les petits actionnaires n’étaient pas à la hauteur des Agnelli et des Peugeot

les petits actionnaires n’étaient pas à la hauteur des Agnelli et des Peugeot
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La rémunération du patron de Stellantis, qui pourrait atteindre 36,5 millions d’euros pour 2023, a été validée mardi par les actionnaires lors de l’assemblée générale. Un vote largement favorable qui masque des différences notables parmi les actionnaires.

L’assemblée générale de Stellantis a voté mardi en faveur de la rémunération de Carlos Tavares. 70% des actionnaires ont voté pour l’enveloppe du PDG du constructeur, qui pourrait atteindre un maximum de 36,5 millions d’euros. A y regarder de plus près, les investisseurs ont eu tendance à voter contre mais cela n’a pas suffi compte tenu du poids des familles fondatrices.

En effet, contrairement aux apparences, Carlos Tavares n’a pas obtenu le soutien des actionnaires minoritaires. Sa rémunération a certes reçu 70% de suffrages favorables mais les deux tiers ont été apportés par les Agnelli et les Peugeot. Les deux familles fondatrices de Fiat et Peugeot totalisent un tiers des voix chez Stellantis.

Mais comme tous les actionnaires ne votent pas, leur pouvoir est bien plus grand et représente en réalité près de la moitié lors de l’assemblée générale. Même la présence de Bpifrance ne change pas le rapport de force, malgré ses 10% des voix. L’organisme public s’est abstenu lors du vote mardi.

Les Experts : La rémunération de Tavarès, 36 millions d’euros… c’est trop ? – 16/04

Les familles fondatrices encore plus puissantes

Selon nos calculs, la majorité des actionnaires minoritaires ont voté contre la rémunération de Carlos Tavares : 800 pour, 600 contre. Mais cela n’a pas suffi compte tenu du poids des familles. D’autant que cette année, les Agnelli et les Peugeot ont également bénéficié de droits de vote double car ils sont actionnaires depuis plus de trois ans. Ce qui explique le différentiel de voix par rapport à 2022 (52% contre il y a deux ans).

Une politique en théorie destinée à récompenser les investisseurs de long terme. Mais en pratique, cela verrouille un peu plus la gouvernance de Stellantis entre les mains des deux familles.

Bien que consultatif, le vote des actionnaires du constructeur automobile a été scruté de près après des critiques sur le salaire du dirigeant, en hausse de 56% par rapport à 2022. Trois cabinets de conseil leur ont déconseillé de valider cette rémunération. La veille, Carlos Tavares avait répondu à ses détracteurs en invoquant « la dimension contractuelle entre l’entreprise et (lui) ».

“Quant à un footballeur et un pilote de Formule 1, il y a un contrat”, a-t-il expliqué lundi, en réponse à une question de BFM Business.

Cette rémunération comprend une prime de dix millions d’euros liée à la transformation du groupe créé en 2021 de la fusion de PSA et Fiat-Chrysler ainsi que des primes attribuées seulement si certains objectifs sont atteints d’ici 2025, dernière année de son mandat actuel. Dans un premier temps, Carlos Tavares recevra 23,5 millions d’euros pour l’année 2023.

Matthieu Pechberty avec Clément Lesaffre

 
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