« Plus que voyager, ce que j’aime, c’est dessiner en voyage »

« Plus que voyager, ce que j’aime, c’est dessiner en voyage »
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Vous serez en terrain connu au festival de Perros-Guirec, mais cette fois vous êtes l’invité d’honneur. Vous y retrouverez votre ami Jean-Claude Fournier à qui une exposition est consacrée. Est-ce ton père dans les bandes dessinées ?

Même si je ne suis pas venu à toutes les éditions, j’ai été présent à la première ! Et nous n’étions pas nombreux… Jean-Claude Fournier est quelqu’un qui m’a fait comprendre qu’il était possible de faire de la bande dessinée et d’en vivre. Je l’ai rencontré à l’âge de 13 ans et nous nous sommes accompagnés tout au long de ces années, même si notre travail est très différent les uns des autres. C’est un véritable maître qui veille à ce que ses petits élèves suivent leur propre chemin.

Vous avez, à votre actif, près de 30 albums où vous avez exploré différents styles : franco-belge, bande dessinée réaliste, bande dessinée de reportage… Y a-t-il un fil conducteur ?

C’est à chaque fois le même créateur ! (des rires). C’est ma façon de grandir, d’évoluer dans ce métier, selon ce que je veux raconter.La découverte de la bande dessinée de reportage est relativement récente, vieille d’une quinzaine d’années. Jusqu’alors, il semblait plus facile de se dévoiler à travers des personnages imaginaires, plutôt que de dire « je ». Aujourd’hui, je dis des choses peut-être plus personnelles, plus intimes. Je n’aborde plus un scénario de la même manière et j’essaie surtout de ne pas m’ennuyer, de ne pas refaire deux fois la même chose.

Parmi toutes les récompenses reçues, y en a-t-il une dont vous êtes le plus fier ? Par exemple, vous êtes le seul dessinateur de BD à avoir été nommé Peintre de Marine.

Ce n’est pas vraiment une récompense, c’était très touchant, je ne m’y attendais vraiment pas. C’est une reconnaissance de ma représentation du monde marin. Même si par manque de temps, je n’ai pas fait grand chose, car il faut embarquer sur un bateau de la Marine Nationale. Mais il y a la perspective de voyager et évidemment j’aime la mer.

Avez-vous pris de superbes bateaux, fait des voyages, rencontré des gens formidables ? Avez-vous l’âme d’un marin ?

Mon père était marin sur la Jeanne d’Arc, et j’ai toujours associé la mer au voyage, au temps suspendu. Mais je ne suis pas vraiment un marin, je suis plutôt un marin de terre ! J’aime regarder la mer depuis la côte, non loin de chez moi. Mais plus que voyager, ce que j’aime c’est dessiner en voyage. Le dessin et les voyages sont étroitement liés puisque je fais beaucoup de croquis. C’était une merveille de pouvoir passer autant de temps sur un bateau, comme le Marion-Dufresne ou l’Astrolabe. Je savais que j’allais voir des paysages magnifiques, des animaux incroyables. Je peux dessiner la mer, les glaces, les montagnes puis les raconter en bande dessinée, mais ce sont surtout les personnages dans ces éléments qui m’intéressent.

« Les Voyages d’Ulysse » et « Au pied des étoiles » sont des bandes dessinées écrites à quatre mains. Est-ce plutôt atypique ?

Cela rejoint ce que je disais, essayer d’inventer d’autres univers, s’aventurer dans des domaines différents. Dans « La Lune est blanche », j’évoquais le bateau du commandant Charcot, le « Quéver pas ». Il y a des moments où il faut se dire « pourquoi pas ». « Voyage aux Îles de la Désolation » a été un vrai changement, j’ai mélangé croquis, bandes dessinées, illustrations. J’ai eu beaucoup de retours de gens qui me disaient « ce n’est pas de la BD »… Travailler avec d’autres dessinateurs ouvre d’autres perspectives. C’était déjà avec René Follet, et avec Edmond Baudouin notre collaboration était incroyable. Le projet initial, commencé par le professeur José Olivarès, a été tellement modifié : j’étais malade, il y avait le covid, mais finalement ce que nous avions en commun, c’était le dessin.

 
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