que dit le décret du 27 avril 1848 ? – .

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Ce 27 avril 2024 marque le 176e anniversaire de la signature par le gouvernement républicain provisoire du décret de 1848 abolissant l’esclavage en . Mais que dit ce texte juridique initié par Victor Schoelcher ? Découvrez le texte intégral ici. Articles publiés pour la première fois le 27 avril 2018 et le 27 avril 2021.

Au nom du peuple français. Le Gouvernement Provisoire, Considérant que l’esclavage constitue une atteinte à la dignité humaine…« Ainsi commence le décret du 27 avril 1848. Le texte comporte neuf articles. C’est le fruit d’un long combat porté par les abolitionnistes. Le décret est né sous le gouvernement provisoire du 4 mars 1848. Il fut porté par Victor Schoelcher, sous-secrétaire d’État à la Marine et aux Colonies.

Ce jour-là, Victor Schoelcher est nommé sous-secrétaire d’État aux Colonies après le ministre de la Marine, François Arago. Il préside une commission chargée de « préparer au plus vite l’acte d’émancipation immédiate dans toutes les colonies de la République ».

La commission interroge les représentants des colons. Ils ne veulent pas entendre parler d’abolition de l’esclavage qui les a enrichis. Elle recevait également des militants de l’émancipation, des natifs des colonies ou de beaux Français. Il est vrai que les esprits sont mûrs depuis longtemps à Paris.
Républicains et libéraux, opposants à la monarchie, avaient pris fait et cause pour l’émancipation depuis la Révolution de 1789. C’est le cas de la Société française pour l’abolition de l’esclavage.

Un véritable groupe de pression qui appelle le roi Louis-Philippe à interdire l’esclavage, sans succès.
Ainsi, François-André Isambert prononce un discours virulent devant les députés en 1835. Ainsi, Victor de Broglie préside une commission parlementaire de 1840 à 1843 pour préparer l’émancipation. Et n’oublions pas des personnalités comme Destutt de Tracy, Hyppolite Passy, ​​le poète Lamartine. Autant de partisans de la modernisation économique et politique des colonies et donc de la France.

Le 27 avril 1848 enfin, un décret stipule dans son préambule : « L’esclavage est une atteinte à la dignité humaine ; qu’en détruisant le libre arbitre de l’homme, il supprime le principe naturel du droit et du devoir ; que « c’est une violation flagrante du dogme républicain Liberté – Égalité – Fraternité ». En conséquence, le gouvernement provisoire décide que « l’esclavage sera entièrement aboli dans toutes les colonies et possessions françaises ».

Par ces simples mots, la France met fin à deux siècles de barbarie.

Ci-dessous, voici le projet de décret annoté de la main de Schoelcher :

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©Archives nationales

Voici le texte intégral comprenant le préambule du décret, ainsi que les neuf articles :

Au nom du peuple français.
Le gouvernement provisoire,

Considérant que l’esclavage constitue une atteinte à la dignité humaine ; qu’en détruisant le libre arbitre de l’homme, il supprime le principe naturel du droit et du devoir ; qu’il s’agit d’une violation flagrante du dogme républicain : Liberté, Égalité, Fraternité.
Considérant que si des mesures efficaces ne suivaient pas de très près la proclamation déjà faite du principe de l’abolition, les désordres les plus déplorables pourraient se produire dans les colonies,

Décrets :

Article 1. L’esclavage sera entièrement aboli dans toutes les colonies et possessions françaises, deux mois après la promulgation de ce décret dans chacune d’elles. Dès la promulgation de ce décret dans les colonies, tous châtiments corporels, toute vente de personnes non libres, seront absolument interdits.

Article 2. Le système d’engagement à temps instauré au Sénégal est aboli.

Article 3. Les gouverneurs ou commissaires généraux de la République sont chargés d’appliquer toutes les mesures propres à assurer les libertés en Martinique, en Guadeloupe et dépendances, à la Réunion, en Guyane, au Sénégal et dans les autres établissements. Français sur la côte ouest de l’Afrique, sur l’île de Mayotte et ses dépendances et en Algérie.

Article 4. L’amnistie est accordée aux anciens esclaves condamnés à des peines punitives ou correctionnelles pour des actes qui, imputés à des hommes libres, n’auraient pas donné lieu à cette peine. Les personnes expulsées par mesure administrative sont rappelées.

Article 5. L’Assemblée nationale fixera le montant des indemnisations qui devront être accordées aux colons.

Article 6.Les colonies purifiées de la servitude et les possessions de l’Inde seront représentées à l’Assemblée nationale.

Article 7.Le principe selon lequel le sol de France libère l’esclave qui le touche s’applique aux colonies et possessions de la République.

Article 8. A l’avenir, même en pays étranger, il sera interdit à tout Français de posséder, d’acheter ou de vendre des esclaves, et de participer, directement ou indirectement, à tout trafic ou exploitation de ce genre. Toute violation de ces dispositions entraînera la perte de la nationalité française.
Toutefois, les Français qui se trouveront concernés par ces interdictions, au moment de la promulgation de ce décret, disposeront d’un délai de trois ans pour s’y conformer. Ceux qui deviendront propriétaires d’esclaves en pays étrangers, par héritage ou par donation de mariage, devront, sous la même peine, les affranchir ou les aliéner dans le même délai, à compter du jour où leur possession commence.

Article 9. Le ministre de la Marine et des Colonies et le ministre de la Guerre sont chacun chargés de l’exécution du présent arrêté.

Fait à Paris, en Conseil de Gouvernement, le 27 avril 1848
Les membres du Gouvernement Provisoire,
Signé Dupont (de l’Eure), Lamartine, Armand Marrast, Garnier-Pagès, Albert, Marie, Ledru-Rollin, Flocon, Crémieux, Louis Blanc, Arago.
Le Secrétaire Général du Gouvernement Provisoire,
Signé Pagnerre.

 
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