Paris 2024. Transports, sponsors… Les JO encore loin de la médaille d’or écologique

Paris 2024. Transports, sponsors… Les JO encore loin de la médaille d’or écologique
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Des efforts « décents » mais toujours « insuffisants » : à près de 100 jours du début des Jeux olympiques, l’impact de Paris 2024 sur la planète est « trop important » pour qu’ils soient écologiquement « durables », estime l’ONG Carbon Market Watch dans un rapport publié ce lundi.

Deux fois moins d’émissions qu’à Londres et Rio ?

Paris 2024 prévoit d’émettre 1,58 million de tonnes équivalent CO2, soit moins de la moitié des 3,5 millions de tonnes en moyenne pour les Jeux de Londres (2012) et de Rio (2016). Mais l’objectif « semble à première vue ambitieux » et « difficile à vérifier », prévient Carbon Market Watch, qui juge que la stratégie climatique des organisateurs reste « incomplète » et « manque de transparence ». “Aucune méthodologie ni aucun détail concernant la méthode de calcul n’ont été révélés”, explique l’organisation dans son rapport.

Par secteur, Carbon Market Watch prévoit que les principales émissions de gaz à effet de serre proviendront du transport (environ 40 %) et de la construction (32 %). Le reste est réparti entre les achats alimentaires (1%), non alimentaires, type cadeaux (20%) et la consommation d’énergie (8%).

De son côté, le comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojo) estime que les émissions seront divisées en trois : un tiers pour les déplacements (et 25 % du total pour les seuls déplacements des spectateurs), un autre pour la construction (dont 25 % pour les déplacements des spectateurs). permanents) et un final pour les opérations des Jeux (hébergement, sécurité, restauration, etc.).

Bons points pour la construction et la restauration

L’ONG souligne que des « efforts » ont été faits pour limiter les émissions ; notamment dans le bâtiment. En effet, 95 % des infrastructures qui seront utilisées étaient existantes ou ne seront que temporaires. Concernant les nouvelles infrastructures, les matériaux bas carbone (comme le bois) ont été privilégiés.

Pour les infrastructures amovibles, si l’organisation des JO s’est engagée à réutiliser et recycler les matériaux, “nous n’avons trouvé aucune information à ce sujet”, déplore l’ONG. Le rapport salue également l’effort réalisé par l’organisation concernant la nourriture qui sera distribuée pendant les Jeux, avec « 60 % de repas végétariens et 80 % d’ingrédients d’origine française ».

Les transports, le point noir

En revanche, « les organisateurs ont les mains liées lorsqu’il s’agit de s’attaquer aux plus grandes sources d’émissions », note le rapport. C’est le cas du transport aérien des athlètes et des spectateurs, dont les émissions, en l’état actuel, « ne peuvent pas être réduites de manière significative ».

Certes, « 80 % des sites sont situés dans un rayon de 10 km du village olympique et 85 % des athlètes sont hébergés à 30 minutes ou moins des lieux où se dérouleront leurs épreuves », note le rapport. Toutefois, les retards dans la construction de certaines infrastructures (lignes de métro, express Charles de Gaulle, etc.) « mettront en péril l’objectif de 100 % des sites desservis par les transports en commun », juge l’ONG.

Des sponsors qui s’interrogent

Carbon Market Watch met également en avant des « incohérences », notamment dans le choix des sponsors : « l’absence de critères climatiques » imposés aux partenaires « est une opportunité manquée » […] pour influencer les grandes entreprises.

Enfin, l’ONG juge « opaques » les promesses des organisateurs de compenser les émissions inévitables par des crédits carbone. L’utilisation de ce mécanisme « est problématique dans tous les cas », estime Benja Faecks, experte de Carbon Market Watch : parce que, d’une part, cela implique de se permettre « de dépasser les limites » et d’autre part parce que « des produits de haute qualité les crédits carbone manquent ».

Des Jeux finalement pas « neutres » pour le climat

Les organisateurs « méritent d’être félicités » pour leur tentative de verdir un événement de cette envergure, mais « malgré des améliorations marginales », l’empreinte carbone des Jeux « reste trop élevée pour être durable ». C’est « encourageant » mais « il faut faire plus », résume Gilles Dufrasne, l’un des responsables de Carbon Market Watch.

A l’origine, le comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojo) avait promis des Jeux de Paris « avec une contribution neutre au climat », c’est-à-dire sans émissions nettes de gaz à effet de serre. Mais face aux critiques, la communication a changé et évoque donc une pollution carbone deux fois moins que lors des précédents JO.

Carbon Market Watch appelle à une réforme « radicale » pour mettre les Jeux olympiques sur la bonne voie avec l’Accord de Paris. “Il est clair que les Jeux olympiques ne peuvent être véritablement compatibles avec le respect de la barrière de 1,5 degré de réchauffement”, objectif le plus ambitieux des accords de Paris, “à moins de repenser radicalement” leur organisation.

 
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