« La France perd un grand magistrat et la Justice un immense serviteur. » C’est par ces mots, Éric Dupond-Moretti a annoncé le décès du juge Renaud Van Ruymbeke à l’âge de 71 ans, ce vendredi. L’ancien juge d’instruction était une figure de la lutte contre la corruption, connu pour les affaires Balkany, Urba et celle des frégates de Taiwan.
Retraité depuis 2019, ce grand fan de football, également pianiste émérite, a été l’un des juges emblématiques de la lutte contre la corruption en France et a instruit certaines des affaires politico-financières les plus sensibles de ces dernières décennies.
Parmi ses instructions figurent l’affaire du financement occulte du Parti socialiste et le dossier Jérôme Cahuzac. En 2008, il a également mené l’enquête sur les fraudes géantes du trader de la Société Générale Jérôme Kerviel. “Il y a beaucoup d’argent à nos portes et personne ne fait rien”, regrettait-il lors du dernier entretien accordé à l’AFP, en novembre 2022.
Il a appelé à “la nécessité d’une prise de conscience”, “à l’heure où les Etats ont des déficits importants, de gros besoins en hôpitaux, en transition énergétique”.
“Nous perdons un magistrat d’exception qui a passé sa vie à travailler sans relâche au service de la Justice”, a déploré le président de Paris Pierre Hoffman dans un tweet.
“Il incarnait l’image du juge d’instruction indépendant et courageux et laissera une marque indélébile dans l’histoire judiciaire de notre pays”, a réagi le procureur général près la Cour de cassation Rémy Heitz.
