Pourquoi la Belgique est-elle la cible des organisations criminelles ? «Nous sommes une plateforme logistique»

Pourquoi la Belgique est-elle la cible des organisations criminelles ? «Nous sommes une plateforme logistique»
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Les fusillades et l’insécurité sont devenues la norme dans certains quartiers de Bruxelles. Au centre de cette situation qui se dégrade : la drogue. La capitale belge est un lieu où elle prospère et reste une menace. « Le trafic de drogue est quelque chose qui s’intègre dans votre économie »commence Frédéric Van Leeuw, l’actuel procureur fédéral qui occupera prochainement le poste de procureur général de Bruxelles au Conseil supérieur de la justice. « Le but est de gagner de l’argent puis de le blanchir. L’économie réelle est donc affectée. L’autre problème est que cela affecte également la santé mentale de la société, qui est directement visée par une série d’incidents comme les fusillades.»

Mais comment expliquer que de tels événements se multiplient ? « La violence mondiale a augmenté depuis Covid. Ensuite, lorsque nous examinons les eaux usées, nous constatons également que la demande de médicaments augmente également. Cela ne concerne pas seulement la Belgique puisque toute l’Europe est concernée. Les organisations criminelles considèrent les marchés européens comme une zone de croissance absolument infinie. Les enjeux deviennent bien plus élevés pour gagner plus d’argent.

Si la Belgique est particulièrement touchée, c’est parce qu’elle possède le troisième port d’Europe avec Anvers. Et qu’elle concurrence son voisin Rotterdam, aux Pays-Bas. « La particularité de notre pays, c’est que nous sommes un hub logistique“, il continue. « Nous sommes au carrefour de l’Europe avec un accès facile partout. »

Ces dernières semaines, plusieurs opérations policières ont eu lieu pour démanteler certains réseaux. « Cela crée un vide, et la nature a horreur du vide. Surtout lorsque le business est extrêmement juteux, les organisations criminelles se précipitent pour prendre les places laissées vacantes.»

Comment endiguer cette vague de violence ? C’est la question centrale. Et il est très difficile de trouver une réponse selon Frédéric Van Leeuw. « Ce n’est pas seulement une question d’argent. Je pense que la réflexion doit être globale. Le modèle doit changer avec une police de proximité plus forte. Nous devons également faire des choix politiques sans donner trop de pouvoir à une seule force de police.»

Ce mercredi, un conseil national de sécurité a eu lieu pour évoquer les problèmes de sécurité liés au trafic de drogue, aux fusillades mais aussi au niveau de la menace terroriste. Frédéric Van Leeuw est revenu sur le choix de la Belgique de ne pas suivre la France pour augmenter le niveau d’alerte. « Tout d’abord, nous n’avons pas le même nombre de niveaux puisque nous en avons quatre et eux en ont trois. Ce troisième niveau reste pour nous un niveau sérieux. La différence avec quatre est qu’il n’y a aucune menace d’attaque imminente. Les Français sont aussi confrontés à l’organisation des JO.»

 
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