Par Arnaud Héroult
Publié le
24 avril 24 à 17h00
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Après une période de travaux, l’aéroport de Caen-Carpiquet (Calvados) a rouvert jeudi 18 avril 2024. Une bonne nouvelle pour ceux qui veulent voyager un peu partout en France, mais une moins bonne nouvelle pour les détracteurs de tous les avions qui préfèrent le train. Nous avons donc comparé, en termes de prix, de temps, de coûts du CO2, six destinations au départ de Caen : Rennes, Rouen, Paris, (sans avion bien sûr) et Lyon, Nice, Montpellier.
Caen-Rouen (127 km) : vitesse automatique
Si proche, si loin. A une bonne heure de voiture avec l’autoroute à péage (47 € au total aller-retour), Caen-Rouen est plus pratique et plus facile en voiture. On oublie qu’il y a 14 trajets en train par jour (selon le site de la SNCF) pour rejoindre l’autre capitale normande, mais le temps semble très long (2 heures en moyenne). Mais les prix peuvent être très attractifs avec des promotions (14€ aller-retour pour notre simulation). Le bus n’est pas ridicule (1h45, 19 € l’aller-retour).
Caen-Paris 231 km. Un TGV nommé désir
Routine obligatoire. La Normandie est, avec le centre de la France, l’une des seules régions non desservies par le TGV. Autre paradoxe, le temps de trajet ne cesse d’augmenter, autour de 2 heures actuellement en raison d’une succession de travaux. Malgré tout, le train est le plus simple et pas trop cher quand on est seul. D’après notre simulation, comptez 50 € pour un aller-retour, contre 106 € en voiture (2h20 sans trafic). Le bus aux horaires beaucoup plus courts est une bonne option (22 € et 2h40).
Caen-Rouen (127 km) : vitesse automatique
Si proche, si loin. A une bonne heure de voiture avec l’autoroute à péage (47 € au total aller-retour), Caen-Rouen est plus pratique et plus facile en voiture. On oublie qu’il y a 14 trajets en train par jour (selon le site de la SNCF) pour rejoindre l’autre capitale normande, mais le temps semble très long (2 heures en moyenne). Mais les prix peuvent être très attractifs avec des promotions (14€ aller-retour pour notre simulation). Le bus n’est pas ridicule (1h45, 19 € l’aller-retour).
Caen-Rennes (184 km) : Bretagne et Mont-Saint-Michel
A84 ou (presque) rien. A moins de 2 heures (1h50), sans péage via l’A84, Caen-Rennes est le royaume de la voiture avec en prime une vue sur le Mont-Saint-Michel avant de passer en Bretagne et un coût raisonnable (39€ AR). Le train perd la boussole (on traverse Le Mans avec notre simulation), le chronomètre (plus de 3 heures) et le portefeuille (90€ AR). Le bus est une alternative, mais assez rare, long (3 heures), mais pas cher (26€ AR).
Caen-Nice (1 158 km) : l’avion haut la main
Pas cher et rapide. Sur une longue distance, l’avion devient confortable avec une vitesse évidente (1h40) et un prix inégalé (155€ avec Volotea). Le train ne peut pas se battre, puisqu’il coûte 100 € de plus (254 €) et qu’il met 7 heures de plus (8h30 le plus court). La voiture est un non-sens écologique et économique. Le bus est à peine moins cher que l’avion, mais comptez une journée de voyage au total !
Caen-Lyon 688 km : le train quand même
Rapidité et prix. Si l’avion bat haut la main ses concurrents en termes de vitesse (1h15), le coût de l’aller-retour (309 € avec Air France) est prohibitif, comparé au train (moins de 5 heures, 165 €). La voiture (280 €, et 6h30) est hors jeu. Quant au bus, c’est la meilleure option financière (51€), mais le trajet dure une demi-journée (12h25 minimum) avec notre simulation.
