Les meurtres domestiques coûtent la vie à près de 100 Canadiens chaque année

Les meurtres domestiques coûtent la vie à près de 100 Canadiens chaque année
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Un père et un frère abattus à Toronto, les enfants et l’épouse d’un suspect retrouvés dans des véhicules accidentés au Manitoba, tandis qu’une famille vient d’être mystérieusement tuée dans un village de la Saskatchewan… les homicides entre membres d’une même famille sont généralement très médiatisés et associés. avec près d’une centaine de morts chaque année dans le pays.

Dans tous les meurtres commis au Canada au cours d’une année, 18,6 % des victimes étaient lien de famille avec leur meurtrier, selon les données recueillies par Statistique Canada entre 2011 et 2021. Cela représente 89 personnes par année en moyenne.

Ces statistiques incluent les meurtres commis par les parents, frères et sœurs, cousins ​​​​et autres membres de la famille plus éloignés, notamment par mariage ou adoption.

Ils se distinguent des féminicides commis par le conjoint. Mais ce total comporte de grandes disparités, notamment entre hommes et femmes.

Données de tous les services de police du pays

Chaque fois qu’il y a un homicide, il y a une enquête complémentaireexpliquer Warren Argentformateur national au Centre canadien de la statistique juridique et de la sécurité communautaire à Statistique Canada.

Nous extrayons les données des systèmes de tous les services de police et les regroupons pour publier des statistiques nationales, provinciales et municipales.

Une citation de Warren Argent, analyste chez Statistique Canada

Ce type de statistiques repose sur les conclusions d’enquêtes policières et non sur des condamnations judiciaires.

Les femmes plus exposées que les hommes

Ce type d’enquête statistique est répété chaque année. Celle de 2022 montre que parmi les 99 enquêtes résolues sur des drames familiaux, 42 concluent que l’assassin est l’un des enfants, 17 l’un des parents (dont 15 fois le père), 15 accusent les frères et sœurs et 25 autres membres de la famille. famille.

Tout comme le nombre d’homicides et la population au Canada, les meurtres commis par des membres de la famille ont tendance à augmenter légèrement chaque année.

Photo : Radio-Canada / Stéphane Grégoire

Celle de 2021 met particulièrement en avant les différences entre hommes et femmes. De manière générale, les hommes sont tués plus de deux fois plus souvent que les femmes (328 hommes contre 150 femmes par an entre 2011 et 2021). Mais les liens avec leurs assassins sont bien différents.

Chez les hommes, dans moins d’un cas sur cinq seulement, le meurtrier est un membre de la famille. La hiérarchie est la suivante :

  • Une connaissance (46%)

  • Une personne totalement inconnue (20,3%)

  • Un membre de la famille (14,8%)

  • Une relation criminelle (11,8%)

  • Le partenaire conjugal (3,3%)

  • Un partenaire intime non conjugal (1,9 %)

Pour les femmes, cet ordre est très différent puisque dans plus de la moitié des cas il s’agit d’un membre de la famille.

  • Le partenaire conjugal (33,9%)

  • Un autre membre de la famille (24,6%)

  • Une connaissance (18,2%)

  • Un partenaire intime non conjugal (12 %)

  • Une personne totalement inconnue (8%)

  • Une relation criminelle (3,2%)

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Ces proportions sont similaires partout dans le mondecommentaires Amanda Holtprofesseur de criminologie à l’Université de Roehampton à Londres, spécialiste des meurtres domestiques.

Les femmes sont en effet beaucoup plus exposées à la violence à l’intérieur du foyer familial qu’à l’extérieur, malgré la manière dont les risques pour les femmes sont habituellement présentés.

Une citation de Amanda Holtprofesseur de criminologie à l’Université de Roehampton à Londres

Selon l’universitaire, le risque plus élevé auquel sont confrontées les femmes constitue également la principale différence entre les meurtres intrafamiliaux et les autres types de meurtres.

Elles sont commises par des hommes et la consommation de substances comme l’alcool ou les drogues ou encore des problèmes de santé mentale sont souvent présents., poursuit-elle. Tout comme les armes utilisées, couteaux ou pistolets, sont relativement classiques.

Détresse, vengeance, ressentiment… des états qui touchent davantage les hommes

Pourtant, pour le commun des mortels, s’en prendre à des membres de sa famille peut sembler encore plus incompréhensible qu’un autre meurtre.

C’est ce qui est fascinant dans la criminologie, essayer de comprendre ce qui se passe dans la tête de la personne.explique Josée Rioux, présidente de l’Ordre des criminologues du Québec.

Elle souligne que dans les statistiques, il peut y avoir des enfants qui sont victimes collatérales de ce qui était à l’origine un fémicide. Un homme commence par un féminicide, puis tue des enfantsdécrit-elle.

Pour Amanda Holtles crimes familiaux sont en partie la conséquence de violence normalisée qui touche les femmes et les filles.

Les criminologues parlent souvent du continuum des violences faites aux femmeselle explique.

Même si l’homicide peut sembler être un acte singulier et déviant, il fait en réalité partie du paysage plus large de la vie quotidienne des femmes, qui comprend le harcèlement, la coercition et l’intimidation.

Une citation de Amanda Holt, professeur de criminologie à l’Université de Roehampton

Le meurtre n’en serait que l’expression extrême.

Amanda Holt souligne que diverses recherches ont montré que les traumatismes de l’enfance, le fait de grandir dans un foyer violent ou des aspects biologiques (comme des anomalies cérébrales) sont des facteurs qui conduisent à des crimes intrafamiliaux.

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À Toronto, des habitants se sont rassemblés pour rendre un hommage impromptu au père et au frère du suspect arrêté. La mère a également été blessée.

Photo : Radio-Canada / Grégory Wilson

Elle ajoute qu’elle a remarqué qu’il existe souvent des signes avant-coureurs dans les cas d’homicide domestique qui devraient nous alerter des risques.

En particulier, les membres de la famille se sentent menacés et révèlent à quelqu’un qu’ils ont peur d’un membre de la famille.

Pour Josée Rioux, les mobiles derrière ces crimes sont aussi détressele fait ne pas pouvoir voir la fin de la lumière ou vengeance, ressentiment.

Malheureusement, l’homme consulte encore rarement. C’est pourquoi nous éprouvons beaucoup plus de détresse psychologique.

Une citation de Josée Rioux, présidente de l’Ordre des criminologues du Québec

Elle ajoute que ces drames peuvent survenir dans tous les milieux sociaux, citant le cas du cardiologue Guy Turcotte au Québec, qui a poignardé à mort ses deux enfants en 2009.

 
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