Des pluies spectaculaires à Dubaï causées par des nuages ​​semés, vraiment ? – .

Des pluies spectaculaires à Dubaï causées par des nuages ​​semés, vraiment ? – .
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Des voitures emportées par des torrents d’eau liés à de fortes pluies, à Dubaï, le 17 avril 2024 ©BelgaImage

Dubaï les pieds dans l’eau. La scène semble inimaginable et pourtant elle s’est produite, avec des tempêtes colossales faisant littéralement tomber des colonnes d’eau sur la ville. “Environ 200 mm de pluie ont été enregistrés par endroits en 24 heures, soit le double de la quantité qui tombe en un an.», rapporte le Parisien Davide Faranda, directeur de recherche CNRS en climatologie. À Al Aïn, à environ 100 km au sud, il y a même eu 254,8 mm de précipitations en moins de 24 heures, relève le Centre météorologique national des Émirats arabes unis (CNM), qui parle d’un événement «exceptionnel dans l’histoire climatique du pays« . À Oman également, près de 230 mm de pluie ont été enregistrés, alors que la moyenne annuelle dans la capitale Mascate est d’environ 100 mm.

Face à un événement d’une telle intensité, une théorie a commencé à émerger sur les réseaux sociaux : si les précipitations ont été si impressionnantes, ce serait parce que les nuages ​​ont été semés. Comme le souligne TF1, c’est par exemple ce qu’a dit un climato-sceptique anglophone dont le message a été vu plus de 12 millions de fois. Dans le même temps, des indications du CNM semblaient confirmer cette hypothèse, d’où le fait que plusieurs médias ont relayé l’information. Mais en réalité, cela ne semble pas être le cas.

Quand la thèse de l’ensemencement des nuages ​​semblait se confirmer

Alors oui, les Émirats arabes unis utilisent parfois la technique de l’ensemencement des nuages ​​pour apporter de la pluie dans cette région du monde habituellement désertique. Concrètement, il s’agit de disperser des aérosols (dans la plupart des cas, de l’iodure d’argent ou du chlorure de potassium) dans les nuages ​​au tout début de leur formation. Ces petites particules permettent à l’humidité ambiante de s’agréger et forment donc des gouttes de pluie qui, une fois une certaine taille atteinte, tombent au sol.

Dans un premier temps, plusieurs médias ont rapporté que le CNM avait décollé sept avions de l’aéroport international d’Al Aïn entre lundi soir et mardi après-midi. C’est ce qu’a rapporté Bloomberg, qui y voyait le signe d’un ensemencement de nuages ​​et qui a relayé les propos d’un certain Ahmed Habib, un «météorologue spécialisé” locale. Les trackers de vols consultés par l’agence de presse Associated Press ont montré qu’un avion lié aux services émiratis de cloud seeding a survolé le pays lundi. De là, plusieurs médias internationaux ont relayé la nouvelle.

Un déni clair et net

La nouvelle semble donc se confirmer : les Émirats arabes unis ont provoqué leur propre désastre. Mais le CNM n’a pas tardé à réagir. Dans le journal émirati anglophone The National, ses météorologues ont réfuté toute opération d’ensemencement de nuages ​​dans cette affaire.

C’est d’ailleurs ce qu’a déclaré le CNM au média américain CNBC. “L’un des principes de base de l’ensemencement des nuages ​​est que vous devez cibler les nuages ​​à un stade précoce, avant qu’il ne pleuve. En cas de violente tempête, il est alors trop tard pour procéder à une opération d’ensemencement.», déclare le directeur de l’agence, Omar Al Yazeedi.Nous prenons très au sérieux la sécurité de notre personnel, de nos pilotes et de nos avions. Le NCM ne mène pas d’opérations d’ensemencement des nuages ​​lors d’événements météorologiques extrêmes.« .

Ses déclarations semblent confirmées par le fait que dès le dimanche 14 avril, les prévisions météorologiques prévoyaient que le «Les Émirats arabes unis devraient à nouveau connaître des pluies orageuses exceptionnelles» (après d’autres inondations en mars 2024), c’est à dire avant ces supposés vols de semences.

Notons également que l’efficacité de cette technique de création artificielle de précipitations reste controversée. Le physicien et climatologue François-Marie Breon affirmait par exemple l’année dernière sur France Culture que son impact réel restait difficile à prouver. Au mieux, cela ne pourrait augmenter la quantité de pluie que d’environ 10 à 20 %, une contribution modeste.

Le réchauffement climatique, encore et toujours

Ce qui semble plus probable, c’est que cette inondation soit liée au réchauffement climatique. C’est par exemple ce qu’a déclaré à France Info Friederike Otto, maître de conférences en sciences du climat au Grantham Institute de l’Imperial College de Londres : «Il est très probable que les pluies meurtrières et destructrices d’Oman et de Dubaï aient été renforcées par le changement climatique provoqué par l’homme.“, elle dit.

Une hypothèse confirmée par Mark Howden, directeur de l’Institute for Climate, Energy and Disaster Solutions de l’Université nationale australienne. Car le réchauffement climatique a un impact certain sur la température de l’eau du golfe Persique. “Cela augmente à la fois les taux d’évaporation potentiels et la capacité de l’atmosphère à retenir cette eau, permettant ainsi des précipitations plus importantes comme ce que nous venons de voir à Dubaï.», explique-t-il, relayé par Al Jazeera.

CNBC note que plus généralement, les Émirats arabes unis ont «a connu une augmentation des précipitations ces dernières années, et les précipitations devraient augmenter de 15 à 30 % dans les années à venir, selon une publication dans la revue scientifique Nature.« . Une tendance qui n’empêche pas un important yoyo climatique, avec des années au contraire ultra-sèches, comme en 2021 où il n’y a eu que 40 mm de précipitations. De quoi inciter les Émirats arabes unis à envisager le recours au cloud seeding à l’avenir.

 
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