L’Est de la France anticipe un doublement du risque incendie

L’Est de la France anticipe un doublement du risque incendie
L’Est de la France anticipe un doublement du risque incendie

“Cela devient préoccupant” : le risque d’incendies de forêt, historiquement faible dans le Grand Est, devrait connaître une forte augmentation d’ici 2050, poussant les autorités à adapter la forêt et à doter les secours de moyens humains et matériels supplémentaires.

“Les forêts de la région Grand Est sont les plus touchées en France par la hausse des températures”, avec un risque d’incendie doublé d’ici 2050 et des conditions favorables aux scolytes, insectes xylophages qui ravagent ces espaces, écrit l’ONG Réseau Action Climat dans son rapport publié le 19 septembre.

L’été 2022, chaud et sec, a vu une prise de conscience du risque accru d’incendie dans cette région, ont expliqué à l’AFP plusieurs pompiers. Dans les Vosges, une centaine d’hectares ont brûlé en août 2022, une première. Or, les forêts représentent plus d’un tiers de la superficie de la région Grand Est, 2e producteur de bois en France.

Le risque d’incendies de forêt “devient préoccupant”, souligne le colonel Stéphane Eslinger, directeur adjoint du Sdis de la Meuse. D’été en été, de grands incendies « remontent vers le nord » du pays et s’approchent par l’Est.

De 50 à 70 % « d’arbres morts » par endroits

Par endroits dans le département, on compte jusqu’à « 50 à 70 % d’arbres morts », qui, lorsqu’ils ne sont pas enlevés, « peuvent être un très bon combustible pour les incendies », craint-il.

La région est également marquée par la présence de grands arbres qui peuvent créer des incendies très impressionnants avec des hauteurs de flammes de 25 à 30 mètres, « pas comme les pins du sud », souligne-t-il. “Nos forêts ne sont pas préparées” à faire face à un tel risque, selon lui.

Mais les pompiers le sont. Lors de manœuvres, des Canadairs ont été testés sur le lac de Gérardmer (Vosges) ou le lac de Madine (Meuse) : deux endroits où leur présence était jusqu’ici incongrue.

Le Sdis forme chaque année de plus en plus de pompiers. Des séances identiques pour tout le monde, que les pompiers soient basés dans l’arc méditerranéen ou ailleurs en France, précise le commandant Frédéric Schulz, référent départemental au Sdis de la Moselle.

Désormais, toutes les préfectures du Grand Est ont mis en place des sous-commissions dédiées aux feux de forêts, réunissant préfets, pompiers, présidents de chambres d’agriculture et représentants de l’Office national des forêts (ONF).

En Alsace, le risque incendie est de nouveau pris en compte par les autorités du Bas-Rhin dans le Fichier Départemental des Risques Majeurs (DDRM) depuis août 2023. Désormais, « le département est considéré comme un territoire exposé à risque ».

Le risque de « munitions dans le sol »

Marc Sezyk, référent territorial incendies de forêts à l’ONF pour la zone de défense Est (regroupant le Grand Est et la Bourgogne-Franche-Comté), le rappelle : les incendies de 2022 dans le Jura ou les Vosges étaient « absolument imprévisibles ». Suite à cela, la mission d’intérêt général de l’ONF concernant les incendies a été « renforcée » dans le nord et l’est du pays.

Il s’agit de demandes liées à la connaissance du terrain lors de sécheresses, ou de missions de suivi de massifs avec des pick-up équipés de petits réservoirs d’eau, énumère-t-il.

Pour le commandant Schulz, l’un des défis à relever est la prévention auprès de la population : « Neuf incendies sur dix sont d’origine humaine et il y a un réel besoin d’enclencher une culture du risque » à l’Est.

En Moselle, des autocollants ont été posés à l’entrée des zones forestières pour sensibiliser les promeneurs, tandis que des partenariats avec la Chambre d’agriculture permettent de conseiller les exploitants.

L’enjeu est que cette acculturation s’opère rapidement « surtout dans un contexte où l’on voit bien que les loisirs de plein air, les envies de bivouac, les envies de passer la nuit en forêt, etc. se multiplient », constate Rodolphe Pierrat, adjoint de le directeur territorial de l’ONF Grand Est.

Il faut aussi pouvoir intervenir le plus tôt possible sur les incendies, ce qui implique une connaissance de la typologie des routes forestières, données totalement inexistantes il y a quelques années, créées petit à petit par les différents services.

L’Est, théâtre de la Grande Guerre, étudie également la « zone rouge » : des munitions cachées un peu partout dans le sol, notamment en Meuse, avec des territoires concernés non encore cartographiés, et la question de savoir comment celles-ci pourraient réagir. munitions enfouies dans le sol depuis plus d’un siècle au contact du feu.

 
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