Elle devient la première Sud-Coréenne à remporter le prix Nobel de littérature : Han Kang, une tragédie sous la poésie

Elle devient la première Sud-Coréenne à remporter le prix Nobel de littérature : Han Kang, une tragédie sous la poésie
Elle devient la première Sud-Coréenne à remporter le prix Nobel de littérature : Han Kang, une tragédie sous la poésie

Han Kang, romancière sud-coréenne et prix Nobel de littérature, a conquis le public par son don pour la fiction délicate, sur des sujets souvent tragiques. Elle était déjà la première auteure de son pays à remporter le Booker Prize, une récompense britannique extrêmement prestigieuse, à l’âge de 45 ans en 2016, pour « The Vegetarian ». « J’ai pris le métro pour venir. Je veux continuer à vivre comme si de rien n’était », a déclaré la femme qui a partagé la récompense financière avec son traducteur britannique.

Alors que l’absence d’un nom coréen sur la liste des prix Nobel était de plus en plus remarquée, Han Kang y a inscrit son nom à 53 ans. Elle a appris la nouvelle après avoir fini de dîner avec son fils chez elle à Séoul. Ceux qui l’ont approchée soulignent à quel point sa personnalité s’accorde avec son style d’écriture, qui possède les qualités souvent attribuées à la littérature extrême-orientale : la force des images aux formes sobres. « C’est une femme extrêmement discrète, d’une grande élégance.

Elle a une prose qui correspond à son raffinement, sa précision en littérature», a déclaré à l’AFP la présidente du prix Médicis, Anne Garréta. Ce prix littéraire français lui a été décerné en 2023 pour « Les Adieux impossibles », dont elle recommande la lecture à ceux qui souhaitent découvrir son œuvre. Née le 27 novembre 1970 à Gwangju, dans le sud du pays, elle arrive à Séoul à l’âge de neuf ans.

Son père, Han Sung-won, était lui-même écrivain et son frère, Han Dong-rim, écrit également. Tous deux sont encouragés à développer leur goût pour les arts et la musique, en plus des lettres. Han Kang choisit d’étudier la littérature et commence par signer des poèmes, publiés à partir de 1993, qui lui valent un prix du quotidien Séoul Shinmun en 1994, et des nouvelles rassemblées dans un premier recueil de fiction publié en 1995, non traduit en français.

Son roman « La tache mongole » a remporté le prix Yi Sang en 2005, l’un des prix littéraires les plus importants de Corée du Sud. Elle est réunie avec deux autres parties pour former un triptyque, « La Végétarienne », en 2007, titre qui deviendra un succès international avec de nombreuses traductions. En français, Le Serpent à plumes l’a publié en 2015. « L’univers de Han Kang est fortement marqué par le bouddhisme, dans une veine raffinée, nomade, contemplative, proche d’un certain chamanisme », écrit cet éditeur.

Beauté mélancolique

Autre succès, « Impossible Farewells » (2021). Elle lui a été inspirée par sa décision, en 1996, de tout quitter derrière elle pour passer quatre mois seule sur une île volcanique, Jeju, réputée pour ses paysages à couper le souffle. Elle y découvre une histoire rarement racontée : la répression très violente d’un soulèvement communiste en 1948. « J’habitais chez une vieille dame. Un jour, je l’ai aidée à porter un lourd colis jusqu’au bureau de poste. Je marchais à côté d’elle lorsque nous nous sommes retrouvés devant un mur, dans une ruelle. Elle s’est arrêtée et m’a dit : c’est là que les gens ont été abattus”, raconte-t-elle au Monde.

Le livre est un recueil d’une beauté éblouissante et mélancolique avec des traces de violences passées. “Je crois qu’écrire un roman basé sur un événement historique ne consiste pas seulement à raconter des événements passés, mais aussi à explorer la nature humaine”, a-t-elle déclaré dans une interview à l’agence de presse coréenne Yonhap l’année dernière. dernier. « C’est une phase cachée de l’histoire coréenne, qui revient hanter la mémoire du pays », poursuit Anne Garréta.

« J’ai lu ce livre il y a plus d’un an et demi et il en reste quelque chose, une atmosphère qui reste très longtemps dans l’esprit du lecteur. Et, ce qui est très difficile, cette atmosphère se retrouve même dans le texte traduit, alors que souvent elle n’y est presque pour rien. Parallèlement à l’écriture, Han Kang se consacre à l’art et à la musique, ce qui se reflète dans l’ensemble de sa production littéraire. C’est aussi une femme engagée qui figurait sur une « liste noire » de près de 10 000 artistes critiques à l’égard de la présidente coréenne Park Geun-Hye, destituée en 2017.

 
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