face à la justice, la fidèle assistante « désolée » de Marine Le Pen

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Mathilde Desgranges

Publié le

15 octobre 2024 à 21h53

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Il y a presque 20 ans, Catherine Griset était arrivée au domicile de l’actuelle patronne de l’extrême droite française Marine Le Pen avec « deux sacs plastiques de vêtements » et son bébé de quelques mois.

Ce mardi 15 octobre 2024, elle n’a rien lâché devant le tribunal de Parisqui examine des soupçons de détournement de fonds du Parlement européen pour rémunérer des employés du parti de Marine Le Pen.

« La porte d’entrée de Marine Le Pen »

Catherine Griset qui était assistant puis chef de cabinet de Marine Le Pen, présidente du Front National (rebaptisé Rassemblement National), était, au même moment, payée en tant qu’assistante parlementaire à Bruxelles entre 2010 et 2016, selon le parquet. « Je n’ai absolument jamais travaillé pour le parti, j’ai travaillé pour Marine Le Pen », affirme-t-elle d’un ton quelque peu incertain.

« Vous n’avez donc aucune difficulté à faire la différence entre Marine Le Pen, présidente du parti, et Marine Le Pen, députée européenne », feint de s’interroger la présidente du tribunal Bénédicte de Perthuis. Catherine Griset balbutie, insiste le magistrat. « Avez-vous travaillé pour Marine Le Pen, présidente du parti ? »

« Il m’est arrivé de travailler pour Marine Le Pen, personnalité », esquive ce très proche, répétant d’un ton machinal « je suis assistant parlementaire de Marine Le Pen » comme pour ne pas broncher. “Je suis… ce n’est pas très joli, la porte d’entrée de Marine Le Pen”, tente d’expliquer cette femme de 52 ans, costume sombre et longs cheveux noirs.

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Accusations de recel de détournement de fonds publics

Jugée pour recel de détournement de fonds publics, la femme qui travaille « depuis 32 ans » avec Marine Le Pen était, au moment des contrats en question, assistante parlementaire « accrédité » auprès des institutions européennes – avec une obligation explicite de résider à Bruxelles.

« Cela ne me paraissait pas aussi clair que cela à l’époque », avait déclaré la veille Marine Le Pen à la barre. Même ligne de défense pour Catherine Griset – qui n’a passé que « 12 heures » dans les locaux du Parlement européen entre octobre 2014 et août 2015 selon l’horloge du Parlement. “Désolé”, “Je n’ai pas compris que je devais encore vivre à Bruxelles […] Je n’avais pas réalisé que je faisais quelque chose de mal.

“Je l’aide à se lancer en politique”

Combien de temps passait-elle à Bruxelles par semaine ? « Un ou deux jours… », estime Mme Griset, aujourd’hui elle-même députée européenne. « Quand tu vis deux nuits dans un endroit et cinq nuits dans un autre, tu préfères vivre dans un autre endroit, est-ce qu’on est d’accord ? », insiste le président. Catherine Griset esquive encore.

« Pouvez-vous préciser à quelle heure, à quelle minute, à quelle seconde Marine Le Pen est députée européenne ? », suggère son avocat Georges Sauveur, lui murmurant à l’oreille tout au long de son interrogatoire, au point d’exaspérer le tribunal. “Non, c’est impossible”, répond Mme Griset – qui a déclaré lors de l’enquête ne pas faire « la distinction » entre les deux casquettes de Marine Le Pen – « Je l’aide à se lancer en politique ».

Paroles au triple candidat malheureux à la présidentielle, jugé pour détournement de fonds publics. Comme depuis le début des interrogatoires, Marine Le Pen fulmine sur le banc des accusés, à presque toutes les questions posées à son protégé. « Madame la Présidente, désolée mais… », commence souvent la leader de l’extrême droite française, qui a fait part à la presse de ses soupçons de « partialité » de la cour.

Neuf anciens députés FN/RN jugés

Au total, neuf anciens députés FN/RN, dont Marine Le Pen, comparaissent aux côtés de douze personnes qui furent leurs assistants parlementaires, et de quatre collaborateurs du parti.

Ils sont jugés pour détournement de fonds publics, recel ou complicité de ce délit, et encourent dix ans d’emprisonnement et un million d’euros d’amende, ainsi qu’une peine de prison. peine d’inéligibilité de dix ans susceptible d’entraver les ambitions présidentielles de Marine Le Pen pour 2027.

Avec l’AFP

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