Le Jour de la Terre est un symbole qui nous appelle tous à l’action. Les 17 objectifs de développement durable des Nations Unies fournissent une feuille de route pour le progrès collectif.
Ces objectifs sont malheureusement perçus comme difficiles à atteindre par une partie importante de notre société, notamment les plus jeunes. Cependant, plusieurs solutions existent déjà et le défi est d’agir à une échelle bien plus grande que ce n’est le cas actuellement. Les établissements universitaires peuvent constituer un excellent laboratoire pour démontrer l’impact de pratiques innovantes, déjà porteuses de résultats et prometteuses pour l’avenir.
À l’Université de Sherbrooke, une approche globale et intégrée du développement durable permet de démontrer que le développement durable peut se faire ici et maintenant. De nombreuses actions pour réduire l’empreinte carbone, préserver la biodiversité et la recherche et développement sur l’utilisation judicieuse et efficace de l’énergie ont eu lieu et continuent d’être déployées sur nos campus, grâce à notre communauté engagée.
Exemples concrets
Plusieurs exemples concrets peuvent en témoigner. Depuis 2002, malgré une augmentation de près de 70 % de sa population étudiante et de plus de 100 % de ses places, l’UdeS émet 77 % de gaz à effet de serre en moins. L’institution a également atteint la neutralité carbone d’ici 2022 en compensant, par des crédits carbone certifiés, le solde décroissant des émissions nettes de ses activités. Depuis 2004, grâce à une entente avec la Société de transport de Sherbrooke, la communauté étudiante peut bénéficier d’un accès gratuit aux transports en commun à Sherbrooke, favorisant la mobilité collective et les portions de déplacements actifs.
Côté recherche, notre expertise dans l’intégration des résidus de verre dans le béton a permis d’établir de nouvelles normes qui permettraient de réduire considérablement l’empreinte carbone de ce matériau très énergivore à produire. La récupération de plus de 70% de la chaleur émise par les serveurs de nos centres de calcul contribue au chauffage des bâtiments et l’intégration d’une gestion rationnelle de l’eau, via des boucles de chaleur, a permis de réduire encore de 75% la consommation d’eau sur nos campus. .
Aussi, la désignation prochaine de la Réserve naturelle universitaire du parc du Mont-Bellevue, un site important pour la biodiversité au cœur de la ville de Sherbrooke et de notre campus, permettra de conserver cet écosystème et de réaliser des projets de recherche au service de la population.
Il est important de montrer que le développement durable est possible et que les résultats sont accessibles dès maintenant.
Processus de gestion
Pour atteindre nos objectifs, nous devons les aborder systématiquement et intégrer le développement durable dans tous nos processus de gestion, de la construction aux achats en passant par nos pratiques d’enseignement et de recherche. D’ailleurs, l’intégration des objectifs de développement durable de manière pertinente dans l’ensemble des programmes diplômants de l’Université fait l’objet d’un projet qui avance à grands pas !
Nous sommes tous concitoyens d’une même planète, nous pouvons agir dès maintenant. Les établissements universitaires peuvent et souhaitent être des partenaires de premier plan dans la réalisation des objectifs de développement durable.
L’expérience de l’Université de Sherbrooke, qui a obtenu la note mondiale la plus élevée au classement STARS en 2023, constitue un exemple éloquent.
Malgré tous ces progrès, il nous reste encore beaucoup à apprendre et à faire. Il faut échanger et mutualiser toutes ces bonnes pratiques et multiplier les initiatives prometteuses. Nous devons et pouvons accélérer considérablement le rythme pour atteindre ces objectifs essentiels pour l’avenir.
Pierre Cossette, recteur, Université de Sherbrooke
