Faut-il parfois s’abstenir d’« aller voir quelqu’un » ? – .

Faut-il parfois s’abstenir d’« aller voir quelqu’un » ? – .
Faut-il parfois s’abstenir d’« aller voir quelqu’un » ? – .

« En quelques décennies, les problèmes psychologiques ont cessé d’être Source de honte et de stigmatisation, Remarques Le Standard Weekblad. Aujourd’hui, on discute joyeusement autour d’un café de notre dernière séance avec la psychologue, TikTok regorge de témoignages sur l’hyperactivité et les traumatismes, et on ne s’étonne plus, après l’école, de croiser une famille dont au moins un enfant a été identifié comme étant élevé. potentiel ou avec un trouble du spectre autistique.

« Pour une partie croissante de la population, la santé mentale n’est plus un tabou. » Et le journal le précise d’emblée : “C’est une bonne chose.”

Dans le dossier qu’il consacre au sujet, le quotidien hebdomadaire De la norme se demande néanmoins si parler de ses problèmes est toujours bénéfique et si« une attention accrue » que nous associons désormais à la santé mentale individuelle n’a pas “Effets secondaires”.

Une tendance à « tout catégoriser comme un trouble »

Le journal part de ce constat “paradoxal” : alors que l’offre de thérapies et de thérapeutes augmente, les données sur la santé mentale, loin de montrer des signes d’apaisement, « deviennent alarmants ». Et si, pour expliquer le mal-être ambiant, on met souvent en avant les effets de la crise climatique, des guerres ou encore des réseaux sociaux, pour le médecin et thérapeute Flip Jan van Oenen, auteur d’un livre sur le sujet, « Ce n’est pas tant notre inconfort qui augmente que notre tendance à tout catégoriser comme un désordre ». Donc :

« Alors que par le passé nous nous sentions parfois de mauvaise humeur, aujourd’hui nous sommes déprimés. Nous ne sommes plus nerveux mais souffrons d’un trouble anxieux. Un épisode difficile est immédiatement perçu comme un traumatisme.

Sans nier la souffrance qui accompagne les problèmes psychologiques, le médecin suggère qu’en décrivant tout phénomène comme un trouble, nous nous convainquons que nous ne pouvons pas le résoudre nous-mêmes et que seul un expert peut nous aider. Cependant, selon lui, l’efficacité de la psychothérapie est surestimée. De plus, « S’appuyer sur une thérapie dans l’espoir de trouver le salut peut avoir pour effet d’abandonner nos propres stratégies d’adaptation. On arrête alors de chercher des solutions et le problème s’aggrave.

“Une personne irritante devient toxique”

En ligne, Le Standard Weekblad observe également l’abondance de podcasts dédiés à la santé mentale, de tests qui nous invitent à s’auto-diagnostiquer et d’influenceurs qui sensibilisent le public à ces enjeux. Certaines personnes, en cherchant à expliquer un malaise, un risque, ne « inconsciemment, pour se conformer à un profil pathologique et ainsi s’inscrire dans une prophétie auto-réalisatrice ? se demande donc le magazine flamand. Pour la psychologue Lucy Foulkes (Université d’Oxford), « Il n’y a pas de frontière claire entre l’anxiété « normale » et l’anxiété « clinique », c’est un spectre composé de milliers de nuances de gris ». En entendant parler des troubles anxieux et de leur prévalence, certains peuvent être tentés de voir leur souffrance comme un symptôme pathologique et agir en conséquence, estime-t-elle, par exemple en évitant les activités sociales qui les poussent hors de leur zone de confort, ce qui à long terme peut avoir l’effet d’une anxiété croissante.

Selon le journal, on parle davantage de santé mentale mais, surtout, on parle davantage en terme santé mentale. « Un connard devient narcissique, une personne irritante devient toxique, un enfant agité est hyperactif. Quelqu’un qui aime remplir des tableaux Excel dira ‘un peu autiste’ et si quelqu’un d’autre insiste pour que ses placards soient bien rangés, on dira qu’il souffre de TOC (trouble obsessionnel compulsif). Pour Flip Jan van Oenen, le vocabulaire de la psychologie et de la psychiatrie est parfois utilisé à mauvais escient pour servir d’excuse à certains comportements. Quant à la professeure de psychologie Ariane Bazan (Université libre de Bruxelles et Université de Lorraine), elle détecte également un mécanisme de défense : « Ce langage thérapeutique nous permet de parler de nos problèmes psychologiques sans avoir à en parler réellement. »

 
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