Le comité de défense dehôpital de Senlis a étudié avec attention le projet de prise en charge médicale concernant le Groupement Hospitalier Public du Sud de l’Oise (GHPSO) pour les années 2023/2028. Et, pour lui, le compte n’y est pas.
« Certes, 200 millions d’euros de travaux seront réalisés sur le site de Créil où le nombre de lits sera augmenté, tout comme le recrutement de médecins et des personnels de santé, reconnaît Véronique Pruvost Bitar, présidente du comité de défense et de développement de l’hôpital de Senlis (CDDHS). Mais tout est orienté en faveur de Creil car « les habitants sont dans une situation précaire et ont besoin d’un service de santé complet et de proximité ». Le bassin Creillois compte 88 000 habitants et le bassin Ghpso 300 000. Quels sont les droits des autres résidents en matière de soins de proximité ?
Une lettre adressée au directeur de l’ARS
Le président, toujours aussi combatif, vient d’adresser une lettre au directeur de l’agence régionale de santé (ARS) des Hauts-de-France. Dans sa lettre, Véronique Pruvost Bitar explique avoir pris connaissance du projet de prise en charge médicale présenté lors du conseil d’administration du GHPSO qui remonte au 12 octobre. Pour elle, ce document amène un certain nombre de remarques.
« Ce projet recense un programme impressionnant de travaux architecturaux sur le site de l’hôpital de Creil », explique le président du CDDHS. Au fond, 200 millions d’euros seront investis sur 10 ans (après déjà 120 millions d’euros) mais aussi du recrutement, une augmentation des capacités et, enfin, une meilleure prise en charge des personnes âgées.»
Véronique Pruvost Bitar déplore cependant que le site de Senlis soit quelque peu oublié. « Si l’ouverture du Centre de Consultations Inopinées répond à un certain nombre de problématiques locales, il n’en demeure pas moins que les urgences et les lits de portes restent fermés et que la ligne SMUR reste inactive malgré les promesses, affirme-t-elle. De nouvelles fermetures de services sont également prévues depuis les 10 lits de cardiologie et, par la suite, le service de médecine polyvalente. Et ce malgré des besoins clairement identifiés par le diagnostic territorial et pour lesquels le CDDHS avait fait des propositions dans un précédent courrier.
Travaux hôteliers à Creil
Dans le projet, on peut lire notamment que « l’unité de gynécologie (de Senlis) n’est pas performante » et qu’« un emplacement doit être trouvé dans le projet architectural (de Creil) ». Ce qui fait bondir Véronique Pruvost Bitar. « Un service de Senlis connaît des difficultés et, plutôt que de chercher des solutions à Senlis, le projet propose de transférer le service à Creil. Ce n’est pas normal.”
Le projet prévoit également des travaux hôteliers à Creil pour « répondre aux attentes sociétales d’aujourd’hui ». “Et à Senlis ?”, demande le président du CDDS. Une question qui s’applique aussi à « la rénovation de l’internat de Creil ».
Dans le document évoqué par Vérnique Pruvost Bitar, on peut aussi lire que « ce n’est plus au patient de s’adapter au système de santé mais l’inverse. Les parcours visent à mieux articuler et adapter les soins autour du patient, de ses attentes, de ses besoins et de ses spécificités en le positionnant autant que possible comme acteur. Ce qui peut surprendre. « La population desservie par le GHPSO est estimée à 300 000 habitants, la communauté de communes de Creil compte 80 000 habitants », note le président du CDDHS. Quel service de proximité est proposé aux habitants des communautés de Senlis sud Oise, de l’Aire Cantilienne, du Pays de Valois et de l’Oise et Halatte dont l’hôpital de référence était celui de Senlis ?
Au mépris des habitants du sud de l’Oise ?
« En fait, ce projet est fait pour le bassin creillois, sans tenir compte du bassin de vie de Senlis et de ses communautés de communes parfois éloignées et souvent délaissées », estime Véronique Pruvost Bitar. La révision du schéma régional de santé a fait l’objet d’une concertation avec les représentants des usagers et des collectivités territoriales. Le CDDHS ainsi que les communes des 4 communautés de communes ont fait des propositions dans le délai du 13 octobre. Qu’en a-t-on fait ? Le projet de prise en charge médicale a également été finalisé et rendu public le 27 septembre 2023, avant la fin de la période de consultation. Donc, sans tenir compte des suggestions des élus ! Pourquoi avez-vous lancé cette consultation ? Nous espérons un bilan objectif de ce projet et une réponse à nos questions !
