Par Le Figaro avec l’AFP
Publié
hier à 21h48,
Mise à jour hier à 22h07
Des policiers anti-émeutes masqués sont intervenus sans sommation, battant et arrêtant des dizaines de personnes.
La police géorgienne a fait usage de la force mardi contre des manifestants pacifiques, a constaté un journaliste de l’AFP à Tbilissi, où des milliers de personnes se sont rassemblées pour la troisième semaine contre un projet de loi controversé, dénoncé par Bruxelles comme portant atteinte aux aspirations européennes de la Géorgie.
Plus tôt dans la soirée, des manifestants se sont rassemblés devant le Parlement pour manifester contre le projet de loi sur «influence étrangère», jugé liberticide. Bruxelles a déclaré que le texte mettait en péril l’aspiration de la Géorgie, une ancienne république soviétique du Caucase, à devenir membre de l’Union européenne.
Depuis le 9 avril, le parti au pouvoir, le Rêve géorgien, tente de faire adopter ce texte, après une tentative avortée au printemps 2023 face à des actions de contestation massives. Selon ses détracteurs, le projet s’inspire de la loi russe sur « agents étrangers » utilisé pour étouffer les voix dissidentes. Les députés géorgiens ont débattu mardi du projet de loi en deuxième lecture. Le parti au pouvoir espère que ce projet sera voté d’ici la mi-mai. “Ils ont peur parce qu’ils voient notre détermination”a déclaré mardi soir à l’AFP une manifestante de 21 ans, Natia Gabissonia, devant le Parlement. « Nous ne les laisserons pas adopter cette loi russe et enterrer notre avenir européen »elle a ajouté.
Contre-manifestation
Des manifestations ont également eu lieu à Batoumi, la deuxième ville de Géorgie, et à Kutaisi, selon le média indépendant Formula TV. La veille, plusieurs milliers de personnes avaient participé à une contre-manifestation organisée devant le Parlement par le Rêve Géorgien. Le président du Conseil européen, Charles Michel, a déclaré que le projet de loi n’était pas compatible avec le désir de la Géorgie de devenir membre de l’Union européenne.
En décembre, l’UE a accordé à ce pays le statut de candidat officiel à l’adhésion à l’Union, tout en l’avertissant qu’il doit notamment réformer son système judiciaire et son système électoral, renforcer la liberté de la presse et limiter le pouvoir des oligarques, avant les négociations. car son intégration peut officiellement commencer.