« Je pensais qu’on allait le perdre », la revanche de Balerdi et de ceux qui ont toujours cru en lui

« Je pensais qu’on allait le perdre », la revanche de Balerdi et de ceux qui ont toujours cru en lui
Descriptive text here

Désolé, il est trop tard pour monter. Le train « Leo Balerdi » affiche désormais complet à quelques heures de la demi-finale aller de Europa entre l’Olympique de Marseille et l’Atalanta Bergame ce jeudi soir (21 heures). “Il n’y a plus de place, les dernières arrivées ont remonté juste avant les tirs au but contre Benfica”, prévient Constant Wicherek. Cet ancien journaliste de Foot Mercato a pris les commandes de la locomotive depuis que le défenseur argentin a été prêté à l’OM par le à l’été 2020.

Quatre années à conduire un train vide, entre fautes grossières, cartons rouges, sorties prématurées sous les sifflets et buts encaissés. Mais cette saison de Leo Balerdi lui donne enfin raison, au point de voir des voyageurs tamponner à la hâte leurs billets ces dernières semaines. « Ses performances sont enfin au niveau de ce qu’on attend de lui. Il s’est affirmé parce qu’il a grandi, parce qu’il joue dans une charnière centrale stable, parce qu’il a gagné en confiance et en maturité. Il y a six mois, tout le monde voulait le voir partir, et aujourd’hui tout le monde serait triste s’il quittait l’OM”, résume le journaliste reconverti depuis dans la communication.

« Il deviendra un grand défenseur »

Titulaire 36 fois sur 47 matches disputés par l’Olympique de Marseille, Léo Balerdi devance ses deux autres compères de la défense, Chancel Mbemba (2 984 minutes) et Samuel Gigot (2 595) en termes de temps passé sur le terrain, avec 3 211 minutes. Pour le plus grand plaisir de Diego Mazzilli, le recruteur qui l’a amené à Boca Junior, son club formateur.

Le fait d’accumuler les minutes avec le soutien de son coach et de ses coéquipiers lui fait du bien. Il est bien entouré et ressent aussi la ferveur des supporters. Faire partie intégrante de l’équipe le rend plus grand et lui donne confiance. C’est un footballeur très intelligent, il a cru en lui et s’est amélioré de jour en jour face à l’adversité pour devenir très fort. Il a fait preuve de beaucoup de courage. » »

Une régularité enfin trouvée, dans une saison qui n’est pas de tout repos, avec trois entraîneurs différents. Qui lui a à chaque fois fait confiance, Jean-Louis Gasset : « Balerdi a tout ce qu’il faut. Il doit encore progresser sur des petits détails, on travaille les millimètres avec lui. Mais dans l’état d’esprit, le don de soi… Il a tout ce qu’il faut et il deviendra un grand défenseur”, expliquait le technicien marseillais avant la double confrontation contre le Benfica Lisbonne.

Presque facile de lui prédire un bel avenir en voyant la saison qu’il réalise avec l’Olympique de Marseille et l’importance qu’il prend en défense. Mais un autre technicien avait fait le même pari, bien plus tôt : André Villas-Boas, qui l’a fait prêter par le Borussia Dortmund à l’été 2020, alors qu’il ne jouait quasiment pas en Rhénanie du Nord-Westphalie : « Je pense que Balerdi va devenir l’un des “Il sera le meilleur défenseur central d’Europe dans les années à venir, car il a toutes les qualités, et petit à petit il s’affirmera avec nous”, pariait l’actuel président du FC Porto, en octobre 2020.

Une prédiction partagée avec Loulou, abonné à South Bend depuis plusieurs saisons. “Pendant des années, on m’a pris pour un clown, et on s’est moqué de moi, quand je dis que Balerdi sera un grand défenseur dans un grand club dans quelques années”, explique-t-il, un peu vengeur.

Après Annecy, “je me suis dit qu’on allait le perdre”

Mais de son propre aveu, même lui commençait à douter de son petit protégé. C’était un soir de mars 2023 et la terrible désillusion de l’élimination de la Coupe de par Annecy, après le dernier tir au but manqué par Balerdi : « Je me suis vraiment dit que c’était celui de trop. Ce n’est pas la plus grosse erreur qu’il a commise, il était tout tremblant et pas très bon. Mais que se passe-t-il sur son visage à ce moment-là ! Là, je me suis dit qu’on allait le perdre. »

Un tir au but manqué se produit. Mais Balerdi n’a jamais été épargné depuis ses (trop) nombreuses erreurs de jeunesse. Comme lorsqu’André Villas Boas l’a sorti du groupe après son carton rouge et un penalty offert au FC Porto (défaite 3-0), lors de la phase de poules de la Ligue des champions en 2020/2021. Ou encore lorsqu’il a été retiré à la 28e minute du match contre par Igor Tudor lors de la saison 2022/2023. Et deux semaines après la déconvenue d’Annecy, Léo Balerdi a été expulsé sous les sifflets du Vélodrome après moins d’une demi-heure jouée contre Strasbourg.

