“Les électeurs demanderont des comptes à Trump”: Joe Biden a une nouvelle fois fustigé mardi son grand rival sur le recul du droit à l’avortement, axe majeur de la campagne du président démocrate.
Peu après que l’ancien président républicain ait quitté le tribunal où il est jugé à New York pour des paiements cachés à une ancienne actrice porno, Joe Biden s’est exprimé dans une université de Tampa, en Floride, pour l’accuser d’avoir ramené les femmes américaines “160 ans en arrière”.
Prenant l’exemple de la Floride, où l’avortement sera interdit au-delà de six semaines à compter du 1er mai, et de l’Arizona, où la justice a validé une interdiction quasi totale datant de 1864, le président américain a déclaré : « Une seule personne est responsable de ce cauchemar. Et il le reconnaît et il s’en vante. Donald Trump. »
Le magnat de 77 ans salue régulièrement la décision prise en 2022 par la Cour suprême d’annuler la protection du droit à l’avortement au niveau fédéral, ce qui a donné à la plus haute juridiction du pays une composition résolument conservatrice. . “Il a décrit [ce revirement de jurisprudence] comme un miracle. Peut-être que ça vient de cette bible qu’il essaie de vendre… J’étais presque tenté de l’acheter pour voir ce qu’il y avait dedans», a ironisé Joe Biden, en référence à une opération de collecte de fonds. fonds récemment lancé par son rival, qui s’est associé à une star de la musique country pour vendre des Bibles.
Lui-même catholique pratiquant, le président américain est devenu l’un des plus vigoureux défenseurs du droit à l’interruption volontaire de grossesse, bien conscient qu’il s’agit là d’une des principales vulnérabilités politiques de Donald Trump.
Le républicain tente de jouer la carte du compromis politique, tiraillé entre l’opinion publique américaine majoritairement favorable au droit à l’avortement et une partie de son électorat issue de la droite religieuse.
La Floride qui fait vibrer
Depuis la décision de la Cour suprême, une vingtaine d’États américains ont interdit ou fortement restreint l’accès à l’avortement.
De nombreux conservateurs souhaitent désormais que Donald Trump, s’il est élu, défende une loi interdisant l’avortement sur tout le territoire fédéral. Mais l’ancien président ne s’y est pas engagé, estimant que la compétence devait rester celle des États.
“Il ne s’agit pas des droits des Etats, mais des droits des femmes”, a déclaré mardi Joe Biden, rappelant que récemment, toutes les consultations populaires locales sur le sujet s’étaient concentrées sur le droit à l’avortement.
Il a prédit que la Floride serait ajoutée à la liste. Car la Cour suprême de l’État, tout en validant l’interdiction de l’avortement au bout de six semaines, a en fait rendu la décision finale aux électeurs. Ces derniers voteront en novembre, en même temps que les élections présidentielle et législatives, un amendement garantissant le droit à cet acte médical en Floride.
Et l’équipe de campagne de Joe Biden commence à rêver d’un élan suffisamment fort pour remettre l’État entre les mains du démocrate. “Je pense que c’est jouable”, a assuré mardi Joe Biden, même si la Floride a voté pour Donald Trump à deux reprises, en 2016 et 2020. “La Floride n’est pas un État facile à gagner, mais [Joe Biden] peut y arriver », a même assuré sa directrice de campagne, Julie Chávez Rodríguez, le 1er avril.
L’État du sud-est est depuis longtemps un État charnière, susceptible de pencher soit à droite, soit à gauche lors de l’élection présidentielle. Mais la Floride s’est plus clairement ancrée du côté conservateur au cours des dernières élections.
