L’assurance maladie ne devrait pas couvrir les soins dentaires, estime le Conseil national, qui a rejeté lundi par 123 voix contre 62 une initiative parlementaire de Katharina Prelicz-Huber (Vert-es/ZH) en ce sens. Le Conseil des Etats doit encore se prononcer.
Les soins dentaires ne sont pas couverts par l’assurance de base, mais par l’assurance complémentaire. Toutefois, rappelle Katharina Prelicz-Huber, ces assurances dentaires sont coûteuses et ne couvrent pas tous les frais.
Les familles aux revenus faibles ou moyens ne peuvent pas payer des soins qui peuvent rapidement atteindre plusieurs milliers de francs. Ils préfèrent renoncer aux soins nécessaires, avec parfois des conséquences importantes sur la santé.
Les conséquences peuvent être extrêmement graves, voire mortelles, a avancé Léonore Porchet (Vert-es/VD). Les bactéries peuvent se propager dans tout le corps et provoquer une pneumonie, des douleurs au bas du dos ou au cou, voire des crises cardiaques ou des accidents vasculaires cérébraux. Ces complications entraînent des coûts ultérieurs élevés, même si elles pourraient être évitées.
“Le serpent qui se mord la queue”
La Vaudoise estime que « c’est le serpent qui se mord la queue ». L’Office fédéral de la santé publique refuse le remboursement des soins dentaires au motif qu’une bonne hygiène bucco-dentaire est nécessaire. Toutefois, des contrôles réguliers sont nécessaires pour maintenir cette bonne hygiène, selon Léonore Porchet.
Katharina Prelicz-Huber suggère donc que l’assurance maladie prenne en charge les contrôles réguliers et les soins d’hygiène dentaire. Toutefois, les traitements de blanchiment ou d’orthodontie ne seraient pas couverts. Ces soins dentaires doivent être financés conjointement, c’est-à-dire par des fonds fédéraux et non par une augmentation des primes d’assurance maladie.
Une mesure jugée inutile
Au nom de la commission, Martina Bircher (UDC/AG) s’est opposée à toute extension des prestations remboursées par l’assurance maladie obligatoire, craignant une augmentation des primes d’assurance maladie. Cela irait également à l’encontre de l’objectif d’unifier le financement des soins de santé.
D’ailleurs, la mesure n’est pas nécessaire à ses yeux. La santé dentaire de la population suisse s’est considérablement améliorée au cours des 50 dernières années grâce à la prévention et à la responsabilité individuelle en matière d’hygiène dentaire. Dans les situations où les soins nécessaires seraient impossibles à payer, des aides sociales, des prestations complémentaires ou, dans les cas qui passent à travers les mailles du filet social, des aides de fondations peuvent atténuer ces difficultés, a rappelé Martina Bircher.
ats/boi
