En quittant le franc CFA, l’AES risque une spirale inflationniste |2/2]– .

En quittant le franc CFA, l’AES risque une spirale inflationniste |2/2]– .
En quittant le franc CFA, l’AES risque une spirale inflationniste |2/2]– .

Quelles conséquences aurait une sortie du franc CFA pour le Mali, le Burkina Faso et le Niger ? Deux chercheurs de l’Université catholique de Madagascar et de l’Université Paris Dauphine se sont appuyés sur une littérature abondante et différentes expériences sur le continent pour réaliser des projections. Aujourd’hui, l’impact potentiel de cette réforme sur le commerce et l’inflation.

La création de la zone monétaire AES et une nouvelle monnaie a priori moins forte que le franc CFA devraient favoriser les exportations comme le coton. Mais l’AES restera très dépendante des importations en provenance de ses voisins.

« Les principaux fournisseurs, dans la zone Afrique de l’Ouest, sont les pays les plus développés, à savoir la Côte d’Ivoire et Sénégalqui ont des productions que les pays de l’AES n’ont pas, souligne François Giovalucchi, de l’Université catholique de Madagascar. On voit donc mal comment des pays très pauvres pourraient commercer entre eux et s’approvisionner en biens qu’ils trouvent habituellement à l’étranger. On voit mal se créer des filières industrielles, de machines-outils ou de véhicules, qui seraient vendues d’un pays à l’autre. Les perspectives nous semblent donc assez limitées. »

Des importations toujours dépendantes de la zone franc

Avec la nécessité d’importer en grande quantité et une monnaie faible, la nouvelle banque centrale de l’AES devra subvenir aux besoins de liquidités des Etats. Le risque est de trop recourir à la planche à billets.

On risque de se retrouver avec un phénomène déjà bien connu puisqu’il a touché des pays sortis de la zone franc, comme la Mauritanie ou Madagascar, souligne Marc Raffinot, de l’Université Paris Dauphine. Le Mali lui-même est parti puis est rentré. Dans tous ces pays, même dans ceux qui ont une monnaie indépendante, comme le Ghana par exemple, on voit souvent que cette spirale se manifeste. Nous avons une inflation qui se traduit par une dévaluation externe de la monnaie, qui génère à nouveau de l’inflation, et cela crée une sorte de cercle vicieux, qui fait déprécier la valeur de la monnaie et l’inflation galope. »

L’inflation, effet collatéral d’une monnaie autonome sans soutien

Les dirigeants ont également donné peu de détails sur le régime de change qui serait choisi. La monnaie sera-t-elle adossée à l’or, à une autre devise étrangère, etc. ? ? Quoi qu’il en soit, le phénomène d’inflation pourrait ressembler à ce que franc CFA En 1994.

Il y a déjà eu une dévaluation. Le franc français avait alors augmenté de 100% et l’inflation était d’environ 25 à 35%, rappelle Marc Raffinot. Ces phénomènes risquent de se reproduire. On le retrouve dans la plupart des pays qui ont une monnaie indépendante ou qui sont sortis de la zone franc. Créer une monnaie n’est pas impossible, conclut-il, mais il y a un effet collatéral à la création d’une monnaie autonome qui n’aurait pas de soutien, qui n’aurait pas de crédibilité bien établie. » La crainte des auteurs : la spirale inflationniste qui toucherait les ménages les plus modestes.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV ce qui attend cette nuit le Bas-Rhin et la Moselle, placés en vigilance orange
NEXT Camila Cabello révèle qui elle a perdu sa virginité à 20 ans