La semaine dernière, les prix des matières premières ont continué de grimper. Les tensions géopolitiques ont en effet orienté les marchés vers des valeurs refuges.
Ainsi, l’or a continué cette semaine d’exploser ses précédents plus hauts historiques, la vague d’inquiétude autour des tensions géopolitiques se transformant en une frénésie d’achat partiellement déconnectée des facteurs influençant habituellement les prix. Le métal jaune a touché 2 431,52 dollars l’once vendredi, un niveau sans précédent. Et ce, avant de retomber pour clôturer à 2.341 dollars. Depuis début mars, le prix de l’once d’or a augmenté d’environ 18 %. « L’or a continué de se renforcer », poussé par la crainte des investisseurs de rater une opportunité.
L’argent a suivi la même trajectoire, enregistrant son plus haut depuis février 2021, à 29,79 $ l’once. Les prix du cuivre ont augmenté cette semaine sur le London Metal Exchange (LME), poussés par un marché qui se resserre face à une forte demande et à une offre minière en baisse. Vendredi, le cuivre a atteint son prix le plus élevé depuis juin 2022, à plus de 9 590 dollars la tonne.
Au LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s’échangeait vendredi à 9.485,50 dollars, contre 9.329,50 dollars à la clôture sept jours plus tôt. Les prix du café ont également augmenté au cours de la semaine en raison de conditions météorologiques défavorables, réduisant les rendements des cultures. Le cacao a dépassé les 10 000 dollars la tonne à New York, un nouveau record historique.
Les prix du maïs et du soja ont également enregistré un net rebond en fin de semaine à Chicago, notamment en réponse à des perspectives de production dégradées en Amérique du Sud. La Bourse de Buenos Aires a en effet réduit son estimation de la récolte argentine de maïs de 2,5 Mt dans son dernier bulletin hebdomadaire (49,5 Mt), et de la production de soja de 1,5 Mt (51 Mt). Le marché a également intégré le rapport Conab de la veille, dans lequel la récolte de maïs brésilien était réduite de 1,8 Mt (111 Mt). L’USDA a en outre signalé la vente de 124 kt de soja vers des destinations inconnues.
Les prix du blé ont également enregistré une hausse pour conclure la semaine, malgré un renforcement rapide du Dollar Index défavorable à la compétitivité des origines américaines sur la scène internationale. À la clôture de Chicago, le blé SRW arrivant à échéance en mai 2024 s’est apprécié de 4,25 $ CA/bu, à 5,56 $/bu. Les contrats à terme sur maïs mai 2024 sont passés de 6,75 $c/bu à 4,36 $/bu. Le soja pour livraison en mai 2024 a augmenté de 14,75 $ CA/bu, à 11,74 $/bu. Au niveau des devises, le dollar s’est apprécié face à l’euro, atteignant son plus haut niveau depuis novembre. Les tensions géopolitiques favorisent le billet vert, qui a le statut de valeur refuge pour les investisseurs, mais il bénéficie aussi du moins grand nombre de baisses de taux directeurs de la Fed, la banque centrale américaine, désormais anticipées par les investisseurs. L’euro perd 0,78% vers 20h30 GMT face au billet vert à 1,0642 dollar. Il a perdu 1,77% en une semaine.
En bourse, la prudence est de mise en tant qu’attitude de la part des investisseurs. Les tensions au Moyen-Orient ont favorisé l’investissement d’actifs sûrs par crainte d’une contagion du conflit. En Europe, les indices ont débuté la journée plein d’enthousiasme, mais cette semaine encore, cela n’a pas duré : Paris a finalement chuté de 0,16% et Francfort de 0,13%. Londres a fait mieux que résister, gagnant 0,91% et se rapprochant d’un record en séance et en clôture. L’indice FTSE 100 est notamment tiré par le poids des sociétés liées aux matières premières, qui ont bondi dans le sillage des prix du pétrole. A Wall Street, les indices ont terminé en berne: le Dow Jones a perdu 1,24%, le S&P 500 1,46% et le Nasdaq 1,62%. Sur la semaine, seule Londres affiche une performance positive.
