La plus grande force de Donald Trump depuis son arrivée sur la scène politique est d’être lui-même et de faire ce qu’il veut.
La campagne est encore très précoce, mais maintenant qu’il s’est imposé parmi les Républicains, il tarde à modifier sa stratégie en prévision d’une campagne nationale au cours de laquelle il ne pourra compter que sur ses fidèles partisans.
S’il persiste, il pourrait devenir son pire ennemi. La défaite de 2020 et les résultats décevants des élections de mi-mandat de 2018 et 2022 devraient servir de leçons.
Les limites de la division
Dans la politique américaine, on trouve rarement un candidat capable de gagner sans compromis. Il y a quelques raz-de-marée comme ceux des candidats républicains aux élections de 1980, 1984 et 1988, mais c’est l’exception et non la règle.
Par exemple, Joe Biden sait qu’il ne peut pas sacrifier le vote des jeunes, des femmes et de la plupart des minorités. Son équipe s’inquiète également de voir des hispanophones et des jeunes (tendance récente) rejoindre les rangs du camp adverse.
De son côté, Donald Trump devrait s’inquiéter du résultat des primaires républicaines. Même après avoir annoncé son retrait de la course, Nikki Haley recueille toujours une bonne part de soutien.
La course de 2024 se jouera dans cinq ou six États, et les deux candidats auront besoin de tous leurs « changements » pour revenir à la Maison Blanche. Dans le cas de Trump, les Républicains modérés et les indépendants devraient être sa priorité.
La statistique la plus inquiétante pour les républicains : il y a plus de gens prêts à voter contre Trump que pour Biden. Ce dernier a reçu des messages d’électeurs qui pourraient le bouder en raison de sa politique envers Israël, mais les effets seraient moins dramatiques que pour son adversaire.
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Sondage Associated Press rapporté par le site Axios
Ses stratèges se grattent la tête
Que Donald Trump refuse de proposer une autre version de lui-même que celle qu’il nous présente depuis 2016 est une chose, mais qu’en est-il des gens qui travaillent pour lui ? Qu’en est-il du Parti républicain, qui a toujours été une formidable machine à faire sortir le vote ?
Ne nous trompons pas. Qu’on soit d’accord ou non avec leurs idées, plusieurs stratèges et sondeurs du clan Trump sont solides et bien organisés. Mais cette fois, les résultats tardent à se faire sentir.
Il est probable que les bouleversements et les mouvements de personnel liés à la récente emprise du candidat sur son parti expliquent en partie le flou qui entoure son plan de match, mais même si l’argent recommence à affluer à un rythme soutenu, Donald Trump devra élargir son électorat.
Son annonce aujourd’hui sur la question de l’avortement est peut-être un premier pas dans cette direction.
