«Je cherche toujours des réponses à mes questions», regrette l’accusé devant la cour d’assises

«Je cherche toujours des réponses à mes questions», regrette l’accusé devant la cour d’assises
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Au deuxième jour du procès pour le meurtre de Maxime, aux assises de Seine-Maritime à Rouen, le tribunal a procédé à l’interrogatoire de l’accusé, ce jeudi 11 avril. Le 26 juillet 2021, le corps de Maxime, un jeune vendeur de 25 ans, a été retrouvé dans le hall de son immeuble, rue Jeanne d’Arc à Rouen, son corps lacéré par quatorze coups de couteau. Dans le box, un accusé : Julien, ancien collègue et meilleur ami de Maxime. Il a rapidement reconnu les faits et s’est rendu lui-même à la police.

D’une voix calme et basse, les mains croisées dans le dos, Julien répond sereinement aux questions du tribunal, en prenant le temps de réfléchir. Lucide sur les faits qui lui sont reprochés et qu’il reconnaît tous, Pourtant, trois ans plus tard, il a du mal à expliquer ce qui s’est passé ce matin de juillet 2021.. “Je cherche toujours des réponses à mes propres questions“, il explique.

Une relation étroite et malsaine

Maxime était quelqu’un d’extraordinaire, comme un grand frère pour moi. On se voyait tout le temps, on était proches», raconte Julien sur le banc des accusés. De nombreux témoins et proches confirment cette relation très étroite qu’entretenaient les deux jeunes hommes. Ils travaillaient ensemble, vivaient presque dans le même appartement, échangeaient des vêtements et des objets. “Parfois ça pouvait se transformer en compétition, comme par exemple le nombre de femmes avec qui on était, c’était malsain», reconnaît Julien.

Et puis Julien commence à avoir des sentiments de plus en plus forts pour Maximesentiments amoureux : ça ne m’était jamais arrivé avec quelqu’un d’autre, il n’y avait pas de désir charnel, mais oui, j’étais amoureux de Maxime, et j’ai envie de le dire aujourd’hui.» Le jeune homme avoue éprouver de la honte et de la culpabilité face à cette éventuelle homosexualité ou bisexualité.

La veille des faits, les deux jeunes hommes avaient passé la soirée ensemble. Ils boivent de l’alcool, se droguent, ce qui est confirmé par une analyse toxicologique post-mortem. Le matin, Julien rentre chez lui, mais revient finalement chez Maxime, car il a oublié ses clés. C’est lors d’une dispute que Julien a avoué ses sentiments à son ami.. Maxime rejette Julien, l’insulte. “Et là, il se passe quelque chose d’indescriptible en moi, une haine énorme m’envahit», explique Julien. Les larmes aux yeux, le jeune homme explique qu’il ne comprend toujours pas le coup de couteau qu’il a porté à Maxime. “J’ai tellement honte de ce que j’ai fait, je ne peux toujours pas l’accepter moi-même

Grande fragilité émotionnelle

Les expertises psychiatriques et psychologiques ont été présentées ce jeudi, pour tenter de découvrir qui était Julien au moment du meurtre de Maxime. “Un jeune homme dans un état de grande fragilité émotionnelle, qui a du mal à se faire dire non, qui ne tolère pas le refus et qui regrette profondément ses actes», analyse l’expert psychiatre à la barre. Selon elle, Julien ne présente aucune pathologie psychiatrique, il est donc responsable de ses actes. Elle met également en avant ses addictions (alcool, cannabis), qui auraient pu, au moment des faits, accentuer son sentiment d’ivresse et décupler sa colère.

Le psychologue expert décrit, un jeune homme qui a un niveau intellectuel légèrement supérieur à la moyennemais qui a été construit »un peu seul, avec des règles, mais sans qu’il les ait vraiment intégrées.» Placé en internat dès le CE2, Julien a été très marqué par le suicide de son demi-frère lorsqu’il était adolescent, analyse l’expert.

Il a détruit ma vie, la vie de ma famille

Un procès qui se déroule en présence des nombreux amis de Maxime, présents sur les bancs publics, mais aussi face à la famille de Maxime, partie civile, très marquée par les débats et reportages. “Julien a détruit ma vie, la vie de ma mère, la vie de ma famille», affirme le frère de la victime, les larmes aux yeux. La mère de Maxime, qui dit attendre la vérité sur ce procès, décrit son fils comme «un garçon généreux, courageux, très impliqué dans son travail

Les plaidoiries de la défense sont attendues ce vendredi 12 avrildernier jour du procès.

 
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