Les petites mains des casinos de Las Vegas, arme indispensable des démocrates contre Trump

Les petites mains des casinos de Las Vegas, arme indispensable des démocrates contre Trump
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Dans l’arsenal des démocrates, c’est une arme qui pèse lourd : au Nevada, une multitude de femmes de ménage, cuisinières et barmans s’apprêtent à soutenir Joe Biden face à Donald Trump, dans cet Etat clé pour l’élection présidentielle américaine.

A Las Vegas et dans le reste de cette région de l’Ouest américain, la « Culinary Union », syndicat des employés des casinos et des hôtels comptant 60 000 adhérents, est une institution.

Sa force de frappe a permis à Hillary Clinton puis à Joe Biden de gagner le Nevada d’un cheveu face à Trump, en 2016 puis 2020.

« D’ici les élections, nous aurons 500 syndiqués […] “Je frappe à plein temps aux portes, j’inscris les gens sur les listes électorales, je les emmène au bureau de vote”, a déclaré à l’AFP Ted Pappageorge, secrétaire et trésorier de l’organisation. “Nous devons amener les gens à voter, il n’y a pas d’autre moyen de gagner.”

Le Nevada est l’un des rares États capables de faire basculer les élections de novembre. Les trois quarts de la population de cette région désertique vivent à Las Vegas, étape incontournable de la campagne.

Mme Clinton a rendu fréquemment visite en 2016 aux membres du syndicat dans les arrière-salles des casinos. C’est l’un des rares États clés qu’elle a remportés, malgré la perte de la Maison Blanche.

M. Biden y a également battu Donald Trump quatre ans plus tard, avec seulement 33 000 voix d’avance.

Des poids lourds

Pour cette nouvelle campagne, le démocrate de 81 ans et sa vice-présidente Kamala Harris ont déjà effectué plusieurs déplacements dans l’Etat ces derniers mois, notamment pour soutenir le « Syndicat culinaire », qui vient d’obtenir d’importantes augmentations de salaire pour ses membres. .

Parce que l’organisation est un poids lourd politique au Nevada.

Le syndicat a l’oreille d’une population très diversifiée : 60 % de ses membres sont latinos et 55 % sont des femmes. Et il dispose d’une énorme machine de prospection, capable de frapper à des centaines de milliers de portes dans un État de trois millions d’habitants.

«Nous jouons un rôle assez important», reconnaît M. Pappageorge.

Cette année encore, l’organisation collecte des fonds pour rémunérer des centaines de travailleurs qui interrompront leur travail habituel pour prêcher la bonne parole.

« Ils s’engagent pour trois à six mois pendant l’année électorale. Ils parcourent les quartiers tous les jours, 10 heures par jour, par une chaleur de 40 degrés », résume le secrétaire de l’organisation. « Les travailleurs parlent aux travailleurs : c’est ainsi que nous faisons progresser le vote de la classe ouvrière. »

La taille du syndicat a triplé depuis la fin des années 1980. Les augmentations salariales négociées ont propulsé les travailleurs de l’hôtellerie et de la restauration du Nevada vers la classe moyenne, là où leurs homologues du reste des États-Unis ont un niveau de vie bien inférieur.

À chaque élection, l’Union Culinaire s’est rangée derrière un candidat pro-syndical et a parfois soutenu les Républicains.

Biden, « meilleur président »

Actuellement, l’organisation soutient fermement Joe Biden.

Il est le «meilleur président pour les travailleurs, les familles et les syndicats que j’ai vu dans ma vie», insiste M. Pappageorge.

Face aux comtés ruraux du Nevada, historiquement conservateur, l’union sillonnera Las Vegas et Reno. Ces villes attirent un électorat plus jeune et plus diversifié sur le plan ethnique, souvent tenté de s’abstenir.

«Le taux de participation est primordial au Nevada», rappelle M. Pappageorge. “C’est là qu’intervient l’Union Culinaire.”

Mais cette année, la pente est raide. Pour la première fois, les électeurs inscrits comme indépendants sont plus nombreux que les démocrates au Nevada.

M. Trump semble avoir une courte avance dans l’État, selon les sondages. Les électeurs latino-américains et afro-américains, qui ont largement soutenu Biden en 2020, semblent désormais moins allergiques au milliardaire républicain.

« Il est encore tôt. Nous ne sommes pas trop inquiets», affirme M. Pappageorge.

Son syndicat entend mettre en avant la défense du droit à l’avortement menée par l’administration Biden, et sa gestion équilibrée de l’immigration, loin de la rhétorique incendiaire de M. Trump.

Mais l’économie reste l’épine dans le pied du président : le Nevada a l’un des taux de chômage les plus élevés du pays, et le coût de la vie et de l’immobilier y a explosé.

S’il se targue d’avoir redressé l’économie américaine depuis la pandémie, Joe Biden se heurte bel et bien à l’inflation des prix omniprésente.

Par rapport aux élections précédentes, “ce sera encore plus serré”, reconnaît M. Pappageorge.

 
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