« Voir ce terrain vague fait mal au cœur »

« Voir ce terrain vague fait mal au cœur »
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Cinq ans après la fermeture de l’usine Ford de Blanquefort, un projet de village industriel se développe sur la friche en cours de dépollution. Le point d’avancement avec le maire de Blanquefort et le porteur du projet, le collectif d’entrepreneurs Axtom.

2 500 emplois sur 250 000 m2 de locaux d’activités, avec des crèches, des commerces, des panneaux photovoltaïques et la plantation de 2 500 arbres… Véritable ville dans la ville, le projet de village industriel avance sur l’ancien site Ford à Blanquefort. « La société Alstom achève la consultation préalable ce mardi 30 avril. Elle déposera ensuite le permis de construire dans quelques semaines. Permis qui sera examiné en 2025 avant le premier coup de gazon en 2026 et l’installation des premières entreprises et bien sûr des premiers salariés, on l’espère en 2027», détaille Véronique Ferreira, la maire de Blanquefort invitée de l’Eco d’ici ce vendredi 26 avril sur France Bleu Gironde.

« Quand on passe devant ce terrain vague, ça nous fait mal au cœur »

De 1973 jusqu’à la fin de la production à l’été 2019, l’usine Ford de Blanquefort fabriquait des boîtes de vitesses pour voitures américaines. Inauguré par Jacques Chaban-Delmas aux côtés du petit-fils du fondateur lui-même Henri Ford, le navire, comme on surnommait l’usine, ferma brutalement, laissant derrière lui 848 salariés. Cette seconde vie de la friche industrielle est saluée par certains anciens salariés de Ford.

« C’est une très bonne chose. je pense que c’est une seconde vietémoigne Eric Troyas, ancien secrétaire Force ouvrière de Ford Aquitaine Industries. 2 500 emplois, ce serait magnifique pour la Gironde, pour l’Aquitaine, pour Blanquefort évidemment mais aussi Mérignac, Saint-Médard, tous les alentours. La fermeture de Ford a touché tout le monde, c’était une arnaque car nous avons été condamnés dans les années 90 par la firme de Détroit »assure l’ancien ouvrier avec 40 ans d’ancienneté.

Joël Soulignac, l’un des trois co-fondateurs d’Axtom, le collectif d’entrepreneurs, sur le site du futur village industriel de Blanquefort © Radio-France
Jules Brélaz

Le chef de projet travaillait chez Ford à l’âge de 17 ans

Co-fondateur du groupe Axtom, Joël Soulignac se dit conscient des enjeux autour de ce projet de village industriel. «Quand j’avais 17 ans, je travaillais dans l’usine Ford pour payer ma première voiture et mon père était employé ici. Je suis donc très sensible au sujet et j’ai une responsabilité que Madame m’a rappelée. Le Maire qui m’a dit – j’aimerais bien te chercher chez moi si ça ne marche pas ! J’ai cette responsabilité en tête !assure le chef d’entreprise libournais.

“Il est clair que pour nous, le passif de Ford reste très, très lourd», ajoute Véronique Ferreira. « Il n’y a pas longtemps, j’ai recroisé d’anciens salariés qui me disaient qu’ils se sentaient obligés de faire un détour pour ne pas passer devant ce grand espace vide puisque ce qu’on appelait la grande boîte jaune avait été détruit. Psychologiquement, il faut vraiment quelque chose pour commencer au lieu de rien.», explique le maire de Blanquefort.

Le 17 avril, le gouvernement a dévoilé une liste de 55 sites industriels en France qui seront proposés « clés en main » aux porteurs de projets. L’ancien site Ford de Blanquefort fait partie des 4 sites retenus en Nouvelle-Aquitaine, le seul en Gironde, précise Véronique Ferreira. Ce soutien de l’État pourrait se traduire par une accélération des procédures et des financements publics via la Banque des Territoires.

 
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