Caen-Montpellier (925 km) : un match air-rail
Une question de temps. Pour nos journées de simulation, le prix de l’avion (134 € avec Volotea) n’a pas de concurrence par rapport au train (302 €), mais il est possible de trouver des billets de train moins chers tout au long de l’année. Le trajet en avion est forcément plus rapide (1h25), mais TER et TGV sont dans la course (6h15). La voiture (350 €, 8h30) n’est pas autorisée, le bus, uniquement pour le prix (98 € et 15h30).
Prix, rapidité, CO2 : 3 critères scrutés
Dans le tableau ci-dessous, nous notons toutes les données sur les prix, les temps de trajet et les émissions de CO2.
Nous vous expliquerons comment nous avons procédé.
- Comparatif. Pour construire notre comparatif, nous avons sélectionné, jeudi 11 avril à midi, les allers (1er juillet) et retours (8 juillet) pour un adulte. Nous nous sommes basés sur les tarifs et horaires des avions sur le site de l’aéroport de Caen, des trains sur le site de la SNCF et des autocars sur le site de Flixbus. Pour les trajets en voiture, le site ViaMichelin a été utilisé. A chaque fois, nous avons essayé de sélectionner les itinéraires les plus rapides et les moins chers.
- Tarifs. Pour les trains ou les avions, ce sont les prix au moment de la réservation. Pour la voiture (essence et péage) et l’autocar, ce sont également les tarifs aller-retour.
- Temps de voyage. Hormis les retards, les temps de trajet en avion et en train sont fiables. Pour les voitures ou les bus, les difficultés de circulation ne sont pas prises en compte. De même, le temps d’attente à l’aéroport n’est pas calculé.
- CO2. Pour calculer la pollution provoquée par les déplacements, nous avons utilisé le simulateur du site de l’Ademe. L’agence française de la transition écologique calcule les « valeurs exprimées en kg de CO2 émis par personne en France. Sont inclus les émissions directes, la construction automobile (fabrication, maintenance et fin de vie) ainsi que la production et la distribution de carburant et d’électricité. La construction d’infrastructures (routes, voies ferrées, aéroports, etc.) n’est pas incluse. » Pour les voitures, ce sont des moteurs thermiques.
- Coûts additionnels. Pour le prix du transport, nous avons juste augmenté le prix du trajet. Ne sont pas inclus : les tarifs de stationnement dans les gares ou aéroports, le métro ou taxi pour changer de gare à Paris, ni les navettes depuis les aéroports ou gares TGV périphériques.
Conclusion : l’avantage du train, mais…
Sans grande surprise, plus on avance, plus l’avion (10 destinations au départ de Caen) est intéressant en terme de prix et de rapidité. Avec deux limites : le coût du CO2 et l’impossibilité d’aller partout toute l’année depuis l’aéroport de Caen qui propose de nombreux vols saisonniers et rarement tous les jours.
A l’inverse, le train propose des destinations partout et tous les jours, mais les prix ne sont pas toujours attractifs, tout comme la lenteur de certaines lignes et les retards. Mais la vitesse d’un TGV (Paris-Montpellier en 3h15) et surtout le faible impact sur l’environnement est un atout. Par exemple, sur un Caen-Lyon, vous produisez 35 fois moins de CO2 en train qu’en avion.
Dans notre comparatif, la voiture semble d’un autre temps. Cela pollue beaucoup, cela coûte très cher (nos calculs ne prennent pas en compte l’achat, l’entretien et l’assurance, etc.) et la circulation, comme la fatigue, sont deux variantes à ne pas oublier.
Un bémol tout de même à auto-dénigrement : elle reste le seul moyen de vraie liberté. Par exemple, sur un trajet Caen-Rennes, il n’y a pratiquement pas d’alternative à la voiture. Autre considération, on imagine mal un automobiliste effectuer seul un aller-retour Caen-Nice. Une famille de quatre personnes partageant une même voiture partage les coûts. Les systèmes de covoiturage ou de type BlaBlaCar réduisent également la facture économique et écologique.
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