l’essentiel
À plusieurs reprises, l’ancien président des États-Unis, Donald Trump, a affirmé qu’il parviendrait à mettre fin à la guerre en Ukraine en seulement 24 heures. Selon Washington Post, le milliardaire américain a même un « plan secret » pour mener à bien son projet. Dominique Simonnet, politologue, fait le point sur les ambitions du candidat à la présidentielle.
Que pensez-vous des annonces de Donald Trump selon lesquelles il pourrait mettre fin à la guerre en Ukraine en seulement 24 heures ?
Dominique Simonnet : Il n’est pas nouveau que Donald Trump laisse entendre qu’il résoudra le conflit en Ukraine, d’ailleurs en l’espace d’une seule journée. LE Washington Post parle d’un « plan secret », contesté par les équipes du candidat. En vérité, ce que Trump veut, c’est parler de ce conflit au passé. Donald Trump souhaite que la Russie récupère une partie du Donbass et de la Crimée. Nous avons ici l’illustration parfaite que négocier avec Poutine signifie diviser l’Ukraine. Kiev a examiné ce projet avec un peu de perplexité. Volodymyr Zelensky veut néanmoins voir s’il n’y a pas une solution à discuter.
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Le candidat à l’élection présidentielle américaine veut convaincre Kiev de céder la Crimée et le Donbass, est-ce quelque chose de viable ?
Il est peu probable que les Ukrainiens, et plus généralement les Européens, acceptent ce genre de configuration. Et pour cause, ce plan consiste simplement à donner la victoire à Vladimir Poutine. Il s’agit de récompenser l’invasion d’un pays souverain, avec l’idée que n’importe quelle dictature pourrait faire de même. C’est quelque chose d’inacceptable, d’autant plus que les conquêtes territoriales russes en Ukraine se sont déroulées dans des conditions d’extrême violence.
D’où vient ce projet ?
Ce plan est conforme à ce que Trump veut faire avec l’Ukraine s’il est élu. Le pire, c’est que Donald Trump n’a pas attendu d’être élu pour agir : par l’intermédiaire de son valet, Mike Johnson, président de la Chambre des représentants des États-Unis, Trump bloque l’aide américaine à l’Ukraine.
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Depuis des mois, l’accord bipartisan, qui fournirait pas moins de 60 milliards de dollars d’aide à l’Ukraine, est bloqué devant la Chambre : cet accord n’a jamais été inscrit à l’ordre du jour de la Chambre. jour.
Existe-t-il un consensus sur la question ukrainienne parmi les Républicains ?
Absolument pas, les Républicains restent très divisés sur cette question. Trump a toujours eu des positions isolationnistes. Nous avons ici un projet qui va complètement à l’encontre de ce que l’on entend même au sein de notre propre parti. Les Républicains ont toujours voulu rester à l’écart des conflits de la vieille Europe. Nous avons ici une question qui divise au sein du parti.
S’il était élu, quelle serait la position de Trump sur la question ukrainienne ?
Il continuera sans aucun doute dans cette voie. Donald Trump est quelqu’un qui pense en termes de « deals ». Il ne veut pas que les États-Unis dépensent de l’argent dans un pays que les Américains ne connaissent pas. Il argumenterait de la même manière pour l’OTAN : Trump prétend que les pays membres ne paient pas suffisamment de cotisations et souhaite donc que Poutine les envahisse. Il faut le prendre au sérieux : c’est quelqu’un qui a toujours raisonné ainsi.
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Que montre cette carte de la relation de Donald Trump avec Vladimir Poutine ?
On voit bien que Donald Trump accorde une confiance incroyable à Vladimir Poutine. Avec Donald Trump, il y a toujours eu un tropisme pour les dictateurs. C’est assez étrange, mais le milliardaire a toujours eu des positions qui semblaient en dehors de celles des démocraties. Avec la Russie, c’est d’autant plus grave qu’une fois que le président russe aura annexé la Crimée et une partie du Donbass, pensez-vous qu’il s’arrêtera là ? Absolument pas. Poutine souhaitera sans aucun doute mettre l’Ukraine sous son contrôle, en faisant un « État neutre », démilitarisé et vulnérable. On pourrait même s’attendre à un changement de régime, plaçant un pion comme Loukachenko en Biélorussie, à la présidence de l’Ukraine.
