Avec la hausse des prix des hébergements, les bivouacs reprennent leurs droits sur le GR65

Avec la hausse des prix des hébergements, les bivouacs reprennent leurs droits sur le GR65
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Portefeuille sec ou envie de retrouver l’essence même du pèlerinage, depuis deux ans, le bivouac revient à la mode sur les routes de Saint-Jacques. Des hébergements de luxe aux sacs de couchage au sol, les écarts de confort se creusent entre les pèlerins.

« Le GR 65 est tellement apprécié qu’il faut réserver les hébergements à l’avance. Nous manquons de liberté. Personnellement, je ne veux pas prévoir d’être dans un endroit particulier un certain jour. »
Jacquet l’a confirmé, Jean-Michel a parcouru trois fois les chemins de Compostelle. Aujourd’hui, elle accueille des pèlerins au sein de l’association Les Amis de Saint-Jacques. Depuis son deuxième voyage, au départ de Séville, Jean-Michel alterne hébergement et bivouac. Vieux. « C’est une organisation différente et pas le même état d’esprit. Ce n’est pas facile de trouver des endroits où bivouaquer pour une nuit mais je pense que si on aborde le sentier sans trop de soucis, on trouvera toujours quelque chose. Il faut faire confiance à la Providence ! »
Quand certains paient au minimum 10€ pour un simple accueil de pèlerin en lodge ou en auberge, quand d’autres paient des centaines d’euros pour un lodge de luxe, le bivouac est gratuit. Les économies quotidiennes sont donc considérables sur un pèlerinage d’une durée moyenne de 28 jours. Seules consignes : respecter la législation nationale sur les bivouacs sauvages (lire ci-contre), et « rester discret », conseille Jean-Michel.
Dans son sac à dos, une tente légère, un sac de couchage et un matelas autogonflant de moins d’un kilo. Les campeurs en plein air privilégient la nature, parfois même les porches des églises. « Si vous avez besoin d’aide, n’hésitez pas. Un jour, j’ai demandé une place dans le champ d’un agriculteur. » Certes, le confort n’est pas le même qu’en logement, reconnaît Jean-Michel, « c’est pour ça que j’aime mélanger les deux. Mais quand je vois des gens qui utilisent le transport de bagages payant et dorment dans des hôtels, je me demande à quel niveau on définit la notion de pèlerin ? »

Par goût de la nature et surtout par souci d’économie

A la boutique Croisée des chemins, Mélissa Valla constate : « Les écarts se creusent entre le confort extrême et la recherche du moindre coût. » Lieu d’information au départ du GR65 avant d’être lieu de vente, le stand tenu par le Comité Départemental de Randonnées voit passer de plus en plus de bivouaceurs. Mélissa recueille les humeurs et autres préoccupations des clients. « Depuis le Covid, les prix des logements n’ont cessé d’augmenter. Le randonneur a de moins en moins de pouvoir d’achat. » Son collègue Joris Amargier répond : « Certains logements demandent 10 € supplémentaires par an. Il est normal que les hôtes vivent de l’accueil des pèlerins, mais pas qu’ils en tirent un gros profit. »
Alors depuis 2022, les lodges ont perdu de leur attractivité et « les bivouacs explosent ». Plus par contrainte que par choix. Dans un souci d’épargne, mais aussi pour redécouvrir la nature et l’essence même des chemins de Saint-Jacques. Même les TopoGuides qui permettent aux chanteurs du bivouac d’identifier leur itinéraire ont brûlé. Les futurs pèlerins entrent dans le magasin et repartent… les mains vides. « Le prix des TopoGuides est passé de 16,90 € l’année dernière à 18,40 € cette année. Et je vois la différence, regrette Mélissa Valla. Beaucoup de gens ne prennent pas le guide parce que c’est trop cher. »
La crise et l’inflation ont également emporté le chemin de Saint-Jacques…

Ce que dit la loi « Le bivouac est autorisé là où il n’est pas interdit. » Si dans certaines zones les campements sauvages peuvent être réglementés par un plan local d’urbanisme ou par arrêté municipal, les sentiers de Saint-Jacques sont limités à la législation nationale du code de l’urbanisme. Selon elle – sauf dérogation – on ne peut pas bivouaquer sur les plages et bords de mer (peu de chance sur le GR65). Ni sur les sites et réserves naturels, les forêts et bois protégés ou classés. Le bivouac n’est pas autorisé sur la voie publique et les autoroutes (logique). Ainsi qu’à moins de 500 mètres des monuments historiques classés au patrimoine, et dans un rayon de 200 mètres autour des points d’eau collectés pour la consommation (prévoir une bouteille d’eau). A ces consignes s’ajoutent simplement les règles de savoir-vivre. Vous, pèlerins, ne laisserez aucune trace de votre passage et respecterez les personnes, les lieux et la vie locale. Idéalement, vous planterez votre tente à la tombée de la nuit et ferez vos valises au lever du jour. Certaines pages Facebook comme « Lieux de bivouac de Compostelle » répertorient des emplacements adaptés pour installer votre campement tout au long du Chemin. D’autres plateformes commencent également à se développer où des hôtes proposent d’ouvrir leur jardin aux pèlerins. À votre discrétion!

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Juliette Bernard

 
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