Le dollar devrait (malheureusement) rester soutenu jusqu’à fin 2024

Le dollar devrait (malheureusement) rester soutenu jusqu’à fin 2024
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S’en réjouir n’est pas forcément la meilleure option. Il serait préférable que les prochains mois nous apportent une meilleure coordination des cycles économiques régionaux.

Alors qu’il y a quelques mois à peine, le marché s’attendait à six ou sept baisses des taux directeurs américains, imaginer une faiblesse de la devise américaine aurait pu sembler logique. En effet, un tel changement de cap sur la politique monétaire impliquait non seulement une poursuite de la désinflation outre-Atlantique mais aussi un ralentissement important de l’économie au pays de l’Oncle Sam, sans que cela invalide le scénario d’un atterrissage. lentement.

Cependant, la réalité statistique américaine n’a pas vraiment produit un tableau cohérent avec les points mentionnés ci-dessus, conduisant à un atterrissage « dur », ces dernières semaines, sur les perspectives d’assouplissement monétaire de la Réserve fédérale. Un phénomène qui doit nécessairement amener à réfléchir sur les perspectives du billet vert.

Compte tenu de la réalité des chiffres les plus récents, les investisseurs ont raison de miser désormais sur au mieux deux baisses des taux américains d’ici fin 2024. Par ailleurs, on voit mal J. Powell changer rapidement de cap après avoir clairement affirmé qu’il s’agissait d’un changement de cap rapide. “urgent d’attendre” sur le front monétaire, il y a seulement deux semaines.

Une économie aussi endettée que celle du Japon peut-elle « s’offrir le luxe » d’un renversement brutal de sa politique monétaire pour contrer la force du dollar ?

Les États-Unis ont, d’une certaine manière, intérêt à un dollar fort compte tenu du contexte économique intérieur. On peut considérer que la fermeté du billet vert est de nature à ralentir à la fois l’économie et les pressions inflationnistes, toutes choses égales par ailleurs. Par ailleurs, une devise américaine plus forte est susceptible de peser sur les conditions financières américaines, au même titre que les tensions sur les taux d’intérêt ces derniers mois ou le comportement plus erratique des marchés boursiers depuis fin mars ; À certains égards, la Réserve fédérale ne peut que saluer ces évolutions, qui font – au moins en partie – le travail qu’elle fait.

Le monde devrait-il se réjouir de voir le dollar rester fort, voire se renforcer, dans les mois à venir ? Cela vaut la peine de se poser la question.

Dans un tel contexte, le cas japonais est tout à fait intéressant. Alors que le yen a allègrement franchi la barre des 155 en avril au moins, un plus haut depuis plus de trente ans, les autorités japonaises sentent la pression monter. Le changement de cap de la Banque du Japon au premier trimestre n’aura servi à rien, du moins en ce qui concerne la parité USD/JPY ; au contraire, la baisse du Yen s’est accélérée ! Les menaces d’intervention se font de plus en plus pressantes et les autorités monétaires sont amenées à annoncer la poursuite rapide du processus de retour à la normale sur le plan monétaire ; cette dernière évolution n’est pas forcément la bienvenue pour un institut monétaire qui n’a aucune certitude quant à l’idée que la phase très longue et douloureuse de déflation japonaise est définitivement un problème résolu. En outre, une économie aussi endettée que celle du Japon peut-elle « s’offrir le luxe » d’un renversement brutal de sa politique monétaire pour contrer la force du dollar ?

Côté européen, les déclarations sur la probable baisse des taux en juin se multiplient et Madame Lagarde n’a de cesse de répéter que les décisions de la BCE ne seront pas prises en fonction des considérations des événements de Washington ; mais l’Europe, où certains signes d’amélioration des perspectives économiques semblent apparaître et où l’inflation semble avoir connu un retournement rassurant, peut-elle soutenir la vigueur continue du billet vert ? Attention à ne pas occulter les effets possibles d’une inflation importée (via les matières premières notamment) ! En outre, les avantages potentiels d’un dollar fort pour les exportations ne doivent pas être exagérés, étant donné l’évolution peu harmonieuse des relations commerciales sino-européennes et étant donné que la monnaie chinoise est particulièrement faible par rapport à sa contrepartie américaine.

Par ailleurs, les économies émergentes en général ont peu de raisons d’apprécier la force du dollar, soutenue par les taux américains, dans un contexte où leurs besoins de refinancement sont importants et leur marge de manœuvre monétaire d’autant plus réduite que leurs monnaies sont déjà faibles face au billet vert. .

La publication des chiffres du PIB américain pour le premier trimestre constitue l’un des premiers signes que l’économie américaine n’est peut-être pas aussi « solide » que beaucoup le pensaient. Un chiffre ne fait pas tendance, c’est bien connu. Il y a donc, en l’état, toutes les raisons de croire que la note devrait rester soutenue au cours des prochains mois. S’en réjouir n’est pas forcément la meilleure option. De notre côté, nous préférerions que les prochains mois nous apportent une meilleure coordination des cycles économiques régionaux, afin de calmer les mouvements « excessifs » des taux de change, qui entraînent trop souvent des impacts négatifs à moyen terme qu’il ne faut jamais ignorer.

 
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