ce que l’on sait des victimes et des opérations de secours dans le sud du pays

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L’eau a envahi les rues de Porto Alegre, la capitale de l’État du Rio Grande do Sul, le 4 mai 2024. MAXI FRANZOI/AGIF/SIPA USA/SIPA / MAXI FRANZOI/AGIF/SIPA USA/SIPA

Par Le Nouvel Obs avec AFP

Publié le 10 mai 2024 à 12h59

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Au moins 107 personnes tuées, 754 blessées et 134 disparues. C’est le bilan terrible et provisoire des inondations provoquées par des pluies torrentielles qui frappent depuis plusieurs jours le sud du Brésil, selon le rapport de la Défense civile publié jeudi soir. Et de nouvelles pluies sont attendues ce vendredi 10 mai. Le gouvernement brésilien associe ces intempéries au changement climatique. Ce dernier a annoncé que l’équivalent de 9 milliards d’euros serait investi dans la reconstruction.

• Les opérations de secours toujours en cours

Environ 1,7 million de personnes ont été touchées par les intempéries et les inondations dans le sud du Brésil. Plus de 327 000 d’entre eux ont dû être évacués par les autorités. Les équipes de secours sont toujours mobilisées pour sauver les habitants coincés par les eaux qui ne se retirent pas, ou ceux qui rechignent à quitter leur domicile par peur des pillages.

Les sauveteurs se mobilisent également pour sauver les animaux, comme ce cheval que les médias locaux montraient seul sur le toit d’une maison submergée, à Canoas, banlieue de Porto Alegre, et secouru à l’aide de canots pneumatiques. Nommé Caramelo par les locaux, son sauvetage est devenu viral sur les réseaux sociaux, et pas seulement au Brésil. «Caramelo a été sauvé!» »exulté sur X la Première Dame Rosangela da Silva, dite “Janja”.

Une autre tâche gigantesque pour les autorités locales consiste à renforcer la logistique afin d’accélérer la distribution des biens essentiels aux sinistrés. « L’accent est toujours mis sur les sauvetages […] mais nous travaillons très intensément à l’acheminement de l’aide humanitaire. », a déclaré Sabrina Ribas, porte-parole de la Défense civile. Des efforts qui devraient être entravés ” d’une certaine manière ” dans les prochains jours, en tenant compte «fortes pluies» à partir de vendredi.

• 9 milliards d’euros pour l’État de Rio Grande do Sul

Les inondations provoquées par les intempéries ont touché la capitale de l’État du Rio Grande do Sul, Porto Alegre, et ses 1,4 million d’habitants. Plus de 400 localités de la région ont également été touchées. Au total, quelque 60 000 maisons ont été endommagées ou détruites par la catastrophe naturelle. Des images de l’aéroport de Porto Alegre immergé dans les eaux ont fait le tour des réseaux sociaux.

Le chef de l’État Luiz Inacio Lula da Silva a présidé une réunion à Brasilia pour discuter des réponses à la tragédie. Le gouvernement fédéral a décidé d’injecter « des ressources de l’ordre de 50 milliards de reais [environ 9 milliards d’euros] à Rio Grande do Sul »a annoncé le ministre des Finances Fernando Haddad.

Les mesures adoptées donnent la priorité à l’octroi de prêts pour aider les travailleurs, les entreprises et les municipalités touchés. La Banque interaméricaine de développement (BID) allouera environ un milliard d’euros de ressources « pour la protection de l’emploi, le soutien aux entreprises et les projets de reconstruction des infrastructures »a annoncé le président brésilien de l’institution, Ilan Goldfajn.

• Le secteur agricole durement touché

Champs et machines sous les eaux, routes coupées, élevages et entrepôts inaccessibles… Les pluies torrentielles coûteront cher au secteur agricole, moteur de l’économie locale et nationale, déjà touché par des événements climatiques extrêmes.

Géant agricole, le Brésil a notamment fondé sa puissance sur le soja, dont il est le premier producteur et exportateur mondial. Cependant, le Rio Grande do Sul est l’une des principales régions brésiliennes productrices de cette graine oléagineuse essentielle pour l’élevage. L’Etat tablait cette année sur une récolte record de plus de 22 millions de tonnes.

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« Un quart des champs de soja restait à récolter »Luiz Fernando Gutierrez, analyste du cabinet Safras e Mercado, a déclaré à l’AFP. « Une partie des récoltes va pourrir et être perdue, l’autre aura des rendements inférieurs aux prévisions »prévient-il, rappelant que « Les zones de stockage ont probablement également été touchées ».

Incontournable de l’assiette des Brésiliens, le riz est également une Source d’inquiétude. Le Rio Grande do Sul est de loin la première région productrice du pays, avec 6,9 millions de tonnes produites l’année dernière. Pour combler tout déficit et empêcher la spéculation, Brasilia a déjà annoncé l’importation de riz étranger.

• La désinformation complique les secours en cas de catastrophe

Les équipes de secours doivent faire face à la multiplication des fausses nouvelles, principalement sur les réseaux sociaux. Experts, secouristes et simples bénévoles alertent sur l’impact que peuvent avoir ces informations erronées.

Dans une série d’audios devenus viraux, une femme assure qu’un sauveteur vient d’être tué, qu’elle“il y a beaucoup de clichés” et “Trois véhicules des forces armées sont arrivés”. Elle demande à ceux qui voudraient aider de ne pas le faire : “J’essaie moi-même de m’échapper d’ici.”, elle dit. L’AFP n’a trouvé aucun rapport officiel ni article de presse faisant état de secouristes tués par balle.

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Raquel Recuero, coordinatrice du laboratoire de recherche sur les médias de l’Université fédérale de Pelotas, dans l’État de Rio Grande do Sul, discute d’une campagne de « désinformation » qui vise à discréditer les autorités en charge de la gestion des catastrophes, sur la base de pseudo-données

Le gouvernement a condamné « des histoires fausses et criminelles liées aux inondations »soulignant leur ” impact “ sur le “crédibilité” des institutions telles que l’armée et l’armée de l’air, « indispensable dans la gestion des urgences ». L’exécutif a demandé à la police fédérale d’ouvrir une enquête sur le « des délits possibles » liée à la diffusion de ces fausses informations.

Par Le Nouvel Obs avec AFP

 
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