Trois jours après la grave blessure par balle du chanteur Kendji Girac dans un camp de voyageurs à Biscarrosse, dans les Landes, Olivier Janson, le procureur de la République de Mont-de-Marsan, a jugé la thèse d'”accident, fusillade intempestive”. L’artiste, touché par un projectile tiré avec une arme à feu, a néanmoins assuré aux enquêteurs qu’il s’agissait précisément d’un accident et qu’il était lui-même l’auteur du tir. Son pronostic vital avait été, pendant un temps, compromis.
Le procureur rappelle que le pistolet en question, une arme de poing vieille de plus d’un siècle, mais en parfait état de fonctionnement, nécessitait un certain nombre de précautions avant d’être actionné. “Pour tirer, il faut appuyer sur une pédale avec la paume de la main, mais aussi sur la gâchette, sinon la gâchette est bloquée et le coup ne peut pas tirer.” De plus, cette arme nécessitait une autorisation spécifique pour être utilisée.
“Dépendance à l’alcool”
En revanche, Olivier Janson a rapporté que le taux d’alcoolémie du chanteur était très élevé le jour des faits. Kendji Girac avait “beaucoup bu tout au long de la journée”, assure le procureur, allant à l’encontre du témoignage de certains de ses proches affirmant que l’intéressé était “sobre”. Le parquet révèle même que le chanteur souffrait d’une « addiction à l’alcool » et consommait de la cocaïne « une à deux fois par semaine ».
De quoi créer des tensions avec sa compagne, Soraya, qui, selon le parquet, n’était pas totalement intégrée à la famille Girac. Dimanche dernier, l’état d’ébriété de Kendji Girac a provoqué la colère de Soraya, car l’artiste faisait du bruit et empêchait leur fille de dormir. Elle lui aurait alors dit de quitter les lieux avant d’entendre, selon son témoignage, un coup de feu et de découvrir son compagnon grièvement blessé. Selon le procureur, le chanteur est alors revenu sur ses premières déclarations pour affirmer, devant les enquêteurs, avoir voulu « simuler un suicide ». “Il a eu très peur lorsqu’il l’a entendu parler de départ, il a eu un moment de panique et a voulu à son tour lui faire peur”, a expliqué le magistrat.
