Alors que les prix grimpent, le pétrole russe continue d’échapper aux sanctions occidentales

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Les sanctions contre le brut russe finiront-elles par fonctionner ? Cela fait réfléchir. Dans une nouvelle étude reprise par Bloomberg, l’observateur international Argus Media indique que les prix du baril de pétrole russe continuent de caracoler bien au-dessus du plafond de 60 dollars (57 euros) fixé en décembre 2022 par les pays du G7, au 27 de l’Union européenne et de l’Australie, pour contrecarrer l’effort de guerre de Moscou en Ukraine.

Des prix proches des prix mondiaux

Une amélioration s’est clairement fait sentir en début d’année, avec un baril d’Oural tombant subrepticement sous la barre des 60 dollars et la moitié des pétroliers visés par les sanctions du Trésor américain en retraite forcée, mais cette baisse n’a pas duré. .

Le même baril, produit phare du troisième exportateur mondial de pétrole, après les États-Unis et l’Arabie saoudite, et deuxième producteur de gaz naturel, atteint aujourd’hui environ 75 dollars à la sortie des ports maritimes. Baltique et mer Noire, selon Argus Media.

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Ukraine – Russie : les avions militaires de la guerre

Lorsque les cargaisons arrivent en Inde, les barils se négocient même à 88 dollars. Le prix du brut russe ESPO a atteint 84 dollars à sa sortie du port de Kozmino, dans l’est du pays. Des valeurs à peine quelques dollars inférieures aux prix du marché mondial du Brent.

Pourtant, les règles du jeu sont claires : toute entreprise occidentale impliquée dans le transport du pétrole russe doit disposer d’un « certificat » certifiant que la cargaison respecte le plafond de 60 dollars.

La voie de l’Est

Les prix, qui restent élevés, s’expliquent donc par une multitude de facteurs, au premier rang desquels le déplacement des exportations pétrolières russes de l’Ouest vers l’Est. Depuis le début de l’invasion, note l’Agence internationale de l’énergie (AIE), la Russie s’est attachée à faire de la Chine et de l’Inde ses deux plus gros clients en termes de commerce pétrolier. Comme l’a récemment expliqué CNN, l’Inde à elle seule a acheté 37 milliards de dollars (environ 34 milliards d’euros) à Moscou en 2023, soit 13 fois plus qu’avant l’invasion à grande échelle de la Russie. Ukraine, en février 2022.

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Si la soif de l’Inde pour le pétrole russe montre des signes récents de ralentissement, alimentée par la crainte d’un « effet kisscool » des sanctions occidentales, comme nous l’expliquions récemment, New Delhi a largement contribué à renflouer les caisses de Moscou.

Quant à la Chine, sa voisine la Russie est devenue le premier fournisseur de pétrole au monde en 2023, devançant même l’Arabie Saoudite au poste. Le volume de brut russe expédié vers la Chine a bondi de 24 % en 2023 pour atteindre 107,02 millions de tonnes par rapport à 2022, selon les données publiées par l’Administration générale des douanes de Chine.

Selon l’Agence internationale de l’énergie, Moscou a su profiter de cette conjoncture favorable en collectant 18,8 milliards de dollars liés aux exportations étrangères.

Flotte sombre de pétroliers russes

En réponse aux sanctions occidentales, la Russie a également renforcé sa « flotte sombre » composée de pétroliers souvent dans un état de dégradation avancé, naviguant sans identification et sans assurance en cas de naufrage… et de marée noire.

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Au cours de l’automne 2023, Kpler, une société d’analyse de données, a enregistré 191 voyages de pétroliers quittant les ports russes de la Baltique, selon le Financial Times. Parmi eux, 140 ont été effectués sur des navires qui n’étaient pas assurés par des compagnies occidentales, mais par des compagnies russes douteuses.

« Plus de 70 % du pétrole russe transporté par voie maritime le fait grâce à la flotte fantôme », a récemment déclaré à l’AFP Elina Ribakova, économiste à la Kyiv School of Economics (KSE). Ils empruntent également des routes risquées : la mer Rouge où les Houthis multiplient les attaques vers l’Inde, ou encore la route arctique, ponctuée d’icebergs à la dérive, pour rejoindre la Chine.

Fret, levier occidental

Malgré cela, les coûts de transport du pétrole russe, amplifiés par les sanctions occidentales, restent élevés pour Moscou, et les exportations vers l’Asie sont plus coûteuses que celles vers l’Europe. Selon Argus Media, la livraison des cargaisons de l’Oural baltique vers l’Inde ou la Chine coûte entre 7,12 et 8,79 dollars de plus par baril depuis la mise en place des sanctions. Une dépense importante pour Moscou.

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Selon le Wilson Center, un groupe de réflexion américain, « La pression des sanctions augmente et a un impact sur l’économie russe ». Le pays a encore enregistré une baisse de 24% de ses revenus d’hydrocarbures en 2023 par rapport à l’année précédente en raison des sanctions occidentales et de la baisse des exportations vers l’Europe, expliquait Reuters en janvier.

Pas assez pour les alliés de l’Ukraine. Car la Russie a malgré tout enregistré une croissance soutenue en 2023 selon Rosstat – 3,6% tout de même. En conséquence, le FMI a augmenté ses prévisions de croissance pour le pays de 1,5 à 2,6 % pour l’année 2024. L’État russe prévoit d’augmenter le budget de la défense à 119 milliards de dollars pour l’année. 2024, soit une augmentation de près de 90% par rapport à celle de 2021, a récemment détaillé l’AFP. Le pétrole n’a donc pas fini d’irriguer la guerre russe en Ukraine.

 
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