Au point de voir un pseudo-supporter entamer une grève de la faim devant la commanderie pour réclamer son départ. «Je suis habitué aux sifflets. Quand ils viennent des supporters adverses, cela fait partie de votre travail. Mais ils vous touchent vraiment quand ils viennent de vos propres supporters. Ce sont des moments difficiles, je travaille pour que cela ne se reproduise plus. Mais je suis heureux d’avoir vécu ces moments, je pense que cela m’a beaucoup aidé sur et en dehors du terrain”, a confié Balerdi à Provence en début de saison.

Le mental

Malgré ces moments difficiles et ces doutes, l’Argentin, aujourd’hui âgé de 25 ans, ne s’est jamais caché dans un contexte aussi bouillant que celui de Marseille. Que ce soit sur le collectif, sans jamais assécher la zone mixte alors que de nombreux joueurs ont préféré l’esquiver dans cette saison difficile. Ou sur ses erreurs individuelles, lors d’entretiens. Un trait de caractère qu’il a toujours eu, ou presque, comme le rappelle celui qui l’a repéré à l’âge de 13 ans parmi 500 autres gamins près de Villa Mercedes, sa ville natale en Argentine. « Je n’ai pas compris les critiques, même si cela arrive dans le football mondial. De nombreuses idoles ont été critiquées à un moment donné. Mais Leo est un garçon très fort mentalement qui, dans l’adversité, fait ressortir ce petit plus dont il a besoin.

Libero plus qu’un bouchon

Surtout, Leo Balerdi ne ressemble à aucun autre défenseur récent de l’Olympique de Marseille comme Nkoulou, Rami, Caleta Carr ou Mbemba, qui sont plutôt des stoppeurs, quand Balerdi rentre dans la catégorie des libéro. Un peu à la manière de Laurent Blanc. Des qualités qu’il a héritées de son rôle de milieu de terrain, avant d’être reculé d’un cran. Là aussi sans que ce soit évident.

Scout Diego Mazzilli aux côtés de son petit protégé, Leonardo Balerdi lorsqu’il était au centre de formation de Boca Junior.-Diego Mazzilli

« Il est arrivé à Boca dans la catégorie 1999 qui était très forte. Chaque jour, il montrait un niveau plus élevé et une croissance constante. Puis est venu le changement de poste, et il ne voulait rien avoir à faire avec le passage du milieu de terrain au défenseur central. Mais il était intelligent et m’écoutait. Il a surmonté ce déni qu’il avait et, une fois qu’il a accepté ce changement, il est devenu l’un des meilleurs footballeurs que j’ai vu dans les divisions jeunesse du club, évoluant déjà dans la réserve. A partir de ce moment-là, les gens sont venus le voir, puis ses débuts en équipe première ont eu lieu immédiatement », raconte Diego Mazzalli, qui est toujours en contact avec son petit protégé.

Balerdi a désormais le choix

Si son départ d’Argentine a été un peu précipité, “une décision difficile”, alors qu’il n’avait disputé que cinq matches avec l’équipe première de Boca Junior avant d’arriver à Dortmund, et que son intégration en Allemagne a été compliquée, Leo Balerdi s’impose finalement en Europe, en Marseille. « Maintenant je me rends compte qu’à Marseille, on l’aime beaucoup. Ça me fait très plaisir, c’est bien mérité de ne jamais abandonner», savoure celui qui l’a lancé.

C’est mérité, comme si j’avais maintenant le choix. Celui de s’engager dans la durée avec l’OM alors que Longoria lui propose une augmentation de salaire pour en faire le cœur du projet marseillais, selon leÉquipe. Ou d’aller dans un grand club européen, l’Atlético de Madrid par exemple, qui a tenté de le recruter lors du dernier mercato hivernal. Recruté définitivement autour de 10 millions à l’été 2021, Leo Balerdi pourrait quitter le club cet été, lui qui dispose d’une valeur marchande estimée autour de 30 millions d’euros. «J’aimerais qu’il y ait une autre année. Il a toujours gardé le silence, a toujours été dans un très bon état d’esprit donc j’espère que le stade lui fera un joli cadeau avant son départ”, espère Loulou. Et lui, proposez-leur une finale de Ligue Europa.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV EN DIRECT – On fête l’ascension ! Suivez le dernier match de la saison AJA-Concarneau et les festivités à l’Abbé-Deschamps ! – .
NEXT «Ça tirait en rafale», témoigne Yvon, qui habite à côté du péage d’Incarville