans une impasse.

Les maisons devenues inhabitables seront rachetées par l’État pour être détruites. Le secteur doit laisser place à un bassin de rétention d’eau qui servira de tampon en cas de débordement de la rivière Aa.

Avec la montée du niveau de la mer et la multiplication des événements climatiques extrêmes, les zones d’expansion des inondations comme celles de Blendecques risquent de se multiplier. En France métropolitaine, 18 % de la population est menacée par les débordements des rivières. Dans les Hauts-de-France, la proportion s’élève à 38 %. De quoi inquiéter les autorités régionales !

Près de 1 000 km2 sous le niveau de la mer

D’autant qu’une superficie de près de 1 000 km2 appelée polder de Wateringues (un triangle situé entre Calais, Dunkerque et Saint-Omer) abrite pas moins d’un demi-million d’habitants. Dans ce secteur situé sous le niveau de la mer, le risque de crues centennales touche 33 000 personnes. En 2100, 93 000 personnes seront à la merci des inondations, prédit le CRC.

Et les inondations centennales ne sont qu’une partie du problème. Le danger vient aussi de la mer. L’élévation du niveau de la mer contribue à l’érosion côtière. Depuis 1960, 1,32 km2 de littoral ont été perdus dans les Hauts-de-France (30 km2 en France métropolitaine), un phénomène qui va s’accélérer. La dune en aval de Wissant, près de Calais, recule déjà de près de 4 m par an. En mars 2023, dans la Somme, la station balnéaire d’Ault a vu 5 000 m3 de falaise s’effondrer.

« Le GIEC prévoit désormais une élévation accélérée du niveau de la mer qui pourrait atteindre près de 90 cm en 2100 », prévient le CRC, qui appelle à « l’élaboration de plans de gestion des terres à long terme ». En clair, il ne faut plus réagir aux crises mais les anticiper.

« Des choix politiques difficiles »

Parmi les recommandations, la CRC mentionne la nécessité de faire « des choix politiques difficiles comme la délocalisation d’habitations ou d’activités économiques menacées par les inondations ou l’empiétement de la mer ».

Autre adaptation nécessaire suggérée par la juridiction administrative, la protection et la restauration des zones humides qui « agissent comme des tampons naturels contre les inondations ». En 2015, ils représentaient 5,7 % du territoire du Nord et du Pas-de-Calais. Une proportion qui ne cesse de diminuer d’année en année. Malgré le code de l’environnement qui prévoit leur protection.

 
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