Journée d’action dans un Ehpad en soutien à Catherine et Nathalie, licenciées pour « faute professionnelle grave »

Journée d’action dans un Ehpad en soutien à Catherine et Nathalie, licenciées pour « faute professionnelle grave »
Journée d’action dans un Ehpad en soutien à Catherine et Nathalie, licenciées pour « faute professionnelle grave »

l’essentiel
Ces deux soignants de l’EHPAD Saint-Jacques à Verdun-sur-Garonne (Tarn-et-Garonne), licenciés après sept mois de chômage, continuent de se battre pour faire reconnaître leurs droits : ils vont saisir le tribunal administratif. De son côté, la directrice de l’établissement accepte sa décision.

Incompréhension, sentiment d’injustice, souffrance, dépression malgré le soutien de l’entourage familial et des collègues, syndiqués ou non, et aussi refus d’accepter. «C’est ce que nous vivons depuis mars», ont expliqué Catherine Triquenaux, infirmière, et Nathalie Cagnac, aide-soignante (respectivement douze ans et trente-cinq ans de service), lundi 30 septembre 2024, devant la porte de leur ancien lieu de travail, l’EHPAD Saint-Jacques à Verdun-sur-Garonne.

Soutenus par des membres de leur syndicat, CFDT santé-sociaux, qui avaient appelé à une grève de solidarité, ils ont passé la journée avec d’anciens collègues, parents, amis et proches d’habitants. Une feuille de soutien a rassemblé 140 signatures, dont beaucoup de parents de résidents.

La majorité du conseil de discipline préconisait une sanction moindre

L’affaire a officiellement débuté il y a six mois, les 4 et 5 mars, avec leur suspension à titre conservatoire suite à un audit d’une partie du personnel pour contribuer à l’amélioration de la vie dans l’établissement. . Bref, le licenciement des deux salariés par la direction pour faute grave signalée. Un coup dur pour les deux soignants, également actifs au sein de la CFDT : aucun problème sur l’ensemble de leur carrière et une notation 2023 reconnaissant leur implication professionnelle au sein de l’établissement.

Le 25 juillet, les deux salariés et leur défense ont été convoqués devant un conseil de discipline comprenant le directeur de l’Ehpad et un autre directeur d’établissement, deux représentants du personnel et le maire Stéphane Tuyères. A l’issue de la séance, après avoir entendu les différents arguments, la majorité du conseil a préconisé une sanction moindre que celle demandée par la direction : exclusion temporaire de fonctions pour une durée de dix jours pour l’un et quinze jours pour l’autre. ‘autre.

C’est là que j’ai passé toute ma carrière, c’est toute ma vie et j’aimerais revenir.

Le 16 septembre, les deux salariés reçoivent un courrier les informant de leur licenciement. Parmi les raisons invoquées, celles concernant le personnel de la lingerie, de l’hôtellerie et du ménage : « une mauvaise volonté régulière et répétée envers ses collègues de travail », « le désir d’imposer sa façon de faire et de voir les choses » et « d’utiliser pour cela leur mandat syndical ».

Et maintenant ? Nathalie ne se voit pas ailleurs : « C’est ici que j’ai fait toute ma carrière, c’est toute ma vie et j’aimerais revenir. » Catherine est d’accord, elle aussi aimerait revenir. Il leur reste peut-être en effet une chance : faire appel au tribunal administratif.

Pour Edyta Sourbier, secrétaire générale de la section sanitaire et sociale CFDT, « cette journée de solidarité avec nos confrères et d’information du public a été positive. Nous avons également évoqué ici les conditions de travail qui se dégradent, comme dans de nombreuses maisons de retraite : turnover rapide, arrêts maladie, etc. »

Le réalisateur : « Leur licenciement est justifié pour moi »

Céline Malgouires, directrice de l’Ehpad Saint-Jacques depuis 2020, assume ses choix et ses décisions : « Je reconnais la qualité professionnelle de ces deux agents, mais il y avait des éléments dans leur comportement qui posaient problème et pour lesquels j’avais déjà particulièrement sur le comportement dans leur travail envers certains collègues.
Je ne peux pas entrer dans les détails, mais avant de prendre une décision, il y a eu un audit externe et aussi, de ma part, une enquête interne. Et leur licenciement est, pour moi, justifié par une faute professionnelle grave. Je ne peux pas entrer dans les détails sur leur protection. Le conseil de discipline a rendu un avis consultatif, mais j’ai décidé de la sanction qui me semble justifiée. Pour moi, j’ai une double priorité en tant que directeur : défendre les conditions de travail des agents qui ont un impact sur la prise en charge des résidents qui doit être la meilleure possible.

Ce lundi 30 septembre, la directrice a dû faire trois réquisitions pour remplacer des grévistes, et elle a constaté que d’autres travaillaient mais manifestaient leur soutien à leurs collègues avec un badge. A l’heure du goûter, le service semblait normal dans le grand hall de l’Ehpad de Verdun-sur-Garonne.

 
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