Tanger se mobilise pour l’or bleu

Tanger se mobilise pour l’or bleu
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ABIDJAN, Côte d’Ivoire, 26 avril 2024/ — Aux premières lueurs du jour, la blanche Tanger s’éveille lentement. Les écoliers déambulent dans les rues de la vieille ville, la Médina, et croisent sur leur chemin la foule se dirigeant vers les bureaux et les quelques touristes matinaux.

Surplombant le détroit de Gibraltar, à la pointe nord du Maroc, Tanger est un espace cosmopolite, porte d’entrée vers un grand continent, l’Afrique. Intemporelle, son atmosphère attire chaque année des millions de touristes venus déambuler dans ses rues pavées.

Au cœur de la Médina, la maison d’hôtes « Riad Saba » accueille les vacanciers avec le plus grand soin. Sur la terrasse, vous profiterez de la vue dominante sur le port, tout en dégustant le savoureux petit-déjeuner préparé par Ibrahim Jallouli.

Originaire d’Oujda, ce jeune chef est venu à Tanger, conscient des possibilités que la ville pouvait lui offrir. « Je suis arrivé ici parce que c’est une grande ville pleine d’opportunités, qui attire les touristes du monde entier avec son patrimoine culturel et gastronomique », note Ibrahim Jallouli.

Pour ce jeune professionnel, les services essentiels sont assurés, notamment la disponibilité de l’eau. « Dans mon métier, l’eau est essentielle. Je l’utilise tous les jours, que ce soit pour cuisiner, boire ou nettoyer les aliments. C’est essentiel. Cependant, je suis conscient qu’avoir de l’eau tous les jours, en permanence et tous les jours, est un véritable défi au Maroc. »

Comme de nombreux citoyens du Royaume, Ibrahim est préoccupé par les effets du changement climatique sur cette ressource vitale. Soumise à un climat méditerranéen chaud, la région bénéficie d’influences océaniques offrant un climat humide et tempéré.

Cependant, depuis plusieurs décennies, ce profil météorologique est perturbé : les températures augmentent et les précipitations diminuent, affectant la disponibilité en eau pour des millions d’habitants de la métropole.

La région, en pleine expansion économique, attire de nombreuses industries, et connaît également une véritable explosion démographique. Les besoins en eau augmentent et exercent une forte pression sur les gestionnaires de cette précieuse ressource.

L’État marocain a pris la mesure de cette nouvelle donne il y a plusieurs années en lançant le Programme National d’Approvisionnement en Eau Potable et d’Irrigation (PNAEPI) 2020-2027.

A travers l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE), le gouvernement investit dans de nombreuses infrastructures pour sécuriser, renforcer et optimiser les ressources en eau, avec le soutien de la Banque africaine de développement. La métropole Tangeroise en a profité avec un ouvrage réalisé en 2023 : une prise d’eau brute au barrage Ibn Battouta.

Construit à la fin des années 1970, ce réservoir d’eau voit son niveau baisser depuis plusieurs années. Les prélèvements d’eau brute diminuant en volume, il s’agissait d’optimiser la ressource. En effet, jusqu’à présent, l’eau brute du barrage s’écoulait vers la station de traitement. Mharhar en prenant le lit de l’Oued éponyme. Ce parcours à ciel ouvert entraînait des pertes, notamment dues à l’évaporation. Pour remédier à cette situation, une canalisation d’eau de onze kilomètres a été construite afin d’optimiser la ressource.

Le message est clair : il faut préserver à tout prix l’eau au Maroc, dans les conditions climatiques actuelles et futures. Cette philosophie est partagée par la Banque africaine de développement qui accompagne le Maroc dans la poursuite de sa dynamique. La première institution de financement du développement en Afrique a soutenu l’ONEE en finançant ce projet à hauteur de dix millions d’euros. Une somme qui s’ajoute à l’enveloppe globale de 1,2 milliard d’euros déjà investie au Maroc dans le secteur de l’eau.

Ces investissements sont essentiels pour améliorer les conditions de vie des populations bénéficiaires et soutenir le développement socio-économique de la région sur le long terme. Comme aime nous le rappeler Ibrahim, notre jeune chef : « Pour moi, l’eau, c’est la vie. S’il n’y avait pas d’eau, il n’y aurait pas de vie. »

Ce projet, parmi tant d’autres, révèle la vision avant-gardiste du Maroc dans le domaine de l’eau : une vision de progrès et de croissance partagée.

 
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