Non, cette vidéo ne prouve pas que les pilotes d’avion peuvent activer l’option « chemtrails »

Non, cette vidéo ne prouve pas que les pilotes d’avion peuvent activer l’option « chemtrails »
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Les milieux complotistes le disent depuis plusieurs jours : une vidéo prouverait l’existence de « chemtrails », cette théorie complotiste qui considère que les traînées laissées dans le ciel par les avions sont en fait des produits chimiques largués sur la population.

Partagée par plusieurs comptes sur les réseaux sociaux, la vidéo en question cumule plusieurs millions de vues ces derniers jours. https://twitter.com/Xx17965797N/status/1779062785646747728 assure par exemple que « le pilote oublie que son écran est réglé sur l’option « chemtrails » ».

Les personnages de la vidéo, filmés dans ce qui ressemble à un cockpit d’avion, sont francophones. On entend une femme parler à un homme, assis aux commandes. “Mais alors, revenons aux instruments, à quoi servent-ils”, demande-t-elle en désignant un écran sur lequel on peut lire “Chemtrail mode/On”. L’information affichée à l’écran change alors brusquement, tandis que l’homme répond : « Oh, ce n’est rien… Non, euh… ». Avant de dire à la dame qu’il est interdit de filmer dans le cockpit.

FAUX

Cette vidéo ne prouve pas que les avions disposent d’une fonctionnalité qui leur permettrait d’activer un mode « chemtrails » sur leur panneau de contrôle. L’écran visible dans la vidéo est en réalité un outil de communication, sur lequel n’importe quel texte peut être affiché. « On voit qu’il y a « télex » et « envoyer » écrits sur l’écran. Il s’agit d’un système de communication par satellite entre les opérations de l’avion et de la compagnie aérienne. C’est du texte libre », explique 20 minutes Iza Bazin, spécialiste de l’aéronautique et pilote.

« L’appareil visible dans la vidéo est un FMS, pour Flight management system, un endroit où l’on peut envoyer et recevoir des télex, qui sont des sortes de SMS », ajoute Xavier Tytelman, ancien aviateur militaire et consultant en aéronautique. Cette interface permet par exemple d’échanger des informations avec la tour de contrôle, comme les mises à jour météo, ou la fermeture d’une zone aérienne. «On écrit absolument ce qu’on veut», poursuit le spécialiste. “Ce n’est pas un ordre à l’avion ou une fonction de la machine, c’est juste un message que n’importe qui peut taper à la main.” Des conclusions qui laissent les deux experts penser à une plaisanterie.

Une vidéo qui circule depuis plusieurs années

Si la vidéo devient virale depuis quelques jours dans les milieux complotistes, elle n’est pas récente. La trace la plus ancienne qu’il a été possible d’identifier remonte à 2018. Un blog conspirationniste italien spécialisé dans les « chemtrails » lui consacre un article et conclut… que c’est faux. “Il s’agit d’une fraude bien orchestrée dont le but, paradoxalement, est de détourner les soupçons des entreprises civiles”, […] prouver que ceux qui dénoncent [les] Les « chemtrails », sont crédules, imbéciles », devait conclure le blog.

Il convient également de noter que toutes les compagnies aériennes n’autorisent pas les passagers à entrer dans le cockpit. « Cela dépend des entreprises, explique Iza Bazin, sauf aux Etats-Unis où c’est interdit. » Xavier Tytelman indique également : « Jusqu’à récemment c’était le cas chez Air France, à condition de ne pas filmer. Il n’existe pas de règles universelles. »

Un phénomène bien connu et maîtrisé

Les « chemtrails », qui inquiètent tant les théoriciens du complot, sont en réalité des traînées de condensation, ou « contrails » en anglais, c’est-à-dire les nuages ​​qui se forment parfois après le passage d’un avion dans le ciel.

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« Lorsqu’une particule de résidu de combustion de carburant se retrouve dans une atmosphère humide et à -50°C pour les vols de croisière, des gouttelettes d’eau vont s’agglutiner autour de la particule pour former un nuage », explique Xavier Tytelman. De la même manière que la fumée qui apparaît à la sortie d’un foyer au gaz, surtout lorsqu’il fait froid. En effet, les traînées de condensation dépendent aussi des conditions climatiques du jour, ainsi que de l’altitude. «Depuis que les moteurs à réaction existent, nous savons exactement comment il est généré», explique le spécialiste.

 
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