Le Venezuela utilisera les monnaies numériques pour continuer à vendre du pétrole et tenter ainsi d’échapper aux sanctions américaines.
Le jeu du chat et de la souris. La compagnie pétrolière publique vénézuélienne (PDVSA) a indiqué mercredi 24 avril qu’elle allait recourir davantage aux cryptomonnaies dans ses exportations pour contourner les sanctions américaines.
En cause, l’annonce par les États-Unis de réimposer des sanctions pétrolières au Venezuela après que le gouvernement du président Nicolas Maduro ait poursuivi la répression contre ses opposants lors de l’élection présidentielle du 6 avril 2024. Les autorités américaines avaient annoncé qu’elles ne renouvelleraient pas la licence. autorisant l’achat de pétrole et de gaz vénézuéliens par les États-Unis, qui a expiré jeudi 18 avril.
La compagnie pétrolière nationale vénézuélienne a donc décidé d’accélérer le transfert de ses ventes de pétrole vers l’USDT (Tether), une monnaie numérique dont la valeur est rattachée au dollar américain et conçue pour maintenir une valeur stable (1 USDT = 1 dollar). Le Venezuela veut éviter le gel de ses comptes bancaires étrangers en raison des sanctions américaines.
Tether n’aidera pas le Venezuela
Problème : Tether n’aidera pas le Venezuela à contourner les sanctions américaines. L’émetteur a déclaré qu’il gèlerait les portefeuilles qui utilisent le « stablecoin » USDT pour échapper aux sanctions sur les exportations de pétrole. “Tether est conforme à la liste OFAC SDN et s’engage à garantir que les adresses de sanction sont correctement gelées”, a déclaré un porte-parole de Tether à Coindesk le 24 avril.
Le Venezuela a commencé à expérimenter les crypto-monnaies en 2018 avec le « petro », un jeton créé pour lutter contre l’instabilité économique et les sanctions américaines. Mais en janvier dernier, le gouvernement a annoncé sa fin après l’échec de son adoption par le grand public et un scandale de corruption. Le recours aux cryptomonnaies permettrait à PDVSA d’éviter d’effectuer des transactions en espèces et limiterait ainsi les risques de saisie par les Etats-Unis de comptes bancaires étrangers.
