que cache le mystérieux portail numérique « Pravda » ? – .

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jeCela s’appelle « Pravda ». Pour un site de désinformation russe, on ne pouvait pas trouver mieux… « Pravda » est disponible dans 19 pays de l’Union européenne et au-delà. Ce portail numérique a été identifié comme véhiculant de la propagande russe par Viginum, le service français de vigilance et de protection contre les ingérences numériques étrangères. Elle s’inscrit dans la suite de l’opération d’interférence « Portal Kombat », dévoilée le 12 février (200 sites d’information) et dont Le Point a été repris.

“Nous avons détecté, grâce aux travaux de Viginum, 31 sites supplémentaires associés à des chaînes de télégrammes, destinés à relayer la propagande russe et créés à partir d’un serveur installé en entre le 20 et le 26 mars”, annonce Jean-Noël Barrot, ministre délégué aux Affaires européennes. Affairs, de la Maison de Jean Monnet, à Bazoches-sur-Guyonne (Yvelines), aux côtés de ses partenaires allemand (Anna Lührmann) et polonais (Adam Szapka) du Triangle de Weimar.

X, ex-Twitter, dans le collimateur de la Commission

Ces trois pays se sont alliés dans ce combat particulièrement sensible à quelques semaines des élections européennes du 6 au 9 juin (tous les pays ne votent pas le même jour). “J’appelle les grandes plateformes de réseaux sociaux à faire le nécessaire pour bloquer l’accès à ces sites, qui ont été créés pour participer à une opération d’ingérence étrangère dans notre processus électoral”, poursuit Jean-Noël Barrot, qui tourne notamment , à la Commission européenne. L’Union européenne a adopté un acte législatif, le DSA (Digital Services Act), censé mettre fin au « Far West » sur Internet. Le DSA est entré en vigueur le 17 février.

LIRE AUSSI Guerre informationnelle : la face aux influences étrangèresLes très grandes plateformes numériques et moteurs de recherche sont placés sous la vigilance de la Commission. Si le contenu n’est pas réglementé, ils s’exposent à des amendes pouvant atteindre 6 % de leur chiffre d’affaires mondial. En octobre 2023, le commissaire Thierry Breton a ouvert une enquête contre « X » (ex-Twitter) pour diffusion présumée de fausses . C’est la première étape de la procédure.

Tout ce qui peut décourager l’Ukraine

Comment fonctionne la Pravda ? L’information sur la garde à vue de Gérard Depardieu est présentée comme une possible « revanche sur son amitié avec la Russie ». La dépêche sur Josep Borrell, haut représentant de l’UE pour les relations extérieures, titre que la fin du conflit en Ukraine est imminente. Mais quand on ouvre l’article, c’est exactement le contraire que dit Borrell… Nous allons rechercher et mettre en lumière des témoignages décourageants pour l’Ukraine comme cet entretien avec un « ancien commandant en chef de l’OTAN », le général allemand Harald Kujat. En fait, ce général allemand est à la retraite. Il était président du comité militaire de l’Otan il y a vingt ans (de 2002 à 2005). Et il n’a pas accordé d’interview à la Pravda, ni même à Overton Magazin, selon la Source citée. L’interview a en réalité été accordée à un site suisse en… janvier 2023. Mais l’interview est présentée comme récente et fait la Une du site.

Les ministres français, allemand et polonais ont publié une déclaration à l’issue de cette réunion. « Nous avons mis en place un programme d’alerte et de réaction dans le cadre du Triangle de Weimar entre l’Allemagne, la France et la Pologne sur la manipulation de l’information et nous œuvrerons à une consultation et à une réponse accrue au niveau de l’UE à cet égard, notamment pour garantir que l’Internet les plateformes agissent plus rapidement et plus efficacement dans la lutte contre les campagnes de désinformation et en promouvant les efforts de la société civile pour renforcer l’éducation aux médias et la résilience dans ce domaine. Dans ce contexte, nous appelons nos institutions nationales chargées de promouvoir l’éducation civique, l’éducation aux médias et la résilience à renforcer leur coopération. »

Curieusement, les ministres appellent la chaîne Arte à « lutter contre la désinformation en fournissant une information de qualité à tous les citoyens européens ». Décidément, Arte est une excellente chaîne. C’est le fruit d’une volonté d’Etat franco-allemande, il est donc normal que le premier réflexe des autorités soit de s’appuyer sur ce qu’elles ont créé ensemble. Mais les ministres ont-ils compris que les informations d’Arte sont avant tout confidentielles ? En France, la chaîne réalisera, en 2023, une part d’audience de 2,9% en France et de 1,9% en Allemagne. Elle n’a pas l’ampleur de la désinformation russe qui inonde les réseaux sociaux en flux continu et qui atteint parfois les grands médias pris dans les phares d’une information rapide et non vérifiée.

La France entourée de désinformation

Depuis plusieurs mois, la France est entourée d’un flot de fausses nouvelles qui s’intensifie depuis que le président Macron a adopté une ligne plus offensive à l’égard du « régime du Kremlin ». Le 29 mars, un faux communiqué du ministère de l’Intérieur restreint l’accueil des réfugiés ukrainiens en répandant la rumeur selon laquelle ils souffriraient d’une épidémie de tuberculose. Idem avec une fausse vidéo attribuée à RFI sur des soldats ukrainiens atteints de tuberculose dans les hôpitaux français.

En mars également, un faux site de recrutement de l’armée, créé le 15 mars, appelait les Français à « s’engager en faveur de l’Ukraine ». Il a été désactivé par les services français. Le chef des services de renseignement russes, Sergueï Narychkine, a lui-même répandu la rumeur selon laquelle 2 000 soldats français seraient déployés en Ukraine. Faux. Mais plus un mensonge est répété, plus il sème le doute…

 
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